Zut Hors-série — KS groupe

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HORS-SÉRIE City magazine Gratuit

KS GROUPE | 60 ANS Les bâtisseurs Des hommes Des savoir-faire Des lieux


L’énergie pour aller plus loin

Fondée en 1975, SOVEC entreprises est une entreprise d’installation en électricité générale, indépendante et familiale. Spécialisée dans tous les métiers de l’électricité dans les domaines du logement collectif, du tertiaire et de l’industrie, nous déployons des solutions innovantes en sûreté/ sécurité, et dans les nouvelles technologies.

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12, rue de la Kaltau 67150 Hindisheim +33 (0)3 88 65 43 21 info@sovec-entreprises.fr

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Tour Elithis Danube - Réalisation : XTU architects - Réalisation lot électricité : SOVEC - Photo : Mariusz Marcin

COURANT FORT / COURANT FAIBLE / AUTOMATION / PHOTOVOLTAÏQUE / AUDIOVISUEL


Depuis 60 ans, nous concevons et construisons des édifices emblématiques de notre région. Nous participons à son essor et à sa transformation animés par une passion unique. Celle du geste noble, de l’exécution attentive et de l’amour du détail. Notre âme et nos mains sont celles de l’artisan, notre vision et notre puissance celles d’un groupe mature et polyvalent.

ksgroupe.fr


ÉDITO

Perspectives Par Sylvia Dubost

ZUT TEAM

Directeur de la publication Bruno Chibane Coordination de projet Noémie Cahen (KS groupe) Caroline Lévy Rédactrice en chef Sylvia Dubost Directrice artistique Clémence Viardot

Quand s’est présentée la possibilité d’une publication dédiée à KS groupe, à l’occasion de ses 60 ans, nous avons d’abord été perplexes. Le BTP, la construction, le chantier, tout cela nous semblait très technique… Difficile à transmettre au grand public, comme nous nous efforçons toujours de le faire. Et puis, le terrain de jeu nous semblait étroit  : y aurait-il là de quoi remplir 100  pages  ? En clair, nous nous sentions un peu perdus face à un secteur d’activités dont, il faut bien l’avouer, nous ignorions à peu près tout (et, après enquête, les gens autour de nous aussi). Comment se fait-il, d’ailleurs, qu’on en sache aussi peu sur la question  ? L’architecture et la ville sont pourtant des thèmes largement défendus dans nos projets éditoriaux. Or, jusqu’ici, nous les avions abordés par le travail des architectes et des urbanistes. Par le biais de la conception, jamais de la réalisation. L’artisanat, le  faire et les savoir-faire toujours remis sur le métier, l’intelligence de la main, sont aussi des sujets auxquels nous sommes de plus en  plus sensibles. Comme si, dès lors qu’on aborde le bâti, la  vieille frontière entre artistes et artisans tracée par la Renaissance rechignait à tomber… En creusant la question pour trouver des angles d’approche, nous avons rapidement trouvé des points d’accroche. Ceux mentionnés plus haut, mais aussi le fait qu’il s’agisse d’une entreprise locale (un groupe de plus de 15 filiales), avec une exigence et une éthique que nous avons eu envie de défendre, un goût du  travail bien fait dans un domaine ultra-concurrentiel et aisément criticable. Sans oublier des métiers et savoir-faire qui permettent de  faire exister tous ces bâtiments qui redessinent et redynamisent la ville, dont on connaissait ceux qui les ont conçus, sans savoir qui  les avait construits, ni comment. Le champ s’est rapidement élargi, et le nombre de  pages accordées nous a vite semblé bien étroit. On avait découvert là un terreau inespérément riche, au carrefour d’enjeux qui nous passionnent et à partir desquels nous l’avons observé. Ce projet de hors-série, nous l’avons finalement porté avec enthousiasme, et espérons qu’il permettra de changer de regard sur un secteur d’activités méconnu qui, somme toute, façonne notre quotidien. 4

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Rédacteurs Emmanuel Abela Cécile Becker Marie Bohner Sylvia Dubost Caroline Lévy Marine Mai Corinne Maix Mylène Mistre-Schaal Photographes Pascal Bastien Klara Beck Hugues François Christophe Urbain Henri Vogt Relectures Léonor Anstett Cécile Becker Noémie Cahen (KS groupe) Crédit couverture Christophe Urbain / Le Futur Lieu | La Canopée Diffusion Novéa 4, rue de Haguenau Strasbourg

Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Diffusion Novéa 4, rue de Haguenau 67000 Strasbourg

Ce hors-série est édité par chicmedias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 S.à.R.L au capital de 37 024 euros Tirage : 10 000 exemplaires Dépôt légal : septembre 2018 SIRET : 50916928000013 ISSN : 2261-7140

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se donner les moyens, aller au bout de son rêve

www.bpalc.fr facebook.com/bpalc @bpalc @banque_populaire_alc Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne – Société anonyme coopérative de Banque Populaire à capital variable régie par les articles L512-2 et suivants du CMF et l’ensemble des textes relatifs aux Banques Populaires et aux établissements de crédit. Siège social : 3 rue François de Curel – BP 40124 – 57021 Metz Cedex 1 – 356 801 571 RCS Metz - Société de courtage et intermédiaire en assurances inscrite à l’ORIAS n° 07 005 127. Crédit photo : © Shutterstock


SOMMAIRE

10 KS groupe en chiffres 12 Quelques projets de KS groupe à Strasbourg

© Hélène Hilaire pour l'Agence Jouin-Manku

14 HISTOIRE ET STRATÉGIE

14 ENTRETIEN Jérôme et Édouard Sauer Entretien à deux voix avec les directeurs de KS groupe  : histoire, positionnement, stratégie et valeurs. 18 ENTRETIEN Richard Sauer Il est le passeur des valeurs de l’entreprise, celui qui lui a insufflé son esprit. 20 VALEURS Une entreprise engagée Des compétences au service de projets solidaires. 22 ÉCONOMIE Jean-Luc Heimburger Pour le président de la CCI Alsace Eurométropole, KS groupe a valeur d’exemplarité. 24 PORTRAIT DE FAMILLE Trois générations Le grand-père, le fils et la petite-fille  : ils sont tous passés par KS.

26 DES PROJETS EMBLÉMATIQUES

LES HARAS 28 Entretien Le professeur Jacques Marescaux est l'initiateur de cette renaissance. 31 Projet Bientôt, les Haras 2 32 Focus chantier L'escalier de la Brasserie 34 Focus métier La ferronnerie, avec les ateliers Stroh 36 Les Haras vus par leurs habitants

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SOMMAIRE

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DES PROJETS EMBLÉMATIQUES

DES PROJETS EMBLÉMATIQUES

LES DOCKS

LA CANOPÉE

44 Entretien Revue de détails avec l’architecte, Georges Heintz.

60 Reportage   Visite du chantier de l’ancienne Maison du Bâtiment.

48 Focus partenaires  Icade et ABCD architecture

66 Focus partenaires   Acte 2 Paysage et Édifipierre

50 Focus métier Gros œuvre et entreprise générale 52 Les Docks vus par leurs habitants

68 DES PROJETS SINGULIERS

La Maison médicale des Deux Rives — La pagode bouddhiste de La Robertsau — Le Quartier des Brasseurs à Cronenbourg — Latitude 44 dans la Cité Rotterdam — Visite privée de deux appartements — Notre sélection de bars et restaurants revisités par KS groupe — Le designer Claude Drach + Creatio + Diabolo Poivre = La Hache, Square Delicatessen, East Canteen et Tzatzi — Focus métier La menuiserie

98 L'industrie aussi Cical Synergies, nouvelle entité de KS groupe, livre des projets clé en main, process compris.

La pagode bouddhiste de La Robertsau © Stéphane Spach

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100 Quatre projets industriels commentés

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Solutions tertiaires

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KS GROUPE EN CHIFFRES

320 salariés

77

EMBAUCHES PROGRAMMÉES EN 2018

571 065 1958 DEPUIS

18 entreprises

HEURES

TRAVAILLÉES

EN 2017

Budget annuel de formation

400 000€ 10

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ÂGE MOYEN

37ANS

39%

de femmes dans le personnel d'encadrement

47

18 000

143 M€

417

métiers

de chiffre d'affaires

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buts marqués au babyfoot

chantiers en cours

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UELQUES PROJETS DE KS GROUPE Q À STRASBOURG

1 | PAGODE BOUDDHISTE 311, route de la Wantzenau P.74-76

2 | L’APOSTROPHE ZAC Poteries, rue Paul Eluard Construction de 102 logements accompagnés de commerces

3 | QUARTIER DES BRASSEURS 68, route d’Oberhausbergen P.78-79

4 | CMCO

19, rue Louis Pasteur Schiltigheim Restructuration de l'hôpital et de son parking

5 | LES CLOS VERT 54, rue Himmerich

Construction de deux immeubles de 31 logements

6 | LA CANOPÉE

5, rue Jacques Kablé P.58-64

7 | LE PREMIUM

19, rue du Fossé des Treize Restructuration de l’ancien garage automobile et du parking Mercedes en logements

8 | PARKING SAINTE-AURÉLIE 1, boulevard de Metz Réalisation du gros œuvre

9 | RÉSIDENCE HÔTELIÈRE CITÉA

18 | LYCÉE JEAN ROSTAND

Démolition et construction de deux immeubles pour 117  appartements de  tourisme

Réalisation de la structure du lycée général et technique

27, rue de Wasselonne

10 | GALERIE DE L’AUBETTE

5, rue Edmond Labbé

19 | COLLÈGE DOCTORAL EUROPÉEN

31, place Kléber

46, boulevard de la Victoire

4 500m2 de cet édifice du XVIIIe transformés en  galerie commerciale

Réalisation du gros œuvre d’une résidence pour doctorants

11 | LA CLOCHE À FROMAGE

20 | LATITUDE 44

27, rue des Tonneliers P.92

12 | LES P’TITES COCOTTES

20, place du Marché Gayot P.91

13 | CHEZ MON EX 17, boulevard de la Victoire P.91

14 | LES HARAS

23, rue des Glacières P.26-40

15 | INSTITUT HOSPITALOUNIVERSITAIRE 1, place de l’Hôpital

Conception et réalisation d’un bâtiment de 10  000m2 de plancher

16 | IRCAD 3

44, rue d’Ypres P.80-81

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21 | LES DOCKS

Presqu’île André-Malraux P.42-56

22 | LE 22

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22, route du Polygone Construction d’un immeuble de 7 logements

23 | MAISON MÉDICALE DES 2 RIVES

8, rue de l’Abbé Francois Xavier Scherer P.70-72

24 | RÉSIDENCE ÉTUDIANTE DIVERCITY 1, rue Schertz

Transformation d’un bâtiment de bureaux en 127 logements

1, place de l’Hôpital Construction du nouveau bâtiment

17 | SUPERTONIC 1, place d’Austerlitz P.90-91

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Édouard & Jérôme Sauer 14

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Band of Brothers À 60 ans et avec 18 entreprises dans presque tous les secteurs du bâtiment, KS groupe est restée une entreprise familiale. Avec Jérôme et Édouard Sauer, entrés il y a respectivement 18 et 10 ans, c’est désormais la 3e génération qui est aux manettes. Et qui expose ici à deux voix son histoire, son positionnement, sa stratégie et ses valeurs. Photos Hugues François

Au départ, et pendant 20 ans, KS a été une entreprise de construction  : est-ce encore l’ADN du groupe  ? JÉRÔME SAUER Très clairement. ÉDOUARD SAUER C’est notre colonne vertébrale, la base de nos savoir-faire. J.S. …même si notre valeur ajoutée réside aujourd’hui dans les expertises et services complémentaires qu’on y a ajoutés, dans un périmètre toujours plus large. Le groupe s’est ensuite constitué par agrégation, pour arriver à une quinzaine d’entreprise aujourd’hui. Était-ce la vision d’origine   ? J.S. Au début, que ce soit pour un projet ou un développement, on ne voit pas forcément les détails de la fin, même si on a une idée claire de l’objectif.

