Alphonse et moi,
c'est du béton

Derrière Alphonse et moi, il y a Christophe Herbeth, créateur et designer de luminaires et de décoration en béton. La matière aussi brute (brutale ?) nécessite une bonne dose de créativité et de finesse pour aboutir à des objets. 

Christophe Herbeth. Photos Jésus s. Baptsita.
Christophe Herbeth, créateur d'Alphonse et moi, objets en béton. Photos Jésus s. Baptista.

C’est son art, sa passion et la matière qu’il préfère depuis la vision d’un cube sur Pinterest. Depuis, Christophe Herbeth sculpte, malaxe, moule et dompte le béton à partir de sa recette, unique en Europe et forcément, ultra-secrète. On ne peut qu’admirer le procédé marquant la finesse de ces pièces uniques et faites main, estampillées sous la marque Alphonse et moi.

Luminaires aux ambiances chavirantes, ils se rêvent aussi posés ou suspendus, certains dévoilant leur intérieur bullé coloré de pigments ou même travaillé à la feuille d’or : « C’est si délicat à faire qu’on ne peut pas parler, sinon la matière se recroqueville. » Des pots à fleurs aux crémés subtils semblent surgir d’un film d’Ozu tandis que des tables de bois okoumé s’élèvent sur quatre cônes de béton aux allures de marbre, les créations de l’humble mosellan exhalent une émotion particulière.

Après un master franco-allemand en génie industriel, le jeune homme parti à Constance pour un stage de fin d’études y restera cinq ans. Devenu ingénieur dans la conception mécanique pour un bureau de prestataires, il y dirige des projets à l’échelle mondiale. « Et puis j’ai eu envie de voyager, j’ai pu prendre six mois de congés sans solde et partir en Asie. J’ai d’abord atterri à Oulan-Bator (Mongolie) et je suis descendu jusqu’aux Philippines. Après un mois de mission humanitaire, je suis rentré et j’ai repris le travail. Ça a été un vrai choc, il m’était devenu impossible de rester huit heures par jour derrière un ordinateur. Je me suis forcé un temps avant d’arrêter. Aujourd’hui, je fais ce que je préfère : inventer, créer, ce que je faisais tout le temps avec mon grand-père, il était menuisier-charpentier, il m’a tant appris. Alphonse, c’est lui. »


Alphonse et moi (Atelier Cerbère)
19a, rue de Molsheim à Strasbourg


Par Nathalie Bach
Photos Jésus s. Baptista