Pièces intemporelles
chez Revenge Hom

Et si la mode ce n’était pas tout changer sans cesse ?

« J’aime les choses usées », dit si joliment Jane Birkin. Quoi de plus réconfortant en effet qu’un pull trop porté, trop préféré ? Mais pour les user, les choses, encore faut-il qu’elles soient de bonne qualité. Aujourd’hui, un vestiaire sensé, qu’il soit féminin ou masculin, se doit d’être moins consumériste et se bâtir de « pièces » intemporelles qui rassurent et réchauffent les souvenirs.

Chez Revenge Hom, Valérie Pombart cultive saison après saison cet art du beau vêtement et du bel accessoire qui perdure. De sillons en patrimoines, elle construit depuis 13 ans un vestiaire exigeant, en s’appuyant sur des savoirs uniques et souvent centenaires.

Du Royaume-Uni, elle choisit les bretelles historiques Albert Thurston ou la maille de John Smedley, plus ancienne société de tricotage au monde. D’Écosse, les écharpes d’exception de la Maison Begg & Co (depuis 1866), qui ne nécessitent pas moins de 25 étapes de fabrication, dont un brossage unique avec des fleurs de cardères séchées pour donner à la laine cet aspect ondulé et duveteux qui fait leur spécificité.

Les textiles sont également choisis pour leurs spécificités : en été, elle privilégie une fibre écologique comme le lin, en hiver le Geelong, le nec plus ultra du lambswool issu de la première tonte des moutons.
Des choix viscéralement liés au respect de la matière et de tous les métiers qui transmettent des valeurs humanistes. Cela inclut de prendre le temps de visiter, dans le Maine-et-Loire, l’usine historique Aiglon avant de leur commander leurs iconiques ceintures tressées, de collaborer avec des ateliers de maroquinerie italiens pour composer ses propres associations de cuir et finitions ou de se rendre religieusement deux fois par an au Pitti Uomo, la grand-messe de la mode masculine à Florence, où « le mal fait n’a pas sa place ».
Valérie y retrouve ses deux labels transalpins préférés : Transit, le plus contemporain, syncrétisme parfait de complexité et de simplicité, et Tagliatore, une affaire de famille depuis trois générations, qui cultive ce chic masculin nonchalant inimitable qu’on appelle en Italie la Sprezzatura.

Le temps long, un acte de résistance ?

« Sélectionner des manufactures ancestrales, c’est combattre la fast fashion. Mon sourcing demande beaucoup de temps et d’engagement, de même qu’initier une clientèle en lui transmettant leurs secrets de fabrication et leur histoire. Il n’y aurait pas de pérennité des savoir-faire sans cela. »


Revenge Hom
4, rue du Fossé des Tailleurs


Par Myriam Commot-Delon
Photos Alexis Delon / Preview