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Il  s’agissait d’accompagner le client de la façon la plus large et efficace possible  : être son interlocuteur principal, voire unique, sur l’ensemble de ses projets. Pour cela, il a fallu nous diversifier, en acquérant, étape par étape, des savoirfaire connexes. E.S.  C’était aussi une vision d’entrepreneur. Après les années fastes de la reconstruction d’après-guerre, le secteur s’était fortement tendu. Il a fallu aller sur d’autres marchés. J.S. Au final, cette stratégie, initialement destinée à pérenniser notre activité, s’est transformée en véritable stratégie de développement. Et cela reste un effort au quotidien  : toujours se démarquer, en proposant plus large, plus pointu, face à des concurrents qui

cherchent à suivre la même voie en proposant plus que leur métier de base. E.S.  Et pour cela, il nous est indispensable d’éviter toute inertie. J.S. Tout à fait. Notre taille et notre mode de gouvernance nous permettent de sentir les évolutions du marché et d’y répondre rapidement. E.S.  La dernière mue s’est opérée quand un client industriel nous a demandé d’être co-investisseur pour l’un de ses nouveaux bâtiments. Même si la démarche était nouvelle pour nous, nous avons été capables de lui répondre dans la semaine. Un autre client régulier nous a demandé de le suivre pour réaliser son antenne locale au Luxembourg. Ce  chantier livré l’an dernier est une réussite pour tout le monde.

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J.S. Cela illustre un peu la façon dont se font certains de nos développements  : un client ou un partenaire nous demande de le suivre, nous nous retrouvons sur un secteur géographique nouveau ou un marché inconnu, nous y apprenons une façon de faire, rencontrons des personnes de confiance, et prenons un peu plus conscience de certaines opportunités et de la manière de s’y impliquer. Et  aujourd’hui, des démarches concrètes de développement au Luxembourg sont en cours. E.S.  C’est toujours l’histoire d’une rencontre. Et cela rejoint une autre philosophie  : celle du service au client.

Quelles ont été les évolutions significatives  ? E.S.  Il y a d’abord eu le passage d’entreprise de gros-œuvre à celle d’entreprise générale*. Nous avons alors commencé à nous positionner en interlocuteur unique, à prendre en charge l’ensemble du chantier, mais en ne  réalisant nous-mêmes que le grosœuvre, et en sous-traitant encore le reste des corps d’états.

J.S. Puis il y eu la plus déterminante, celle qui nous confère aujourd’hui un réel atout  : intégrer les savoir-faire principaux du secteur, et de produire la quasi-intégralité du projet. Nous sommes maintenant capables de maîtriser presque tout en autonomie, pour accompagner nos clients sur la totalité de leur projet, en maîtrisant les détails de l’ensemble des corps d’états, et sans être à la merci des fluctuations du marché, au niveau du prix comme du  planning. E.S.  C’est notre punch line. Quand on étudie un projet, on fait le lien entre la main de l’artisan et l’expertise de l’ingénieur, ce qui nous permet d’être plus efficaces en maîtrisant les deux bouts de la chaîne. J.S. Mais l’idée n’est pas de tout réaliser tout seul. Chacune de nos filiales doit apporter au groupe son réseau commercial, son expertise, et sa capacité d’intervenir à planning et à prix maîtrisés, et chacune d’entre elles doit rester compétitive et se développer par ellemême. De la même manière, le groupe avance au quotidien avec un réseau externe d’entrepreneurs partenaires sans lesquels nous ne pourrions pas réaliser ce  que nous faisons aujourd’hui. E.S.  Le dernier développement a eu  lieu il y a 5-6 ans avec le lancement de Cical Synergie. Notre volonté a été une nouvelle fois de suivre les demandes de nos clients industriels, qui souhaitaient traiter avec un contractant intégrant en parallèle le process et le bâti. Nous avons créé l’outil pour répondre à cette demande. Aujourd’hui 46 ingénieurs et techniciens sont dédiés à ce secteur.

Vous avez très peu racheté d’entreprises, vous en avez surtout créées… J.S. Chaque création vient de  la motivation d’un collaborateur de  confiance pour un projet qui peut s’insérer dans le développement du  groupe. E.S.  C’est presque un incubateur ou  une pépinière d’entreprises. Le groupe apporte les services supports, les structures réseaux et le financement, et le 16

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porteur du projet développe son activité avec l’accompagnement dont il a besoin. J.S. Mais à l’image des ETI [entreprises de taille intermédiaire, ndlr], le  groupe a atteint aujourd’hui une taille critique, à partir de laquelle le maintien au quotidien d’une forte proximité, avec nos collaborateurs, nos clients et l’ensemble de nos services, devient de plus en plus difficile. Il est primordial pour nous de maintenir ces relations étroites, une caractéristique centrale de notre vision d’entreprise. Comment voyez-vous évoluer le  marché du BTP  ? E.S.  On a vécu la crise après 2008, qui a complètement dénaturé le secteur. Les grandes sociétés se sont attaquées à des petits chantiers, tout le monde a cherché à survivre. Certains changements sont aussi induits par le fait qu’on rénove toujours plus, car les agglomérations ne peuvent plus s’étendre indéfiniment. Vous êtes une entreprise de taille intermédiaire  : comment cela vous place-t-il dans le paysage économique  ? J.S. Nous sommes fiers d’être aujourd’hui une ETI. De nous développer, de pouvoir répondre à des demandes plus complexes, à des projets plus ambitieux, en gardant simplicité et souplesse dans nos fonctionnements. E.S.  En France, on observe avec admiration depuis presque 10 ans le développement économique de l’Allemagne, avec son maillage d’ETI. Mais on n’arrive pas à prendre la même direction. Ce positionnement fait notre identité, de même que notre sensibilité aux valeurs du capitalisme rhénan. Le capitalisme rhénan  ? E.S.  C’est à nos yeux une forme plus vertueuse du capitalisme héritée du protestantisme, qui met en avant le rôle de l’entreprise dans la société et la vision à long terme. Nous deux, nous sommes juste de passage, notre rôle est de faire en sorte que l’entreprise soit la plus pérenne possible. ZUT Hors-série

J.S. Or c’est difficile aujourd’hui d’envisager les choses sur le long terme, car tout est fait de changement, de non-appartenance. C’est le résultat d’une société individualiste. Mais il est possible de développer une autre manière de faire les choses. Pour cela, on aime collaborer avec des gens qui ont le même ADN que nous. Il faut avancer de façon solidaire. E.S.  D’autant plus que ce sont des valeurs, notamment le bien-être au travail, qui résonnent avec l’époque.

Comment assurer la qualité face à des pressions économiques toujours plus fortes  ? E.S.  Effectivement, il nous est aujourd’hui demandé d’améliorer la qualité (normes, labels, exigences clients…) tout en maintenant les coûts dans un contexte toujours plus concurrentiel… Nous répondons à cela en optimisant nos projets en amont, puis en nous appuyant sur des équipes de production aguerries, et en restant dans la recherche continuelle d’optimisation. J.S. Nous avons l’avantage de pouvoir nous appuyer sur deux chaînes vertueuses qui échangent au quotidien  : l’une verticale avec le triptyque Chantier / Étude (ingénieur et technicien) / Direction, et l’autre horizontale, entre les divers corps de métier. C’est ce qui nous permet d’offrir un produit performant, c’est-à-dire un bon prix avec une qualité et un délai optimisés. Quels rapports aviez-vous à l’entreprise quand vous étiez plus jeune  ? J.S. On allait rarement dans les bureaux, mais il y avait quand même ce nuage au dessus de nos têtes… E.S.  Dans la famille, on a tous des photos de nous sur des engins de chantier, on a tous fait des poutres en béton armé. Mais ce n’était pas vraiment un sujet avant qu’on entre dans l’entreprise… Qu’est-ce qui vous en a donné envie  ? J.S. Quand j’ai commencé à me demander ce que ressentait mon père quand il était au travail, je me disais que

ça devait être excitant. J’étais conscient que c’était une chance de pouvoir m’asseoir dans cette locomotive. À vrai dire, je ne me suis même pas posé la question  ! E.S.  Pour moi, le choix était induit par l’école  : j’étais plus intéressé par les sciences, donc j’ai fait des études d’ingénieur. Et puis j’étais de nature entreprenante, libre-penseur, et je voulais être mon propre patron. J.S. Pendant une dizaine d’années, on a œuvré dans les divers services du groupe  : achats, méthodes (qui prépare les chantiers), étude de prix, bureau d’études, conduite de travaux, contrôle de gestion, ressources humaines, service commercial… Comment êtes-vous complémentaires  ? J.S. Il me semble qu’il y a chez toi plus d’appétence pour le développement commercial, le montage technique du projet, la relation client. De mon côté, je suis plus dans le management, la gestion et le développement. E.S.  Il faut aussi mettre en avant la complémentarité de l’ensemble des directeurs du groupe, de chacune des filiales et établissements secondaires de KS  construction, comme des divers services supports. Ceci dit, on n’aime pas trop les étiquettes… Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier  ? E.S.  Le fait de créer, de façonner quelque chose, d’écrire une histoire, en laissant une trace. J.S. Mais aussi le fait de développer une aventure humaine, en animant, en se remettant en question quotidiennement pour permettre à un groupe, à des équipes de collaborateurs, de s’épanouir professionnellement.

* L’entreprise générale réalise l’ensemble du chantier, même si elle peut faire

appel à des sous-traitants. Le maître

d’ouvrage (le client) et le maître d’œuvre (l’architecte) n’ont alors qu’un seul interlocuteur, et un seul contrat.

