Comment dresser un portrait contemporain de Metz et de ses habitants de façon sociétale ? Vaste question à laquelle Sylvain Villaume a sûrement trouvé une réponse en lançant Court Circuit, un trimestriel sous forme de mook qui raconte Metz et son bassin de vie au travers d’une thématique.
Le N°1, sorti fin mars et intitulé À taaaaaaaaaaaable !, consacrait le miam dans ses très grandes largeurs sur 150 pages. Comme les kebabs qui font de la préfecture de Moselle la capitale du sandwich à la « je vous mets salade, tomates, oignons avec sauce blanche ? ». Ou encore une immersion photographique dans la ferme d’Amélie et Guillaume Triveillot, éleveurs de volailles à Lorry-Mardigny, une bande dessinée de François Billaut, une enquête sur la croisade de pâtissiers partis défendre le croissant au beurre authentique… Le tout savamment rythmé, photographié et illustré par le « vivier » d’étudiants de l’École supérieure d’art de Lorraine (ESAL) et coordonné par Xavier Pompelle, directeur artistique.
L’appétit narratif de Sylvain Villaume, ancien journaliste au Républicain Lorrain notamment, découle de sa propre boulimie de lecture de ces magazines que l’on trouve aussi bien en kiosques qu’en librairies : XXI, Zadig, America, Relief, Feuilleton, La Revue Dessinée… « Je ne sais pas si c’était dû à l’objet en lui-même où au traitement des sujets sous forme de récits, mais je me passionnais pour des articles dans lesquels je ne serai sans doute pas rentré autrement. Que ce soit par le biais d’un quotidien, de la radio ou de la télé, j’aurais sans doute zappé », explique-t-il. Surtout qu’au même moment, la presse locale réduit singulièrement ses formats. Il n’en faut guère plus à ce que Sylvain Villaume érige « le grand reportage au coin de la rue » en ligne éditoriale d’un bel objet destiné à « titiller la curiosité et l’esprit d’ouverture. »