« C’est l’histoire d’Éric, un mec un peu paumé, un peu dans la fuite. Il a un petit garçon d’une dizaine d’années dont il a beaucoup de mal à s’occuper et qui est sous la tutelle de son oncle. Un jour, l’oncle s’absente et Éric doit garder son fils mais il est négligent et l’enfant est kidnappé. Bouleversé par cet enlèvement, il va décider de tout tenter pour réunir lui-même la rançon et le sauver », explique Étienne Constantinesco. Ce thriller a été tourné en 2018 dans différents lieux de la capitale alsacienne : dans le quartier de l’Elsau, place d’Austerlitz, où on reconnaît furtivement le bar du Fat Black Pussycat, dans le Parc de l’Orangerie ainsi que dans la vallée de la Bruche.
« Mon but, ce n’était pas de filmer Strasbourg », affirme pourtant le réalisateur qui a tourné sans autorisation. « Quand on est une équipe aussi petite, on n’en a pas besoin. Surtout qu’on n’a pas vraiment été dans des endroits très fréquentés. Au contraire, on a tourné dans des lieux très isolés », précise le cinéaste au sujet de son deuxième film après Coline (les amis de mes amis), sorti en 2009.
Tourné à la manière d’un court-métrage « sans moyens et sans être produit » avant d’être accompagné par la société Pleine Image, la distribution de Dernier soleil est composée de l’entourage du réalisateur, mais également de personnes trouvées de manière « un peu sauvage ». Il annonce : « C’est quelque chose que j’ai toujours aimé développer, ce rapport avec des vraies personnes, des gens qui n’ont pas de méthodologie de comédiens. Le réel est une source d’inspiration ». Certains puisent dans leur propre expérience pour jouer, d’autres sont simplement conscients des « codes » de la vie dans le quartier de l’Elsau. « Très souvent, ce sont des personnes qui sont, d’une certaine manière, des personnages », éclaire Constantinesco. Suivant cette logique, le metteur en scène fait apparaître dans son film des profils « qui ont eu des problèmes de drogue et qui en ont toujours », et ils se prêtent au jeu, jouant presque leur propre rôle.