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Le passeur On dit de lui qu’il est le passeur des valeurs de l’entreprise. Qu’il lui a insufflé, après son père Paul, son esprit. Si Richard Sauer, 71 ans, délègue la majeure partie de ses responsabilités à ses fils, sa marque n’est pas prête de s’effacer. Photo Pascal Bastien

Le BTP  : une vocation  ? «  Mon père me vantait les mérites du raisonnement, de la logique, en me poussant à me consacrer aux mathématiques. Il m’a sans doute fortement influencé dans mon choix de faire des études d’ingénieur alors même que j’avais des intérêts plus éclectiques. C’est ainsi que je me suis trouvé tout naturellement en math sup à Kléber, puis à l’ENSAIS en 1967 et chez KS dès ma sortie de l’école en 1971.  » L’intellect et l’affect «  C’est un principe que je me suis fixé très jeune, que ce soit dans ma vie personnelle ou professionnelle  : distinguer la réflexion de la réaction affective. L’affect qui nous fait vibrer, nous émouvoir, nous enthousiasmer, nous passionner, nous apaiser, nous déprimer, nous anéantir est certes le piment de la vie, mais sa composante principale est d’être aléatoire, capricieux, imprévisible. Je m’en suis toujours méfié pour mes choix personnels et plus encore pour définir ma ligne de conduite professionnelle. Qui peut imaginer piloter une entreprise, prendre les décisions majeures engageant son avenir mais aussi celui des collaborateurs sous l’emprise de ce qui serait un patron au-dessus du patron et qui prendrait des décisions imprévisibles à la place de ce dernier  ? Mon choix était fait dès 1971  : je prendrai mes décisions suivant les seules règles du raisonnement, du moins je m’y appliquerai avec fermeté. C’est ainsi que ma première décision a été de me fixer un principe qui était de considérer qu’une équipe fonctionne quand chaque équipier se plaît à son poste, y trouve épanouissement et fierté. Je dois dire que l’expérience issue de longues années de footballeur amateur m’avait confirmé les vertus de cette règle de conduite. Je m’y suis tenu même si parfois les circonstances auraient pu me pousser à l’oublier. Ce crédo, dans mon esprit, s’applique de la même façon dans mes relations avec les tiers. Je ne pouvais pas m’imaginer avoir une attitude dans mes relations avec nos clients, partenaires ou fournisseurs, n’intégrant que l’intérêt financier immédiat au détriment d’une relation

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bâtie sur le long terme. J’ai toujours pensé que c’est de cette façon que chacun y trouverait son intérêt. Avec le recul, nos clients, nos partenaires, nos fournisseurs nous le rendent bien. Quelle belle satisfaction.  » Du gros œuvre aux métiers périphériques «  Mon père voulait une entreprise de gros œuvre qui soit la plus performante possible, en termes de qualité, de coût de production et de gestion. J’ai souhaité élargir le champ d’intervention à tout l’acte de bâtir. Cela n’a pas été simple. Il a d’abord fallu structurer les fonctionnements, peser les risques et surtout analyser  l’attitude du marché face à une telle offre en cherchant à distinguer entre les habitudes et les véritables aspirations des clients. J’avais en référence ce que certaines grandes entreprises avaient déjà entrepris  ; j’ai regardé ce qui se pratiquait Outre-Rhin  ; j’ai interrogé les assureurs et les banquiers dont j’étais proche, siégeant à divers conseils d’administration. Ma décision était prise, il fallait y aller mais en intégrant les services. Élargir nos compétences devait forcément améliorer notre produit et par ricochet devenir un argument commercial de taille. L’image de la voiture était très présente dans mon esprit  : personne n’imagine passer autant de commandes que de composants et de subir les conséquences des interfaces mal maîtrisées entre les uns et les autres. J’envisage le BTP de la même façon  : un service complet, une garantie complète.  » Un management à double sens «  Pour construire une nouvelle vision de l’entreprise, nous avons créé de nouvelles entreprises indépendantes. Il s’agissait d’additionner des unités à taille humaine et de donner leur chance à de jeunes cadres particulièrement compétents et motivés. La holding de tête est animatrice  : elle donne les directions essentielles mais les dirigeants ont toutes les libertés d’une gestion autonome, dans le seul respect des valeurs fondatrices. Par contre, ils profitent de leur intégration au groupe

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pour y puiser des ressources dans tous les domaines de ce que j’appelle la chaîne des services, à savoir les compétences administratives, comptables, financières, juridiques comme également l’ensemble des savoirs liés aux ressources humaines incluant les aspects de la formation, de l’hygiène, de la sécurité, de la gestion du handicap et des problématiques liées à l’écologie ainsi que le travail sur le bien-être des salariés sur leur lieu de travail. Ce qui est riche dans ce fonctionnement, c’est la confrontation constructive entre les uns et les autres, chacun s’étant libéré grâce au «  plateau services  », des innombrables contraintes qui n’améliorent en rien le produit. Cela s’applique aussi à la chaîne des métiers  : l’ingénieur met en musique, le technicien met en œuvre, le chef de chantier exécute, mais les trois sont autour de la table dès l’avant-projet et trouvent des solutions ensemble. Cette chaîne qui pousse à l’échange, en plus d’être créative, est très efficace par le fait qu’elle prend effet très en amont et oblige ainsi à anticiper. Outre cet échange vertical, cette structure d’entreprises de second œuvre intégrées permet un échange horizontal entre corps de métier  : le plâtrier, l'électricien, le chauffagiste, etc. … sont également dans la boucle en amont, apportant chacun son savoir-faire.  »

Transmission «  Aujourd’hui, je me suis dégagé de beaucoup de mes activités  : les ressources humaines, l’opérationnel, les études, etc. Je m’occupe exclusivement de la stratégie générale du groupe et des aspects liés aux développements en cours ou à venir. J’ai même lâché la technique que les jeunes ingénieurs maîtrisent mieux que moi. En fait mon bureau est celui où l’on vient chercher des conseils, proposer une idée, où l’on vient se rassurer ou chercher telle ou telle mise en relation. Il y a une scène d’un film qui m’a beaucoup frappé, je la trouve extraordinaire. Dans Le Cercle des Poètes disparus, le professeur monte sur son bureau en disant que cette position doit permettre de toujours regarder les choses sous un autre angle et de plus haut. Cette phrase je l’ai dite à chacun, elle m’aura suivi toute ma vie  : toujours prendre de la hauteur. Et puis toujours mettre l’humain au centre  : toutes nos réflexions partent de l’humain d’une façon ou d’une autre. Mes fils Jérôme et Edouard se partagent la direction générale chacun dans son secteur et je ne peux que me réjouir de leur remarquable complémentarité. Ils s’appuient sur une équipe de direction dont chaque membre est essentiel. La transmission est faite, sans secousse, dans la continuité. Un bout de route a été fait, le plus long reste à faire.  »

KS groupe en quelques dates

1958

Reprise de la société Ketterer par Paul Sauer

1968

Reprise de la société Sultzer et naissance de Ketterer-Sultzer, spécialisée dans le gros œuvre

1971

Arrivée de Richard Sauer

1984

Départ de Paul Sauer

1997-2017

Création ou reprise de plus de 15 entreprises

2000

Arrivée de Jérôme Sauer

2008

Arrivée d'Édouard Sauer

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Question d'éthique Entreprise engagée dans le terreau alsacien, KS  groupe a depuis longtemps choisi de mettre ses compétences au service de projets solidaires. Où le terme «  construire  » prend un sens plus large… Par Sylvia Dubost

© Jérôme Coquelin

La Responsabilité Sociétale des Entreprises. Un label qui incite les entreprises à se considérer comme des acteurs non seulement du monde économique mais de la société en général, et à adopter des pratiques plus éthiques et plus durables. À l’heure actuelle, c’est presque une tendance. Les entreprises peuvent se racheter une image, mais peu en font une vraie ligne de conduite. «  La RSE, c’est bien le minimum  », affirment les frères Sauer, et cette attitude est inscrite dans l’ADN de KS. Sans doute une conséquence de ce capitalisme rhénan auquel adhère l’entreprise. Richard, le père, faisait déjà de la RSE sans le savoir, en pratiquant notamment ce qu’on appelle aujourd’hui de l’insertion professionnelle. À l’époque, «  c’était fait de manière informelle, notamment par le

biais de stages  ». La nouvelle génération a suivi cette voie et même creusé le sillon. Édouard Sauer siège ainsi au conseil d’administration d’un des collèges de Solivers, une société coopérative à intérêt collectif qui accompagne des entreprises adaptées, c’està-dire accueillant 80% de personnes en situation de handicap. «  Il participe aux réflexions, comme le précise Pierre Hoerter, le directeur, et travaille avec nous autour des changements d’échelle.  » KS construction a d’ailleurs conçu et réalisé les locaux de la SCIC, à Molsheim, où sont accueillies les entreprises accompagnées par la coopérative. Cette action, KS cherche aujourd’hui à la structurer, par le biais d’une fondation et d’un fonds de dotation. Fondation pour le mécénat de compétences (en bref, de la mise à disposition de personnel et de savoir-faire), fonds de dotation pour recueillir les donations d'entreprises partenaires et financer des projets. «  Cela nous impose de la régularité, de structurer des fonds, d’allouer des sommes de manière très officielle, avec une meilleure efficacité.  » 20 projets sont dans les tuyaux pour 2019. «  On va créer une rampe pour l’accès handicapé dans un centre qui n’a pas les moyens de le faire, rénover une maison accueillant des personnes dans le besoin pour qu’elle soit performante énergétiquement…  » Et mettre en place une formation aux métiers du bâtiment. L’un des objectifs, c’est aussi que l’ensemble de l’entreprise se sente impliqué dans des actions solidaires, premier palier vers une irrigation plus large. «  Nous sommes particulièrement sensibles au problème du handicap, explique Édouard Sauer, et avons envie d’y sensibiliser les autres. Tout le monde dans l’entreprise peut être porteur d’un projet dans un domaine qui lui tient à cœur, qu’on ne connaît pas, et nous y rendre attentif.  » Et de conclure  : «  La théorie du ruissellement, on y croit en ce qui concerne les valeurs.  »

Également convaincue de l’importance du bien-être au travail, KS a récemment fait aménager un grand réfectoire et une salle de sport à l’usage de tous ses collaborateurs.

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À taille humaine KS  groupe fait partie de cette catégorie définie depuis 2008 comme «  entreprise de taille intermédiaire  » (ETI). Et KS groupe fête ses 60  ans. Jean-Luc Heimburger, Président de la CCI Alsace Eurométropole, y voit un lien évident. Par Marie Bohner

Petite définition  : une ETI compte entre 250 et 4999 salariés, avec un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros. Entre la PME et la grande entreprise, qu’est-ce que cette catégorie a de particulier  ? Et en son sein, quelle est la singularité de KS  ? L’ETI, plutôt qu’une entreprise à taille humaine, reflète l’idée de famille, et porte donc avec elle l’idée de transmission et de pérennité. Une gageure en France, selon Jean-Luc Heimburger  : «  Les

ETI sont rares parce que notre pays exerce une fiscalité lourde sur les transmissions d’entreprises, contrairement à nos voisins allemands. Avec KS  groupe, nous sommes dans un contexte d’entreprise qui fête ses 60  ans  : au moins 2 générations de collaborateurs, voire 3  !  » La capacité à être un groupe fort tout en préservant sa dimension artisanale permet aussi à KS groupe d’affirmer des qualités particulières. «  Quand on lit le titre de l’invitation à la fête de l’anniversaire de KS groupe, on retrouve les composantes essentielles  : L’âme d’un artisan, la performance d’un groupe. On a beau grandir, on reste dans un métier d’artisan, de proximité et de multi-technicités qui, ensemble, font sens. C’est par le détail qu’on réalise le grand et le beau. C’est ce qui rend KS groupe remarquable aujourd’hui.  » 22

