À l’occasion des Journées du patrimoine, la Ville de Strasbourg a dévoilé Le 5e Lieu, nouvel espace dédié à la culture, l’architecture et le patrimoine. Mais qu’est-ce que c’est ?
En résumé : Le bâtiment de La Poste, place de la Cathédrale (entrée par la place du Château), se transforme actuellement en nouveau lieu culturel, qui accueillera dès la fin novembre la Boutique culture au rez-de-chaussée et un lieu d’exposition consacré au patrimoine et à l’architecture de la ville au 1er étage. Au 2e, on trouvera toujours le Cabinet des Estampes.
Construit en 1861, ce bâtiment a forcément connu plusieurs vies. D’abord école militaire, les Musées de Strasbourg y ont un temps exposé leurs collections modernes et contemporaines, avant la construction du MAMCS. Il a ensuite servi de lieu de conservation pour les mêmes musées, dont les « stocks » sont dispersés dans plusieurs lieux dans la ville, en attendant d’être regroupés très bientôt (en tout cas en partie) dans le bâtiment de l’Union Sociale sur le site de la Coop (inauguration pour les Journées du patrimoine 2020). Il s’inscrit en plus dans un ensemble patrimonial exceptionnel et singulier, où se croisent les siècles et les usages : c’est le 5e bâtiment de la place du Château (au n°5, donc, d’où Le 5e Lieu), après la Cathédrale, le lycée Fustel de Coulanges, le Palais Rohan et le musée de l’Œuvre Notre-Dame. Il y a pire voisinage… Depuis la réfection de la place et sa transformation en véritable espace public (il est loin, le temps où elle n’était qu’un triste parking), difficile effectivement de comprendre qu’un tel espace reste inoccupé.
L’agence Nunc a donc été charger de le revisiter. Dans un tel contexte, et avec un Architectes des bâtiments de France qui veille au grain, l’intervention reste forcément retenue. « Vu les bâtiments autour, on ne pouvait pas être prétentieux », introduit Louis Piccon, l’architecte. La façade ne pouvant être modifiée, l’entrée est signalée par une marquise en bois mobile, qui se rétracte le soir venu. Il fallait changer les fenêtres du 1er étage, celles de la salle d’exposition, mais impossible de conserver l’harmonie de l’ensemble sans changer toutes les autres… ce qui n’était pas prévu. Les architectes ont donc conservé les huisseries anciennes et ont posé, sur chacune, une 2e fenêtre à l’intérieur. De dimensions majestueuses, elles viennent offrir un cadre, à la fois aux ouvertures d’origine mais aussi aux vues qui se découpent ici. Cet étage offre en effet des points de vue exceptionnels et inédits sur la rue du Maroquin, la place de la Cathédrale et le Château. Au rez-de-chaussée, les arches de la cour, autrefois comblées, sont rouvertes et le regard peut ainsi plonger jusqu’au jardin du musée de l’Œuvre Notre-Dame (décidément un lieu d’une sérénité absolue).
Jusqu’alors installée rue Mercière, dans un lieu bien trop étroit, elle peut ici se déployer. On y retrouvera les programmes des saisons culturelles, un espace billetterie, mais aussi un coin plus convivial pour échanger avec l’équipe et faire ainsi des choix plus éclairés.
C’est l’une des obligations du label Ville d’art et d’Histoire obtenu par Strasbourg en 2014. Le 1er étage accueillera ainsi une exposition permanente consacrée aux paysages, aux architectures d’hier et d’aujourd’hui. Intitulée Un voyage à Strasbourg, elle présente, à travers des dispositifs de médiation à la fois numériques et plus traditionnels, l’histoire urbaine de la ville, ses paysages, les grands ensemble patrimoniaux mais aussi les lieux de production et de travail et les quartiers, de façon assez détaillée.
L’ouverture est prévue pour le 6 décembre, en plein marché de Noël (évident, puisque lieu s’adresse aussi bien aux Strasbourgeois qu’aux touristes).
5e Lieu,
5, place du Château à Strasbourg
Par Sylvia Dubost
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