Avec fenêtre sur Rhône

Présentée à Stimultania jusqu’au 24 avril, l’exposition Le Fleuve et son île relate un voyage initiatique à Givors, sur les berges du Rhône et dans l’objectif de Léonie Pondevie.

Le Fleuve et son île ©Léonie Pondevie

Au sud de Lyon, Givors, une petite ville traversée par le Rhône. À la fois belle et terrifiante, mélancolique et hurlante, Givors est devenue, le temps de quelques mois, le refuge de la photographe Léonie Pondevie, lauréate 2020 de l’appel à projet 5 Étoiles. Dans ces rues et ces espaces, elle a déambulé pour capturer les images de ce lieu à part, vacillant et oscillant.

Présentée à Stimultania jusqu’au 24 avril, l’exposition Le Fleuve et son île relate ce voyage initiatique, cathartique presque. Les photographies douces et apaisantes aux tonalités réchauffées croisent des homologues cafardeuses et brutales. Une délicate plage de sable fin, des eaux étincelantes sous les rayons du soleil. Sur les berges d’un lac, deux oies se prélassent. Et, plus loin, le grondement silencieux d’une autoroute, la carcasse d’une voiture au milieu des flots, la froideur d’une usine aux multiples cheminées polluantes, des capsules de bière abandonnées sur un sol terreux, à semi-enterrées.
Dans cet entre-deux déchirant, le temps semble suspendu. À travers son art, Léonie Pondevie questionne plutôt que console. La transformation des paysages sous l’impulsion humaine, l’exploitation du vivant, des ressources, le rapport humain au monde, à la Nature, aux autres, sont autant de sujets qui l’animent. Une caresse, puis un coup porté, comme pour réveiller l’humain sur sa terrible autodestruction.


Le Fleuve et son île
Jusqu’au 24 avril à la galerie Stimultania à Strasbourg


Par Lucie Chevron
Photos Léonie Pondevie