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Selon Jean-Luc Heimburger, cela confère à KS  groupe une valeur d’exemplarité, particulièrement en direction des jeunes entrepreneurs  : «  C’est sécurisant pour une entreprise du BTP de se développer en étant sur plusieurs métiers. Cela permet de proposer une offre complémentaire. KS  groupe peut répondre à du professionnel et de l’industriel, mais aussi aux particuliers. Je pense qu’une entreprise qui réussit et qui grandit bien, ce qui est le cas quand on fête 60 ans, peut motiver de jeunes entrepreneurs à s’engager, à développer leurs projets, à s’inspirer de certains choix stratégiques.  » Au moment de souffler les bougies, Jean-Luc Heimburger ajoute ses vœux à ceux des autres convives  : «  Je sais qu’actuellement des transmissions sont en cours dans la famille. Je leur souhaite donc, aux jeunes générations, de poursuivre le développement, parce qu’on a encore besoin d’entreprises qui réussissent  ! Rien n’est jamais gagné d’avance  : il faut continuer à assurer une pérennité pour rester l’un des fleurons de notre économie régionale.  »

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QU’EST-CE QUE SOLIVERS ? Créée en 2012, Solivers est une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), qui a pour vocation l’inclusion des publics à besoins spécifiques. Elle soutient entreprises et associations pour leur permettre de trouver une dynamique à la fois économique et sociale. UN HÔTEL D’ENTREPRISES Dans ses locaux à Molsheim, Solivers héberge huit autres entreprises adaptées (qui emploient 80% de personnel en situation de handicap) ou associations. Celles-ci bénéficient ainsi de locaux et de fonctions supports mutualisées : secrétariat, comptabilité, mais aussi conseils en matière de développement. Plus de 80 personnes sont ainsi actives sur le site. UNE MISSION D’INGÉNIERIE DE L’INCLUSION Solivers met en place des outils didactiques et des méthodes, à destination notamment des entreprises, pour faciliter l’inclusion de personnes en situation de déficience. « Pour les personnes qui souffrent de déficience intellectuelle par exemple, explique Pierre Hoerter, le directeur de Solivers, on peut travailler sur la délimitation de champs d’activité, de manière à les rendre autonomes sur une tache à la fois et, petit à petit, parvenir à une activité complète. » Solivers travaille notamment à la création de sites internet adaptés, qui sont des outils de formation. Celui lancé en partenariat avec la fondation Seb (www.seb.solivers.eu), disponible en langue des signes, en français facile à comprendre et en version sonore, permet à tous d’apprendre à cuisiner et à utiliser le matériel. KS GROUPE ET SOLIVERS KS groupe est coopérateur et membre du collège des entreprises de la société coopérative, depuis sa création. Édouard Sauer, membre du directoire de KS groupe, siège au Conseil d’Administration.

LES ENTREPRISES HÉBERGÉES PAR SOLIVERS — LA MAIN VERTE Association. Prestation de service en agriculture, pour entreprises, collectivités et particuliers, et viticulture. — DOMAINE DU STIERKOPF Entreprise adaptée. Production de vin, notamment naturels et en biodynamie, et de produits maraîchers. — AVS TRAITEUR Sàrl. Spécialisée dans l’événementiel – mariages, cocktails, buffets, plateaux conférences – et la livraison de plats. — VERTUOSE Sàrl. Épicerie et restauration rapide, majoritairement à base de produits locaux et de saison, avec deux boutiques à Strasbourg et Molsheim.

Solivers — 46, route Ecospace | 67120 Molsheim | www.solivers.eu

— COMFORM Entreprise qui vise l’inclusion des malentendants en produisant des outils didactiques intégrant le mime, les codes visuogestuels, et traduit des sites internet en LSF. — ADAPEI PAPILLON BLANC Cette équipe de l’Adapei du Bas-Rhin est spécialisée dans l’entretien des berges de rivière. — LUCULUS Groupement d’employeurs, association de droit local. Met des ressources humaines à disposition des entreprises, dans le domaine des métiers de la bouche. — LES BISTROTS GOURMANDS DU RHIN Association. Formation professionnelle pour les métiers de la bouche.


Puissance 3 Si le mot “corporate” devait s’incarner, ce serait dans la famille Gretzer  ! Trois  générations ont travaillé et  travaillent chez KS  groupe  : le  grandpère, aujourd’hui retraité, le fils et la petite-fille. Tous ont  vécu sa transformation et témoignent de  l’esprit de famille qui y règne. Par Cécile Becker Photo Hugues François

Dans la famille Gretzer, je demande le grand-père. Gilbert, 80 ans et aujourd’hui retraité, a rejoint les rangs de KS en 1966 alors que l’entreprise s’appelait encore Ketterer et s’apprêtait à absorber Sultzer. Je demande aussi le fils  : Patrick, 54 ans, gérant de la société E3C, filiale du groupe spécialisée dans les travaux d’électricité. Et enfin, la petite-fille  : Géraldine, 25 ans, assistante de direction chez KS aménagement… Trois générations, trois personnalités pour une vingtaine de métiers (au bas mot) exercés au sein du groupe et presque autant de temps forts vécus… C’est à se demander si l’attrait pour la construction est un gène qui se transmet  ! Mais aux dires des membres de cette chaleureuse famille, tout n’est qu’une question d’opportunités qu’ils ont su saisir, encouragés notamment par la confiance que les directeurs leur ont successivement accordée. La lignée commence avec Gilbert, qui raconte, l’œil pétillant. «  Avant j’ai été électromécanicien, parqueteur –  j’ai notamment posé les parquets du Palais Rohan  –, puis j’ai été couvreur. Le hasard a fait que j’ai travaillé à Koenigshoffen sur la maison des voisins de Paul Sauer, le fondateur de KS, ce qui m’a amené à poser le parquet chez lui  ! On s’est bien entendus et… je suis passé chez Ketterer.  » La suite  ? Mouvementée jusqu’en 1995  : Gilbert a exercé une dizaine de métiers au sein du groupe, en commençant charpentier pour finir chef de chantier, et a vécu l’épanouissement du groupe dont l’activité était concentrée, jusque dans les années 90,

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sur l’habitat pour se développer dans la restauration, le tertiaire et l’industrie. «  J’ai travaillé notamment sur la Cité de l’Ill, et ai vécu la diversification au travers du dernier gros chantier avant de prendre ma retraite  : la maison de retraite de Wissembourg. Tous les matins, avant de m’y rendre, alors que j’étais chef de chantier, j’allais chercher des ouvriers à la gare de Strasbourg pour les ramener à la fin de la journée. L’entraide et la convivialité ont toujours régné au sein du groupe…  » Et ça n’a visiblement jamais cessé  : Géraldine se souvient des dîners et fêtes organisés par son père dans la maison familiale  : «  Quand je suis arrivée chez KS, d’abord pour des jobs d’été, j’ai retrouvé tous ces visages familiers. Ça a été troublant de constater que les amis de mon père étaient avant tout des collègues. Je connaissais déjà beaucoup de monde  !  » Croiser vie professionnelle et vie privée, une question d’hérédité  ? Petit, Patrick suivait déjà son père sur ses chantiers le week-end. Alors quand il a été question de choisir sa voie, suivre celle du père a été naturel  : «  Je voulais être charpentier  : j’adorais le bois et le travail manuel, un concours de circonstances a fait que je me suis retrouvé chez KS. Richard Sauer, dirigeant de la deuxième génération, m’a donné la chance de pouvoir exercer huit ou neuf métiers. Cette démarche est significative de la polyvalence des collaborateurs et de celle du groupe. Ainsi, comme mon père, j’ai pu faire un peu de tout  : j’ai commencé ma carrière comme dessinateur béton armé, puis dessinateur projeteur, technicien d'études, conducteur de travaux, responsable qualité formation sécurité. J’ai participé à la création du premier service électricité qui, en 2000, est devenue E3C  : on a démarré à 6, aujourd’hui, on est 36. J’ai vécu en direct le rachat des entreprises et la création des différentes entités du groupe.  » Pour Patrick, c’est clair, Richard Sauer a eu le nez creux  : pour se démarquer de la concurrence, il n’a pas hésité à prendre des risques pour proposer de nouvelles prestations aux clients. C’est ainsi que de filiale en filiale, KS est en mesure de répondre à tout besoin relatif au bâtiment. «  Et je crois aussi que si le développement de KS est exponentiel, c’est parce que Richard Sauer, puis ses deux fils, ont cette capacité de fédérer les collaborateurs autour de projets. Beaucoup de chantiers ont été de gros défis, et celles et ceux qui y participent se sentent totalement impliqués. Je me souviens surtout de deux tournants concernant E3C  : le siège social d’AGIPI à Schiltigheim et Les Haras à Strasbourg, qui sont à ce point devenus des références que les clients nous sollicitent pour de nouveaux chantiers…  » À ce rythme, l’avenir de Géraldine au sein du groupe, indubitablement florissant, semble tout tracé. Elle esquisse un sourire  : «  Peut-être que je prendrais la place de mon père  ?  »

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Des projets emblématiques

Les Haras

Dossier coordonné par Marie Bohner

ôtel, brasserie ^ H et biocluster ^ 23, rue des Glacières Strasbourg

RECONVERSION D’UN SITE CLASSÉ DU XVIII E SIÈCLE Maîtres d’ouvrage

L’intervention KS

SAS Hôtel Les Haras

Gros œuvre

SAS Brasserie des Haras Association IRCAD

Maître d'œuvre / architecte  Agence Denu & Paradon 3500m 2 de plancher

13 M€

Durée du chantier  | 18 mois Réalisation  | 2012-2013

Entreprise générale

Éléments marquants

� Démolition avec conservation de  l’existant

� Dans le Biocluster, réalisation d’une structure métallique

indépendante, pour les bureaux et la salle de réunion

� Dans la Brasserie, réalisation de  l’escalier monumental


© Stéphane Spach


Photo : Henri Vogt

La métamorphose La rénovation des Haras ne se serait pas faite, ou en tout cas pas ainsi, sans le professeur Jacques Marescaux. Mû par le besoin de  développement de l’IRCAD, l’institut de recherche qu’il a  fondé, et un vieux désir d’investir ce lieu, il a suivi de près tout le  chantier porté par KS groupe. Récit d’une renaissance à la croisée des mondes.

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U

ne recherche de pointe

Médecin et chirurgien, le professeur Jacques Marescaux est mondialement reconnu pour ses techniques de chirurgie mini-invasive. Mais aussi pour l’Opération Lindbergh, réalisée en 2001 avec son équipe depuis New York sur une patiente strasbourgeoise, et pour la première opération sans traces extérieures en 2007. L’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (IRCAD), il l’a fondé en 1994. Son succès fulgurant est à l’origine du projet de rénovation des Haras. «  L’IRCAD est arrivé au moment de l’avènement de la “computer science", explique le professeur. Nous avons pris une nouvelle orientation en utilisant toutes les technologies et sciences de l’informatique émergentes. Or, pour cela, il faut former les gens. Au départ, j’annonçais la formation de 150 à 200 chirurgiens par an. L’année dernière, nous en avons formé 6200, venus de 120 pays différents.  » Et pour les accueillir et les héberger, il fallait un lieu approprié.

