Après Mon chien stupide, vous vous attaquez à l’adaptation d’un nouveau roman. Qu’est-ce qui vous a appelé dans Les choses humaines de Karin Tuil ?
Yvan Attal : Je connaissais le travail de Karin Tuil. À la rentrée littéraire de septembre 2019, je suis tombé sur Les choses humaines et à l’instant où je l’ai lu, j’y ai vu un film. Déjà, car il arrivait en plein mouvement MeToo et abordait des questions d’actualité, notamment celle du consentement. Mais aussi car au-delà de ça, énormément de choses me touchaient dans ce livre. J’ai eu envie d’en faire un film tout de suite. C’est allé vite, le livre est sorti en septembre 2019, on a tourné le film en 2020 et nous voilà.
Le film se présente en trois parties : lui, elle et le procès. Vous vous placez ainsi dans la tête des deux personnages. Chacun a sa propre vérité. Était-ce important d’aborder le sujet à travers le point de vue de l’un puis de l’autre ?
Yvan Attal : À partir du moment où ça allait être leur procès, j’avais envie qu’on prenne le temps de s’attacher à eux. Le but du film est de balancer de l’un à l’autre, de ne pas vraiment savoir qui a raison dans cette histoire. Donc il fallait avoir de l’empathie pour ces deux personnages, en savoir assez sur eux, c’est ce qui a motivé cette structure.
Au fil du film, on découvre également l’univers de chacun des protagonistes. Alexandre Farel est issu d’une famille bourgeoise, ses parents sont des personnes d’influence, Mila est issue d’une famille modeste et ultra-orthodoxe. Ce film confronte deux univers aux antipodes et interroge les codes.
Yvan Attal : C’est effectivement ce que le film raconte. Le sexe est aussi social, culturel, on ne baise pas pareil dans tel milieu. Pour Alexandre Farel, à l’image de son père coureur de jupons, le sexe d’un soir c’est fun.