Miro : l’autre auberge
de l’Ill

C’est bien connu, les voyages forment le cuisinier. Le jeune chef Robin Dorgler et son équipe viennent d’investir l’Auberge de la Nachtweid, située au bord de l’Ill à Ostwald. L’endroit, toujours aussi bucolique à l’image de sa terrasse verdoyante de 3 000 m2, a été rebaptisé Miro. Virée culturelle et hautement gustative.

Robin Dorgler, chef de Miro à Ostwald
Robin Dorgler a appris la cuisine à travers les continents. © Christoph de Barry

À eux trois, ils sont à peine plus vieux que la vénérable Auberge de la Nachtweid, située au bord de l’Ill à Ostwald, en contrebas de l’autoroute des Cigognes, le nom doux de l’A35. Tout juste trentenaires, Robin Dorgler,  le jeune chef, Ronan Eberlin et Charles Huck ont racheté cette emblématique adresse dévolue au cordon bleu au munster et à la cuisine traditionnelle alsacienne depuis 1930. Après une séance de brainstorming qui les a emmené du côté de Barcelone, les trois amis ont rebaptisé le lieu Miro pour un concept audacieux et rafraichissant à l’image de la terrasse verdoyante qui s’étale sur 3 000 m2. 

C’est bien connu, les voyages forment le cuisinier. À l’adolescence, Robin Dorgler s’en va régulièrement conquérir le monde. Avec ses parents, puis en solo et en prenant parfois le temps de poser ses valises pour « squatter des restaurants ». Comme en Argentine pour apprendre à cuisiner la viande ou encore au Japon pour travailler le poisson auprès d’Hiroshi Yamaguchi, l’un de ses mentors.

Le chef alsacien, également passé par le Taillevent à Paris et l’hôtel-restaurant cinq étoiles La Mourra à Val d’Isère, se trouve au Canada lorsque la pandémie s’invite au menu. L’Europea qui l’emploie ferme ses portes, c’est le bon moment pour lui d’écouter sa famille qui l’enjoint de rentrer au bercail. De retour à Strasbourg, il convainc Ronan, alors juriste, et Charles, « notre ange gardien (dixit Robin) », de le suivre « dans cette aventure humaine un peu folle » d’où les projets fusent entre leurs envies de biergarten, pour « faire griller des cochons pendant sept heures », de concerts en soirée, de potager et même d’un salon de tatouage au premier étage de l’auberge à colombages. 

Une cuisine d’ailleurs avec des produits d’ici

Pour l’heure, on reste focus sur les assiettes qui s’inscrivent à merveille dans le motto de la maison : une cuisine d’ailleurs avec des produits d’ici. En entrée, on peut privilégier le local autour d’un tartare avec les betteraves d’Adeline, du Moulin des Pierres à Geispolsheim, et le fromage de chèvre de Lisiane en provenance de Saint-Pierre-Bois. Avant de se dépayser en croquant une cuisse de volaille façon karaage accompagnée d’un riz blanc parfumé au jasmin. En soirée, le Miro monte encore en gamme avec un menu voyage et un menu jardin 100% végétarien. Sans totalement renier le passé de l’auberge avec des tartes flambées cuites au feu de bois et agrémentées de Ribeaupierre et de champignons à tomber.


Miro, rue de la Nachtweid à Ostwald
03 88 66 58 88


Par Fabrice Voné
Photos Christoph de Barry

Miro à Ostwald
En soirée, le Miro monte en gamme avec un menu voyage et un menu jardin 100% végétarien. © Christoph de Barry