Un projet exceptionnel L’idée des Haras est venue tout naturellement, au confluent des désirs du professeur et des nécessités liés à l’expansion de l’IRCAD. Ce bâtiment, il en rêve depuis qu’il est étudiant. «  Cela faisait des années que je le voulais, mais je me faisais bananer à chaque fois…  » À l’époque, il regardait les officiers sortir sur leurs gros percherons. «  Quand j’avais un cheval, mon rêve était de le mettre là-bas, même si je savais que c’était réservé aux officiers. J’ouvrais la porte, sans y entrer, parce qu’on n'avait pas le droit…  » Arrivé à la mairie, Roland Ries accepte l’idée de Marescaux. «  Il a fallu proposer quelque chose d’exceptionnel. On sait que le chirurgien adore le mono-site. S’il vient ici pendant trois jours, il faut que tout soit facile. Il arrive à l’Hôtel, personne ne lui demande sa carte bancaire, tout est inclus. Et puis, c’est magnifique. Très “french touch", comme le dit le designer Patrick Jouin [qui a notamment dessiné l’escalier de la Brasserie avec Sanjit Manku, ndlr]. Cette espèce de sophistication française est introuvable dans un hôtel aux États-Unis. Et cela reste assez petit, propice à l’esprit de famille. On se retrouve, on boit un pot sur la terrasse… Cela marche tellement bien que l’hôtel est plein. Nous avons donc décidé de l’augmenter. C’est le deuxième projet, la rénovation du Diaconat, ou Haras 2.  »

hebdomadaires pendant des mois. «  La Brasserie était classée monument historique, pour l’extérieur et l’intérieur. Nous avons beaucoup discuté avec les Bâtiments de France et les Bâtiments historiques. L’un des inspecteurs voulait qu’on garde des stalles dégueulasses, sans aucun style, pensant que les gens pourraient manger là… Il ne voulait pas d’escalier non plus. Ça aurait été une catastrophe. Mais les autres, plus ouverts aux plans montrés par Patrick Jouin, ont autorisé la coupe de certaines poutres classées pour creuser cet énorme trou qui accueille l’escalier.  » Ils n’étaient pas les seuls, puisque la Brasserie a été couronnée dès son année d’ouverture par un prix de «  meilleur design de restaurant du monde  », décerné à Londres parmi 900 candidats internationaux. Le projet fait le récit de ce que doit être la recherche aujourd’hui, entre concentration et ouverture. Le Biocluster accueille ainsi start-ups dans le domaine de l’innovation médicale, conférences et événements. La Brasserie est fréquentée par les locaux et les touristes. «  Les chirurgiens de l’IRCAD ne constituent que 2% des clients de la brasserie  », rappelle le professeur Marescaux. Et tout le monde a à nouveau accès à cette magnifique cour, réinstallant durablement Les Haras dans le patrimoine affectif des Strasbourgeois.

Jacques Marescaux voit dans la rénovation des Haras une source d’inspiration, à la fois pour le travail de recherche et la pratique de la chirurgie. L’esthétique, travaillée au cordeau par les cabinets Jouin-Manku et DenuParadon, est primordiale, tout comme le travail manuel et la satisfaction du «  travail bien fait  » déployés par les maîtres d’œuvres et ouvriers du chantier. Il a supervisé en personne toutes les étapes du chantier, participant à des réunions

© Stéphane Spach

Un lieu pour les Strasbourgeois

Le Biocluster ZUT Hors-série

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© Stéphane Spach

Trois espaces

Les Haras commentés par le professeur Marescaux

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La toiture

La Brasserie

Le Biocluster

«  Quand on voit une rénovation comme celle qui a été faite aux Haras, la façon dont travaillent les Compagnons du Devoir, correspond exactement au travail d’un chirurgien. Le chirurgien apprend aussi dans le compagnonnage, en opérant. Quand ils refaisaient les poutres, les artisans n’ont pas utilisé de section au laser, ils avaient des rabots qui dataient de 1855 et étaient fiers de tout couper à la main. Ils ont passé 4  mois sur cette magnifique charpente, totalement originale, convexe, sur cette petite partie de 10  mètres de toiture.  »

«  Les choix concernant l’escalier ont été amusants  : soit on faisait un escalier normal, de quelques marches, dans un coin, mais personne n’aurait eu envie de monter à l’étage, soit il y avait ce truc magnifique et monumental que vous voyez. Il fallait investir beaucoup, un peu plus de 200  000€. J’ai immédiatement opté pour ça  : on m’a dit que c’était de la folie. Finalement ça a été notre plus bel investissement puisqu’aujourd’hui les gens arrivent et paf, ils prennent une photo en faisant “wouah" devant l’escalier.  »

«  Je voulais ce concept de cages en verre pour montrer que les gens pouvaient travailler tranquilles, isolés, tout en restant ouverts par rapport à la start-up voisine. Il ne faut pas avoir peur de la compétition. Tous ceux qui ont peur qu’on leur pique le Prix Nobel ne l’auront jamais  !  »

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Un écrin en expansion Aux côtés du Biocluster et de la Brasserie, l’Hôtel 4 étoiles complète le triptyque du projet Haras. Porté par le groupe Scharf, il connaît lui aussi un beau succès, qui confirme l’habileté de la stratégie, soulignée par Médéric Brendel-Manier, son jeune directeur. «  L’IRCAD n’est pas un professionnel de la restauration ni de l’hôtellerie, rappelle-t-il. Il a donc cherché à s’attacher les services de la famille Haeberlin pour la Brasserie et, pour la partie hôtelière, s’est rapproché de la famille Scharf. Nous accueillions déjà les experts et certains participants dans nos établissements avant que Les Haras n’ouvrent.  » Aujourd’hui, l’extension en cours de l’Hôtel des Haras matérialise aussi la réussite de toute cette opération. «  Parfois, l’Hôtel ne parvient pas à absorber toutes les demandes d’hébergement de l’IRCAD. Notre offre est de 55 chambres en hôtellerie 4 étoiles – nous allons passer à 96. Un espace spa et bien-être de 400m² sera créé en sous-sol, avec une piscine, des cabines de soins avec du personnel, une salle de fitness. Nous aurons au rez-de-chaussée trois salles de réunion pour organiser des séminaires résidentiels. Ces salles de réunion offriront un bel écrin pour un package : une salle, des repas à la Brasserie et des chambres à l’Hôtel. Une vie en autarcie est possible aux Haras  ! [rires]  » Quant à l’esthétique, elle se place dans la continuité de l’hôtel actuel. On retrouve d’ailleurs les mêmes designers à la manœuvre  : le duo Jouin-Manku. «  Il y aura du parquet dans toutes les chambres et la tête de lit sera à nouveau une pièce maîtresse, comme aux Haras, avec les têtes de lit en cuir, ainsi que du mobilier fait sur-mesure.  » Ouverture prévue, si tout va bien, début 2020. www.les-haras-hotel.com

Médéric Brendel-Manier - Photo : Klara Beck

Projet du futur Hôtel des Haras par le duo Jouin-Manku ZUT Hors-série

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KS GROUPE © Hélène Hilaire pour l'Agence Jouin-Manku


Le mouton à 5 pattes Co-gérant des Ateliers Stroh, l’une des entreprises de KS groupe, Christophe Regel a dessiné le fameux escalier de la Brasserie des Haras d’après les idées des designers Jouin-Manku. Il lui a  offert sa forme concrète, chef-d’œuvre absolu de cette rénovation  : une expérience aussi fantastique qu’éprouvante.

Quel a été votre parcours avant de  rejoindre les Ateliers Stroh  ? Je suis sorti de l’école avec un examen en charpentes métalliques. Cela m’a permis d’intégrer une société en serrurerie. J’ai travaillé 10  ans avant de rejoindre les Ateliers Stroh. J’ai fait ce choix pour la variété des travaux, puis aussi parce que c’était une petite entreprise familiale. Y a-t-il un savoir spécifique en  métallerie et en ferronnerie aux  Ateliers Stroh  ? Nous avons des gens autonomes et très polyvalents. Chacun a ses spécificités, l’un en inox, l’autre en fer forgé, le troisième en charpentes… ça nous permet d’assurer un volant très large des travaux, et de faire beaucoup de choses très spécifiques, des «  moutons à 5  pattes  » comme dit Monsieur Stroh. Nous sommes reconnus sur la place pour ces qualités. On nous demande moins des choses courantes.

Comment avez-vous réagi la  première fois que vous avez vu les plans pour l’escalier de  la  Brasserie des Haras  ? Ma première impression, c’était  : «  Pfiou, Jean-Pierre [Stroh]… Je ne sais pas. Je n’ai jamais fait quelque chose comme ça. Demande déjà aux gars dehors s’ils sont capables de le réaliser. Comment ils le sentent.  » Eux ont réagi de la même façon, disant à  Jean-Pierre  : «  Retournes-y et vois avec Christophe s’il sait le dessiner. Si  c’est  le  cas on saura le fabriquer.  » Quels étaient les principaux défis pour créer le dessin  ? Pour commencer, nous avions affaire à des gens que nous ne connaissions pas du tout  : des designers. D’habitude, nous travaillons avec des architectes, donc nous parlons davantage d’enveloppes de bâtiments. Au début, nous avions un peu sous-estimé cet aspect. Ils avaient leur image en tête, mais par contre la réalisation… Il fallait, par exemple, qu’on intègre les normes. Le défi résidait dans la partie centrale. Le palier règlementaire doit être mis après 25  marches. Cela défigurait entièrement la ligne. Il fallait trouver une courbe qui colle avec le projet des designers, les normes et les résistances des matériaux. Avez-vous travaillé en dialogue avec  Jouin et Manku  ? Nous avons beaucoup échangé. Si j’ai bonne mémoire, nous en sommes à la 18e version de courbe pour ce qui a été effectivement fabriqué. On revenait dans tous nos états de ces nombreuses réunions. Parfois, cela donnait envie de tout laisser tomber. Mais au final, le résultat est là, et nous sommes contents de ce que nous avons fait. Combien de temps cela vous a pris  ? À mon niveau, je dois comptabiliser 200  heures. En comptant aussi les aller-retour avec l’architecte, les essais, les moments où il fallait tout recommencer…

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Comment avez-vous ensuite travaillé à la réalisation de  l’escalier  ? Une fois le dessin fini, nous avons préparé des éléments à l’atelier. Nous avons fait des cintrages de limon, des coupes, préparé les marches. Puis toute la partie assemblage s’est faite sur site. Pour ce faire, nous avions tout tracé à blanc. J’avais fait des coupés au laser sur des plaques entières. Tout mon plan était à l’échelle  1. Cela nous permettait ensuite de remonter les points, de donner des niveaux pour définir des altimétries. C’est inhabituel de travailler comme ça  ? Généralement, un tracé au sol fait par les ouvriers suffit. Mais là, vu la complexité, nous avons dû faire préparer des éléments au laser pour être nickel et coller au 10e dès le début. Que pensez-vous lorsque vous regardez l’escalier aujourd’hui  ? C’est quand même de la belle ouvrage. On devrait en faire plus souvent, des choses comme ça. Il y a une vraie fierté. Vous travaillez aujourd’hui sur  les  Diaconesses / Haras 2, pouvez-vous en parler  ? Pour l’instant, nous n’avons pas encore attaqué la partie intérieure, pour laquelle on retrouve les mêmes designers. À ce jour, nous sommes sur les travaux de réfection en extérieur, avec de la serrurerie plus courante. Pas de mouton à 5 pattes à l’horizon, alors  ? Il y a bien un balcon côté cour intérieure qui est assez spécifique… Mais ça n’a rien à voir avec l’escalier de la Brasserie. C’est de la serrurerie améliorée [rires].

