Le temps de la collaboration
Ça fait beaucoup de bien de travailler avec des gens d’autres métiers. Je n’en fais pas assez. Quand on travaille avec des gens géniaux, ça nous fait du bien. Michael Haneke, avec qui j’ai fait Amour, arrivait à me faire bien jouer en tant qu’acteur. Quand j’enregistrais la musique du film, Schubert, Bach, Beethoven, il est venu en studio. Il voulait un autre tempo ; je me suis dit, quand même, il n’est pas musicien ! Mais je me suis rendu compte que je n’avais pas le choix, et j’ai décidé d’accepter tout ce qu’il me disait. C’était très intéressant, il me parlait avec ses mots, c’était une expérience unique dans ma vie. Quand je joue Schubert, je pense à cette expérience que j’ai eue avec lui.
Le temps de la résidence
Ben, c’est un an [rires]. C’est très agréable parce que venir plusieurs fois dans un même lieu la même saison, c’est rare. Se poser, c’est très rare. On est sur des rails, quand on est sur scène on est focalisé sur le concert suivant. Une résidence, c’est retrouver un public fidèle, une équipe, des musiciens. On crée plusieurs situations, pour le public c’est intéressant, parce qu’on oublie vite les artistes.
Je venais ici quand j’étais très jeune, je faisais des concerts avec l’association AJAM (les amis des jeunes artistes musiciens), je jouais dans des tout petits lieux, j’étais à peine payé mais j’étais content, je rodais ma vie future. Me voici de retour.
À écouter (discographie subjective)
Schubert, 2021, Le poète du piano, 2020, Variations Goldberg de Bach, 2015
Le tout chez Erato
L’actu d’Alexandre Tharaud à Strasbourg
— Lueur boréale, concert symphonique, les 2 et 3 décembre au Palais de la musique et des congrès et Dodo Taro, moment méditatif et poétique dans le noir après le concert du 3 décembre
— Récital, le 12 décembre à la Cité de la musique et de la danse
— Fantaisie, musique de chambre, le 27 mars à la Cité de la musique et de la danse
— Récital avec Jean-Guihen Queyras (violoncelle), le 31 mai au Palais de la musique et des congrès
Par Sylvia Dubost
Photos Klara Beck