Cap vers l'East

Un grand espace baigné de lumière, de larges verrières comme plafond, c’est le lieu strasbourgeois qu’ont choisi d’investir Stéven Riff et ses deux associés, Marie Munhoven et Eady East, pour donner naissance à la galerie East.

Galerie East Strasbourg
Marius Pons De Vincent expose une partie de son travail jusqu'au 21 mai à la galerie East. © Christoph de Barry

Un soupçon d’art contemporain, une pincée d’art décoratif et un bouquet d’artistes locaux et internationaux, c’est la recette du bouillon East Galerie. « On veut mener cette double programmation de front, c’est quelque chose d’assez spécifique à la galerie. Je viens de l’art contemporain mais j’ai toujours été intéressé par les arts décoratifs, explique Stéven Riff. C’est la raison pour laquelle on a divisé l’espace quand on a repris le lieu, il y a une partie sur fond vert et une partie sur fond blanc. On ne voulait pas cloisonner, il fallait que ça puisse se rencontrer. » À quelques mètres du Tribunal, l’espace d’une surface de 250 m2 offre une architecture et une lumière ineffable qui rejaillit sur les oeuvres.

Galerie East
L'espace propose également tapis et tapisseries. © Christoph de Barry

Qui a dit qu’il fallait écumer les capitales pour trouver des galleries de qualité ? Après en avoir ouvertes à Paris et Istanbul, un retour au bercail s’imposait : « Strasbourg a beaucoup évolué, le monde culturel et l’offre au près des galeries a énormément changé. Il y a une nouvelle dynamique, une nouvelle génération qui vient à l’art contemporain par des voies différentes. Il y a une vraie curiosité, avec une école fantastique (la HEAR) qui forme une scène dont plusieurs artistes sont présentés à la galerie. » Parmi eux, Marius Pons de Vincent, exposé avec un premier avec son travail d’huile sur bois. « Marius, c’est la nouvelle génération de la peinture, il a un bagage technique dingue. Il peint comme à la Renaissance, les personnages d’abord sont en nuances de gris et, au fur et à mesure il fait monter la couleur, ce qui donne des chairs incroyables. » Jusqu’au 21 mai, le public peut découvrir le deuxième volet consacré à son travail de peinture sous-verre, technique noble et minutieuse qui s’exécute directement sur la plaque. Le verre sert de support comme le ferait une toile et le résultat se regarde sur l’autre face. « L’idée c’est de ne pas faire un one shot lorsqu’on accompagne un artiste, mais de pouvoir montrer de manière assez large son travail et de s’inscrire dans la durée avec lui. »

Du côté des arts décoratifs, il s’agit de pièces plus historiques comme les tapis et tapisseries actuellement exposés. Un véritable travail de recherche qui parfois nécessite plusieurs années avant de dénicher LE trésor. « Derrière chaque œuvre, il y a des histoires qui rappellent les mouvements autour des savoirs-faire. » raconte Stéven Riff. Comme ces tapis fabriqués dans l’atelier qu’a créé Marie Cuttoli pendant les années 30 dans un bidonville algérien. Engagée avant l’heure pour l’émancipation des femmes, elle a fait tisser dans cet atelier en coopérative, les plus grands artistes du XXe siècle comme Léger, Miró ou Picasso… Rien que ça ! Avis aux collectionneurs et aux curieux qui ont envie de découvrir des oeuvres étonnantes.

 

GALERIE EAST, 12 rue du Faubourg-de-Pierre à Strasbourg.
Ouverte du jeudi au samedi de 14h à 18h.


Par Ludivine Weiss
Photos Christoph de Barry