Les parties en bois de l'escalier ont été réalisées par L'Arche du bois.

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FOCUS MÉTIER FERRONNERIE

PATINE ET PERSÉVÉRANCE

© Jérôme Coquelin

Les Ateliers Stroh, filiale de KS  groupe, se sont attelés à la réalisation des éléments de métal et  de  ferronnerie lors  de la rénovation des Haras. Une prouesse en la matière, du  somptueux escalier de  la Brasserie jusqu’aux pivots des  portes de l’Hôtel et  du  Biocluster.

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L’art et le savoir-faire de la ferronnerie se transmettent dans la famille «  depuis 1700 et quelques  », selon Jean-Pierre Stroh, chef des Ateliers éponymes. D’abord forgerons, la disparition des fers à cheval les a poussé vers la ferronnerie, plus récemment vers la métallerie. Le chantier des Haras est celui qui leur a «  mis le vent en poupe  », leur conférant une réputation inégalée dans la réalisation de pièces exceptionnelles. Ce n’est pas tant la technique –  qui se doit d’être impeccable et toujours remise en chantier  – qui fait la différence, que l’état d’esprit  : «  J’ai toujours été intéressé par le fait de réaliser ce qui faisait peur aux autres. J’ai un esprit un peu avant-gardiste  : c’est aussi cela qui nous aide à nous projeter dans l’avenir.  » L’escalier des Haras a été un défi immense pour les Ateliers Stroh. «  La réalisation a été faite sur place. On a travaillé comme les Egyptiens  : on a tiré un fil à plomb, puis on a travaillé autour en gardant les cotes.  » Les patines, aussi, ont été au centre de toutes leurs attentions. La matière première est courante, du fer S235 provenant de la région, mais aussi de France et d’Outre-Rhin. «  L’acier est une matière vivante, qui respire. Et la patine n’est pas une peinture. On l’acidifie, puis on enlève la couche d’oxyde, on repasse une deuxième fois avant l’application d’une sorte de cire de protection. Pendant ce temps, la patine continue à vivre. Même en faisant le ménage, il faut continuer à entretenir la patine. C’est une chose délicate.  » Selon Jean-Pierre Stroh, la persévérance est la clé du métier, couplée à l’ouverture d’esprit. C’est aussi cela qui a évolué depuis le forgeron de 1700  : «  Il faut chercher, connaître du monde, revoir son savoir-faire, glaner.  » Participer à un chantier comme celui des Haras est une carte de visite exceptionnelle, pour les Ateliers Stroh comme pour les autres entreprises de KS  groupe. «  Quand on est capable de faire un escalier comme celui des Haras, les clients, les architectes et les donneurs d’ordre savent qu’on est capable de pas mal de choses… Exactement comme un grand cuisinier.  »

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LES HARAS VUS PAR LEURS HABITANTS

MAXIME MULLER

par  souci d’esthétisme mais aussi pour gagner du temps. On décèle aussi de  nombreux clins d’œil à l’univers de  l’équitation, du choix des matériaux, comme le cuir de la yourte, au dessin du bar et  de  la  cuisine ouverte qui évoquent le fer à  cheval. Cette rénovation sur une surface de  800m2 entre en synergie avec l’Hôtel et le Biocluster. Un complexe harmonieux dans lequel il est agréable de travailler.  »  — (C.L.) www.les-haras-brasserie.com

Photo : Henri Vogt

Directeur de la Brasserie

«  Dans cette ancienne écurie se  croisent chaque jour plusieurs centaines de personnes. L’envie du chef Marc Haeberlin, à l’instar des Brasseries Bocuse à Lyon, était de faire vivre à chacun une expérience. Il  y  avait déjà une jolie coquille, dans laquelle il a fallu tout créer en intégrant de  lourdes problématiques, notamment celle de la circulation. L’escalier monumental est emprunté à la fois par les  clients et les serveurs. Nous avons fait le   choix de ne pas utiliser de monte-charge,

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LES HARAS VUS PAR LEURS HABITANTS

CHANTAL KLEIN

efficaces, mobilier confortable, etc. Les  espaces ont été rénovés avec un grand respect  : 90% des poutres sont d’origine, les 10% restants sont bruts pour qu’on puisse les identifier  ! Le  parebotte d’origine [plan incliné qui évite au cheval de frôler le mur et d’écraser la jambe du cavalier, ndlr] abrite désormais le système de traitement d’air du bâtiment. Une réhabilitation parfaitement adaptée aux  exigences actuelles.  » — (C.L.) www.les-haras-biocluster.com

Photo : Henri Vogt

Responsable du Biocluster

«  Ici, j'arrive à travailler avec 200 personnes dans mon bureau  ! Les  habitants du Biocluster dont je fais partie sont enchantés d’évoluer dans ce cadre atypique plein de prestance. Il  accueille, sur  trois niveaux, 12 espaces d’entreprises, des start-ups spécialisées pour la plupart dans la gestion de big data, mais aussi un centre de conférences adapté à tout type d’événement et modulable à souhait pour accueillir du public. De la cuisine au vestiaire, les fonctionnalités du Biocluster répondent à l’exigence ircadienne  : équipements fluides et

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LES HARAS VUS PAR LEURS HABITANTS

FRANÇOIS BAUR

dépendances à proximité, initialement prévues pour une future école de cuisine  ! Tout le processus est ainsi optimisé  : de la réception de la marchandise jusqu’à sa finalisation, dans un souci de confort à la fois pour la clientèle mais aussi pour les 49 employés.  » — (C.L.) www.les-haras-brasserie.com

Photo : Henri Vogt

Chef de cuisine de la Brasserie

«  J’ai pris les manettes de la cuisine dès l’ouverture il y a quatre ans, en collaboration avec le chef Marc Haeberlin. Aujourd’hui, nous devons parfois gérer jusqu’à trois événements dans la même journée, en plus des services du restaurant. Fort de ce succès et de la demande grandissante, nous avons dû adapter les lieux. La cuisine ouverte s’est  transformée en cuisine d’envoi, et nous avons installé une cuisine satellite de production dans les anciennes

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Des projets emblématiques

Les Docks

Dossier coordonné par Sylvia Dubost

^ L ogements, bureaux, commerce, établissement recevant du public ^ P resqu’île André Malraux Strasbourg

RÉHABILITATION DE L’ANCIEN ENTREPÔT D’ARMEMENT SEEGMÜLLER Maîtres d’ouvrage   Icade et Édifipierre

Maître d'œuvre / architecte Agence Heintz-Kehr 10 000m²

L’intervention KS

Entreprise générale Gros œuvre

Éléments marquants

� Démolition avec conservation

de la seule structure principale

dont 4 500m² de logements

� Réalisation de fondations

Durée du chantier  | 21 mois

� Réalisation d’une charpente

17 M€

Livraison  | mai 2014

spéciales

métallique de 800 tonnes

avec porte-à-faux de 14m

� Ouvrage BBC


© Heintz-Kehr


© Heintz-Kehr

Le pavillon C’est l’un des lieux qui structurent désormais la ville. Ancien entrepôt de l’entreprise Seegmüller, vestige de l’activité portuaire dans cette partie de la ville, Les Docks est aussi un bâtiment chargé d’affect, qui a revêtu de nouveaux atours à la faveur d’un  projet exigeant et d’un chantier titanesque. Revue de détails avec son  architecte, Georges Heintz.

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P

etit rappel

S’il fait désormais partie du paysage, le bâtiment a longtemps été une friche. Dans sa volonté de construire la ville vers l’est, de la relier au port et d’assurer la couture entre l’Esplanade et le Neudorf, la Ville de Strasbourg a lancé sur toute la parcelle entre la tour Seegmüller et l’arrêt Winston Churchill un concours d’urbanisme. L’agence Heintz-Kehr (avec comme associée Anne-Sophie Kehr, aujourd'hui présidente des Maisons de l'architecture), choisie par le jury mais aussi par le public invité à se prononcer sur les projets, propose non seulement de réhabiliter le bâtiment, mais aussi de construire une tour de logements en fond de bassin, trois autres bâtiments sur la place Jeanne Helbling, et d’investir l’eau avec un parking sous-marin coiffé d'un jardin botanique aquatique. Seule la réhabilitation, baptisée Les Docks par l’agence, sera finalement réalisée. À la place de la tour prévue, s'élèvent aujourd'hui les Black Swans.

Programme & projet

© Stéphane Spach

«  C’est un programme tout à fait exceptionnel car il est multifonctionnel [bureaux, logements, espaces recevant du public avec le Shadok, et commerces, ndlr]. En France, on

fait beaucoup de projets mono-programmatiques, un système hérité du zoning, où il y a dans les villes des quartiers de logements, de commerces  ; une répartition qu’on retrouve dans les bâtiments. La mixité, tout le monde trouve ça génial mais ça ne se fait pas. La réalité, c’est que l’on n’a pas envie de se compliquer la vie et de gérer 50 intervenants. Alors on fait de la mixité seulement en rez-de-chaussée. Sur le quartier Malraux, l’ambition affichée dans le concours était de construire là un nouveau centre-ville, un nouveau pulsar urbain, fonctionnant 7j/7, 24h/24, sur le modèle du boulevard Saint-Germain plutôt que sur celui de la zone commerciale de Vendenheim. De la ville, quoi  ! Et puis c’est une friche industrielle. Aujourd’hui, on est dans le recyclage, on construit la ville dans la ville. Mais à l’époque, c’était original. Sur les 14 projets présentés lors du concours, seulement 3 conservaient le bâtiment.  » Pour ce projet, la tour avant a été réhaussée, la charpente d’origine déposée et remplacée par un exosquelette en acier, disposé en porte-à-faux et qui accueille les logements. Les bureaux sont logés dans les étages du bâtiment initial, les commerces au rez-de-chaussée, tout comme le Shadok, lieu dédié aux cultures numériques, qui se prolonge quant à lui au 2e étage. Des escaliers extérieurs relient les différents niveaux sur la façade côté quai des Alpes.

