Racing : la soupe d’Egon orpheline

Adulé par les supporters du RC Strasbourg Alsace dont il fut président au milieu des années 2000 puis actionnaire à la reprise du club par Marc Keller en 2012, Egon Gindorf s’est éteint le 8 octobre à l’âge de 89 ans. On lui doit aussi sa fameuse soupe de pois cassés qu’il servait l’hiver en contrebas du kop.

C’était un fidèle parmi les fidèles. La grande famille du Racing Club de Strasbourg est endeuillée après le décès d’Egon Gindorf, à l’âge de 89 ans, survenu, le 8 octobre des suites d’une longue maladie. Vice-président du conseil de surveillance de 1990 à 1998 puis actionnaire, Egon Gindorf avait accédé au fauteuil de président entre 2003 et décembre 2005. Sous sa mandature, le Racing avait remporté la Coupe de la Ligue en 2005 et renoué avec son public après l’épisode IMG-McCormack.
Très proche de Marc Keller, le natif de Dillingen dans la Sarre était redevenu actionnaire lorsque l’enfant de Balgau avait repris le club en 2012 après le dépôt de bilan. 

Adulé des supporters, Egon Gindorf avait entretenu une réelle proximité avec eux. À l’image de sa fameuse soupe de pois cassés qu’il servait lui-même, les soirs d’hiver, en contre-bas du quart de virage du stade de la Meinau où était jadis positionné le kop. Une tradition qui est revenue avec l’ère Keller.
D’autant que, statistiques à l’appui fournies par Athor via l’excellent site Racingstub, le breuvage annuel semble porter chance aux Bas-Rhinois (7 victoires et 2 nuls contre 2 défaites). On comprend mieux pourquoi le club n’a jamais trop communiqué sur son ADN, susceptible de couver quelconque force de l’au-delà. « On ne donne pas la recette de la soupe d’Egon, C’est un secret, comme pour le Coca ou la sauce du Big Mac ».  

Dans le cadre du hors-série de Zut Un seul amour et pour toujours, paru cet été et consacré à 40 ans de passion au tour du RC Strasbourg, nous avions néanmoins demandé à Pierre Weller, le chef du restaurant La Source des Sens à Morsbronn-les-Bains, de revisiter la potion d’Egon que nous publions en guise d’hommage.

La recette de la soupe d’Egon par Pierre Weller
_ Crémeux de pois cassés bio, pastille de k
nack, gel à la bière et chips de lard paysan 

Ingrédients
Pierre Weller prévient : « Comme Egon, on ne va pas tout révéler, je vous donne seulement les grandes lignes – sans les quantités – de ma recette. »

  • Pour la soupe
    • Échalotes
    • Lard paysan
    • Pommes
    • Crème fraîche
    • Sel

  • Gel à la bière
    • 25 cl de bière
    • 2g d’agar agar
    • 30 g de sucre
    • Une pointe de jus de citron

  • Accompagnements
    • Lard paysan
    • Knack
    • Pâte filo
    • Raifort
    • Beurre clarifié
    • Oignon rouge
    • Vinaigre Melfor
    • Sucre
    • Quelques épices (coriandre, thym…)
    • Salade (jeunes pousses ou pissenlit…)

Pickles d’oignons rouges
Éplucher l’oignon rouge, le découper en quartiers et effeuiller. Porter le vinaigre légèrement sucré à ébullition. Ajouter quelques épices à votre convenance. Verser le mélange encore chaud sur les oignons et laisser reposer une nuit.

Crémeux de pois cassés
Ciseler finement les échalotes. Couper grossièrement le lard paysan et la pomme. Faire suer le tout dans un gros faitout. Ajouter les pois cassés et faire revenir l’ensemble quelques minutes. Ajouter deux fois le volume d’eau et laisser cuire une heure à couvert.

Gel à la bière
Porter la bière à ébullition. Ajouter l’agar agar et le sucre. Et enfin le citron. Étaler sur une plaque et laisser figer au réfrigérateur. Passer le tout au mixeur. Au moment du dressage, prélever à la pipette ou à l’aide d’une petite cuillère.

Pastilla de knack
Cuire la knack. Badigeonner la pâte filo de beurre clarifié et étaler finement un peu de raifort. Enrouler la knack dans trois couches suc- cessives de pâte filo. Colorer dans une poêle à feu doux.

Chips de lard
Couper une fine tranche de lard paysan. Glisser la tranche entre deux plaques de cuisson et mettre au four à 180°C une dizaine de minutes.


La Source des Sens
Hôtel-spa restaurant
19, route de Haguenau à Morsbronn-les-Bains


Par Cécile Becker et Fabrice Voné
Photo Christophe Urbain