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Un bâtiment désormais parasismique

«  C’est un bâtiment de 1932, qui n’était pas parasismique. Les normes à Strasbourg sont de risque classe 3 (modéré). Le bâtiment a d’abord été entièrement désossé, on n’a gardé que la structure en béton. Il a été coupé en trois morceaux pour faire des joints de dilatations et permettre les mouvements de sol. Ensuite, il fallait rendre la structure existante stable. Les vibrations provoquent un effet de cisaillement  : les poteaux doivent travailler ensemble. À chaque pilier, il a fallu refaire les fondations. Le sol ici est comme du gravier. Pour stabiliser le bâtiment, on descend des aiguilles en acier pour commencer à donner une trame sur laquelle on peut s’appuyer. On crée autour un cylindre dans lequel on injecte du béton jusqu'à -18m, pour constituer une colonne. C’est le jet grouting  : il y a deux entreprises qui savent faire ça [dont Keller fondations spéciales, qui a réalisé cette opération, ndlr]. Il faut neuf tonnes de pression pour injecter le béton. Si un caillou bloque l’injection, le tuyau explose, et scie les piliers du bâtiment. La moitié des colonnes a été prolongée jusqu’en haut du bâtiment. On a aussi ajouté des voiles de contreventement à l’intérieur, et les cages d’ascenseur servent également à raidir et à rendre solidaire l’édifice en cas de secousses sismiques importantes.  »

Un caisson en acier

Les escaliers extérieurs «  Ces escaliers créent deux façades bien distinctes. Pour le dessin, je me suis inspiré de la tribune de Lénine d’El Lissitsky et d’Adalberto Libera [artiste de l’avant-garde russe et architecte rationnaliste italien, auteur notamment de la Villa Malaparte, ndlr]. La difficulté de la mixité programmatique en France, c’est que l’on empile aussi la réglementation, notamment les réglementations de sécurité qui sont différentes pour des logements, des bureaux, et des établissements recevant du public. En haut, l’escalier fait ainsi 90cm de large, et comme à chaque étage on rajoute du monde, en bas il fait 5m. Il repose sur des potences fixées dans les murs. Il a fallu les scanner pour voir où percer, et ne pas fragiliser l’existant.  »

© Heintz-Kehr

«  Il fallait aussi supporter le poids de la nouvelle structure. Celle-ci s’est imposée en acier dès le début, pour sa légèreté et son esthétique  : le béton ne collait pas avec l’existant.

Ce caisson est un corps étranger, de la même famille mais d’une autre époque : celle de Mies van der Rohe [architecte et designer allemand des années 1920-30, ndlr]. On dirait presque qu’il coulisse sur le bâtiment. La structure en acier, qui pèse 900 tonnes, devait être la moins lourde possible. En France, on ne fait pas de logements en acier, et on ne sait pas faire. Ça a été une très grosse difficulté. J’avais dessiné des poutres Vierendeel [en diagonale, ndlr], du nom d’un ingénieur belge, qui permettent de stabiliser le caisson autonome et de tenir le porte-à-faux. Ces éléments reprennent la rhétorique portuaire  : le bastingage, et les escaliers de secours. Ils contribuent aussi à l'expression d'un savoir-faire local, d'une ingénierie constructive précieuse.  »

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Le chantier «  Je dessine tous les détails, jusqu’aux boulons. Tout est référencé. Comme dans une mélodie, chaque accord a déjà été utilisé et a donc une résonance  ; chaque projet est une constellation de traces et d’autres projets. C’est à ce prix-là que l’on peut faire des édifices qui ont une âme. Mais dans cette démarche, on a besoin de partenaires, de sachants  : les ouvriers et ingénieurs. Le chantier commence avec des frictions comme dans les cours d’école, et après on trouve (ou pas) le moment où il y a un diapason. Celui-ci a été comme un cadavre exquis. On prend un objet donné et on le transforme avec la conviction qu’il est déjà imprégné d’une identité et d’un caractère. KS a compris la justesse du projet et l’intérêt de le réussir ensemble. Ce que j’apprécie grandement, c’est que c’est une entreprise familiale, et j’ai beaucoup de tendresse pour ces entreprises alsaciennes. Leur savoir-faire est un patrimoine, il n’est pas délocalisable. KS a une attitude par rapport à cela, et pour moi c’est essentiel.  »

© Heintz-Kehr

Les Docks ont été récompensés par plusieurs prix Pyramide d’argent et Prix de l’esthétique | 2012 Trophée Gustave Eiffel d’architecture acier | 2015 Prix AMO de la plus belle métamorphose | 2018

Technique et humain Jean-Philippe Lalot, directeur de la production gros œuvre chez KS construction,

raconte son métier, appliqué au chantier «  complexe  » des Docks.

En quoi consiste votre métier  ? À faire des visites hebdomadaires sur les chantiers. Je constitue les meilleurs équipes pour le projet, je débriefe avec

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les conducteurs de travaux, les chefs de chantiers et les ouvriers, prends en compte leurs problématiques techniques mais aussi personnelles pour trouver des solutions. J’identifie les risques, mets en œuvre des audits informels, vérifie le prévisionnel, valide les investissements en fonction de la pratique… Un savant mélange de technique et d’humain…

…qui vient servir notre fonctionnement global. Il s’agit de fédérer, et de créer une cohésion de mentalités, et de

favoriser la communication sur les chantiers. J’ai une vue d’ensemble sur tous les chantiers, sur tous les compagnons et leurs compétences, et peux ainsi proposer des solutions à des problèmes qui sont déjà survenus ailleurs. C’est un vrai suivi de proximité.

Et sur les Docks  ? Le chantier a impliqué une gestion de risques importante  : il fallait tout sécuriser, prévoir et anticiper. La phase de sondage, que j’ai coordonnée, a été cruciale.

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FOCUS PARTENAIRES

ICADE

François Audollent, directeur régional d’Icade «  Les Docks ont été l’occasion de travailler pour la première fois avec KS groupe. Nos équipes locales ont fait preuve de beaucoup de courage pour défendre ce projet très complexe qui a bousculé la gouvernance parisienne, notamment parce qu’ils nous sortaient d’une culture du logement pur. Travailler sur un espace de plus 40  000m2 est en soi un défi, auquel venait s’ajouter la réhabilitation du bâti, la construction en acier avec la problématique écologique à prendre en compte. Les Docks ont été un mille-feuilles de contraintes. Clairement, ce projet est une très belle référence et, à l’échelle des promoteurs, nous a permis de sortir du lot et de nous inscrire comme un acteur incontournable, notamment auprès de la collectivité. Il y a eu un avant et un après.  » www.icade.fr

ABCD ARCHITECTURE

Partenaire régulier de KS groupe, avec lesquels ils ont notamment réalisé l’aménagement du restaurant Chez mon ex (p. 91), l’agence dirigée par Mélanie Lefèvre a conçu dans les Docks les bureaux de FS Group. L’entreprise spécialisée dans la sécurité des transports a installé sa dizaine d’employés sur un plateau de plus de 600m2, partagé avec un espace de co-working qu’elle a voulu créer. Les matériaux choisis, comme les grandes plaques de métal, s’accordent avec le style industriel du bâtiment et avec la «  touche  » ABCD. «  On aime beaucoup le minimalisme, explique Mélanie Lefèvre. Les gens en ont souvent une image de pauvreté, alors que c’est plus difficile de faire quelque chose de beau et de simple.  » Tout est dans les finitions et la qualité des matériaux. Y compris dans les bureaux, où les gens veulent désormais de se sentir un peu comme chez eux. La tendance est en effet aux espaces «  à l’américaine  », «  qui soient aussi des lieux de détente, et permettent la créativité dans les relations  ».

© Jérôme Coquelin

www.abcd-architecture.fr

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SIÈGE ZI de Hachimette - 336, La Croix d’Orbey BP 19 -68650 LAPOUTROIE (France) Tél. 03 89 47 57 37 - Fax 03 89 47 57 08 lapoutroie@hussor-erecta.fr AGENCE NORD 59113 SECLIN (France) Tél. 03 20 90 96 90 - Fax 03 20 32 54 29 seclin@hussor-erecta.fr AGENCE NORMANDIE 76170 LILLEBONNE (France) Tél. 02 35 39 03 10 - Fax 02 35 38 26 23 lillebonne@hussor-erecta.fr AGENCE ILE DE FRANCE (LMB) 95300 Ennery

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FOCUS MÉTIER GROS ŒUVRE + ENTREPRISE GÉNÉRALE

CONSTRUIRE RE-CONSTRUIRE Propos recueillis par Sylvia Dubost

Le gros œuvre et la réalisation tous corps d'état (ou entreprise générale), c’est un peu l’ADN de KS  groupe. Il est aujourd’hui porté par KS  construction, qui s’est aussi spécialisée dans la restructuration et la réhabilitation de bâtiments existants, comme les Docks. Le  point sur le métier avec Pierre Edel, directeur du département habitat et ouvrages fonctionnels.

En quoi Les Docks ont-ils été un chantier particulier  ? Le maître d'ouvrage [Icade, ndlr] s'est rapproché de nous pour optimiser son projet afin de le faire entrer dans son budget. C'est ainsi que nous avons signé presque un an avant le démarrage des travaux un protocole dans lequel nous proposions nos expertises techniques et économiques dans le but de nous rapprocher au maximum de ses objectifs. On a travaillé avec l’ensemble des acteurs, architectes, économistes, maître d’ouvrage, bureaux d’études, sur des points précis  –  gros œuvre, enveloppe du bâtiments, lots techniques (chauffage, ventilation, électricité)  – pour rechercher toutes les économies possibles en même temps que des solutions. Ensuite, on a signé le marché d’entreprise générale. C’est assez particulier comme mode opératoire.

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L’autre particularité du chantier, et non des moindres, c’est qu’il s’agissait de conserver l’enveloppe du bâtiment d’origine. C’était la volonté de la ville de Strasbourg de conserver l’histoire du port. C’est possible, le tout est de l’adapter aux règles de construction actuelles, surtout dans ce cas de changement de destination, où l’on passe du stockage de grain à des logements, des bureaux et commerces. Dans le cas d’une restructuration, on ne part pas d’une feuille blanche, et on ne sait jamais comment l’existant a été construit  : il n’y a plus de plans, on part sur des hypothèses. Dans ce cas, au moment où on devait vérifier ces hypothèses, le bâtiment n’était pas acheté, donc on ne pouvait pas faire des trous partout [rires]. On a souvent des surprises, notre métier c’est de les anticiper un maximum. Alors on fait des recherches, on regarde des bâtiments de la même époque, on prend en compte nos expériences passées sur des bâtiments analogues. C’est particulier mais on en a fait notre savoir-faire. Avec aussi la réhabilitation de l’ancien garage Kroely

rue du Fossé des 13 [bâtiment de logement Le Premium, ndlr], l’ancien garage BMW rue de Molsheim, les Haras, etc., c’est devenu une spécialisation. Quel est l’intérêt, pour vous, d’intervenir autant en amont  ? On a la possibilité de pouvoir tirer sur quelques ficelles du projet pour pouvoir optimiser. La contrainte des Docks était de modifier le projet sans modifier l’apparence. Il s’agissait d’un concours, gagné sur une image, et il faut la conserver. C’est là qu’on a une manière d’appréhender le projet de manière chirurgicale. Et dans le neuf, comment travaillezvous  ? Nous sommes plus intéressés par la conception-réalisation, où l’on constitue une équipe en entreprise générale avec un architecte. C’est en train de se développer, sur tout type de marché. Pour nous, le rôle de l’entreprise générale ne se cantonne pas à la réalisation du projet, mais comprend aussi la phase de conception, où l’on peut proposer des modes constructifs adaptés à ce que souhaite le maître d’ouvrage, en termes de délai, de budget, ou de performances environnementales. Les ouvriers du gros œuvre ont souvent une image de gros bras  : est-ce vrai  ? Dans un bâtiment neuf, c’est vrai que c’est le lot le plus important. Mais en termes techniques, on a évolué, on n’est plus des Égyptiens [rires]. Ce qui est important, c’est qu’il s’agit du squelette du projet et qu’il doit prendre en compte

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“ On a souvent des surprises, notre métier c’est de les anticiper un maximum. " PIERRE EDEL

Photo : Klara Beck

l’ensemble des corps de métiers qui vont intervenir dessus. Lorsqu’on intervient en entreprise générale, on réalise le gros œuvre en production propre dans la quasi-totalité des cas, les autres lots sont le travail des partenaires. C'est notre expertise de corps d'états intégrés qui nous permet de gérer de façon optimale les interfaces avec les autres corps de métier. Un gros œuvre est plus compliqué quand le projet architectural est ambitieux et complexe, comme sur Les Docks, où on a mixé le béton armé et la construction métallique. On oublie que le gros œuvre n’est pas toujours du béton.

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Y a-t-il encore des défis  ? On s’intéresse maintenant à la construction bois. À l’heure actuelle ces projets coûtent encore cher, notre prochain défi est de trouver les modes constructifs et les optimisations techniques pour proposer des bâtiments au même coût que la construction traditionnelle. Que rêveriez-vous de construire  ? Une tour. On commence par la restructuration de la Maison du bâtiment. On espère pouvoir s’élever d’avantage. Ce  sont toujours des sujets intéressants dans notre métier.

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LES DOCKS VUS PAR LEURS HABITANTS

JACQUES GARGOWITSCH

de croissance et dans une dynamique d’ouverture à d’autres métiers, ce site accueille les coworkers dans des conditions optimales. Ce lieu est aussi un message, il reflète l’état d’esprit de l’entreprise auprès de nos collaborateurs dont 12  travaillent ici [150 sur les quatre filiales de FS Group, ndlr]. C’est un peu comme si on rentrait en ligue 1  !  »  —  (C.L.) www.fs-group.fr www.fs-link.fr

Photo : Henri Vogt

PDG de FS Group

«  Avec ces bureaux où nous sommes installés depuis le mois de mai, KS  a ménagement et ABCD Architecture ont su retranscrire un rêve  ! Sur 700m2, il fallait réaliser des espaces lumineux favorisant la communication entre les collaborateurs et futurs startupers, tout en pouvant s’isoler au besoin. L’idée était de créer des bureaux plus nomades et de décloisonner au maximum, comme avec l’espace cafétéria, souvent utilisé comme salle de réunion  ! Avec le lancement de FS  Link comme accélérateur

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LES DOCKS VUS PAR LEURS HABITANTS

SOPHIE HENRICH

et ses 68m2 de terrasse, a été un véritable coup de cœur. Il offre une vue exceptionnelle sur Strasbourg, on y voit même un bout de la cathédrale. C’est aussi un lieu inspirant où j’ai installé mon atelier, et qui me sert de galerie. En résumé  : il est idéal pour une Parisienne à Strasbourg  !  »  —  (C.L.) www.sophie-henrich.fr

Photo : Pascal Bastien

Habitante et artiste

«  Originaire de Paris et citadine dans l’âme, j’ai toujours voulu habiter en plein cœur de la ville. Je voulais du contemporain et m’éloigner de l’esprit haussmannien au parquet qui grince  ! En me baladant dans ce quartier alors encore en friche, je mesurais déjà son fort potentiel et imaginais m’y installer un jour. Aujourd’hui, c’est véritablement un nouveau centre-ville, avec toutes les commodités et lieux culturels. Cet appartement en open space acheté sur plans, avec ses 140m2 habitables

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LES DOCKS VUS PAR LEURS HABITANTS

OLIVIER KUBLER

ger librement un open space et d’implanter un container au centre, qui serve à la fois de brise-vue et de salle de réunion. L’hybridation entre le socle industriel du bâtiment datant de 1932, et la nouvelle construction très contemporaine me séduit particulièrement, mais c’est aussi son environnement idéal qui a emballé toute l’équipe  : personne ne vient en voiture au travail  !  »  —  (C.L.) www.advisa.fr

Photo : Henri Vogt

Dirigeant fondateur de l'agence Advisa

«  Nous étions en pleine croissance, avec une équipe agrandie à 25 collaborateurs, et un peu comme le serpent qui change de peau, nous cherchions à déménager. Notre métier étant le pixel, je voulais nous rapprocher de la matière brute, en fantasmant de pouvoir investir une friche industrielle, malheureusement souvent située en périphérie de Strasbourg. Quand s’est présentée l’opportunité de s’installer dans les Docks, ça a été une évidence. Livré brut, le plateau de 250m2 nous a permis d’aména-

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L’entreprise MAYART met en œuvre tout son savoir-faire depuis afin de répondre aux besoins d’une clientèle toujours plus exigeante pour la décoration et l’aménagement des bâtiments tertiaires. Elle réunit plus de 10 ans d’expériences dans ses domaines d’excellence pour marier le cloisonnement haute qualité technique et design et la décoration des espaces : → Peinture Intérieur et extérieure → Décoration et revêtements muraux → Isolation thermique par l’extérieur → Cloisons amovibles L’entreprise répond aux projets sur tout le Grand Est et a comme préoccupation principale la satisfaction des clients.

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Des projets emblématiques

La Canopée

Dossier coordonné par Emmanuel Abela

ésidence étudiante ^ R et appartements privés ^ 5, rue Jacques Kablé Strasbourg

RÉHABILITATION DE LA MAISON DU BÂTIMENT EN LOGEMENTS Maître d’ouvrage   Edifipierre

Maître d'œuvre / architecte Agence Archicub

6 000m 2 de surface de plancher

L’intervention KS

Entreprise générale Gros œuvre

Éléments marquants � Bâtiment réhaussé

d’un niveau en structure métallique

14 M€

� Création d’un parking

Livraison  | 2019

� Plantation d’une forêt

Durée du chantier  | 23 mois

mitoyen à la tour au dernier étage


© Jérôme Coquelin


L’orée de la forêt Photos Henri Vogt

Place de Haguenau, l’ancienne Maison  du Bâtiment est en train d'opérer sa mue. Bientôt, une  végétation luxuriante viendra coiffer celle qui se nomme désormais La Canopée. Visite de chantier avec  les équipes de  KS  construction.

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C

ela fait plus de 10 ans que la Maison du Bâtiment, si familière des Strasbourgeois, semblait dépérir aux abords de l’autoroute. En 2008, un premier projet prévoyait la conversion de la tour de 13 étages en bureaux, commerces et logements. Entretemps, le promoteur immobilier Édifipierre a repensé le projet, écartant les bureaux pour le requalifier en immeuble résidentiel avec des logements étudiants pour les étages de 1 à 6, des logements sociaux de 7 à 9 et du haut de gamme de 10 à 14. L’architecte Francis Parent, de la société Archicub à Schiltigheim, a décidé de jouer sur la verticalité du bâtiment, tout en lui associant, en résonance directe avec le parc de la place de Haguenau, une forte présence de plantes via un parvis végétal et surtout d’une forêt qui viendra la surplomber. La Canopée, réalisée avec le concours de la société d’architectes-paysagistes Acte  2 Paysage, basée à Obernai, constituera un marqueur fort à l’entrée de la ville, offrant aussi sur elle une vue imprenable.

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En cette fin du mois de juin, les équipes de KS  groupe sont lancées depuis quelques mois dans la délicate opération de désamiantage du bâtiment, et entament une phase essentielle  : la démolition structurelle de la partie haute de la tour, au niveau des 13e et 14e étages, afin d’accueillir une nouvelle charpente métallique qui permettra non seulement de créer des nouveaux logements, mais aussi de supporter la future forêt. La livraison est prévue en septembre 2019 pour les résidences étudiantes et à la fin de l’année pour les parties hautes. Christophe Choplin, chef de service de KS construction, nous sert de guide. Les travaux ont débuté à la toute fin décembre 2017, les échafaudages montés en janvier, avec cette contrainte particulière  : le désamiantage nécessite le confinement des niveaux. Le chantier se décompose en trois phases  : curage, désamiantage et démolition des niveaux supérieurs. Christophe Choplin nous explique qu’après le curage de la totalité du bâtiment (les faux-plafonds, les moquettes, les

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cloisons légères non structurelles…), le désamiantage s’effectue à chaque fois sur trois niveaux, «  en fonction du rapport amiante qui a été transmis à KS construction et de tous les tests  » réalisés sur site. Les niveaux de 10 à 13 ont déjà été effectués, ainsi que ceux du 7 au 9. «  Là, nous entrons en zones 4, 5 et 6  », nous explique-t-il. Les niveaux déjà désamiantés sont déconfinés, avec les tout derniers petits éléments à curer  : des morceaux de réseaux et des habillages. Les opérations de désamiantage s’effectuant dans des zones confinées, nous resterons à l’entrée du sas matériel, dans lequel les ouvriers se voient confier leur équipement obligatoire individuel – une combinaison, des lunettes, un masque et des gants  – dont une partie reste à usage unique. Ils intègrent ensuite le sas personnel avant d’entrer en zone, où ils effectuent une vacation d’une heure et demie. À l’issue, ils se douchent dans le sas personnel, se changent et sortent. Dès lors, ils prennent une pause d’une demi-heure, se rééquipent et recommencent. Ils recommencent ainsi entre 3 et 4 fois par jour, en fonction de la température extérieure.

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Pour accéder aux étages supérieurs, le lift extérieur impressionne. On soupçonne le technicien en charge de nos déplacements de pouvoir accélérer la vitesse  : il s’en amuse, mais nous ménage avant de nous offrir une vue imprenable sur la ville et la cathédrale. Noémie Cahen, la chargée de communication de KS groupe, s’extasie avec une bien belle formule  : «  La voilà, la grande dame  !  » Nous partageons son enthousiasme… Par le passé, le 13e étage correspondait à un local technique. Le programme prévoit sa transformation, avec la démolition «  structurelle  » de l’ancien plancher afin de poser une nouvelle charpente métallique de 80 tonnes. Laquelle va porter non seulement les quatre logements de standing, mais aussi une terrasse avec 1m20 de terre, en prévision de l’implantation de la forêt, la fameuse Canopée. Cette opération nécessitera la construction future de poteaux. En contrepartie, ceux existants mais indésirables ont déjà été déposés au profit des seules structures porteuses. Au final, l’usager gagne en confort, dans des espaces rendus plus vastes et lumineux.

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“ La voilà, la grande dame ! ” Au sommet de la tour, la discussion porte sur la grue montée une dizaine de jours auparavant –  comparaison est faite celle d’en face pour le projet Plein Ciel, forcément «  moins  grande  » –, en prévision d’une démolition qu’il juge «  lourde  »  : elle concerne le mur qui entoure tout le 13e étage, qu’il s’agit de scier, découper et déposer au fur et à mesure. Les ouvriers s’activent selon une technique bien rodée  : «  On pique, on coupe et on lève  !  », s’amusent-ils derrière leurs pelleteuse et marteau-piqueur avant de s’accorder une courte pause. La pause photo, bien sûr… Christophe Choplin en profite pour nous indiquer les emplacements des jardins

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d’hiver à l’arrière du bâtiment  : des ouvrages extérieurs qu’on vient rapporter sur la façade sous la forme de «  boîtes  », qu’il distingue des loggias à l’intérieur du bâtiment avec un voile en maçonnerie et une porte coulissante. Il nous renseigne également sur des parties humides qui résultent des orages impressionnants des semaines précédentes  : «  Nous étanchons le 12e étage  pour qu’il réceptionne les eaux de pluie, nous aspirons au fur et à mesure.  » Un dernier coup d’œil sur la «  grande dame  », et nous voilà ré-embarqués dans le lift pour une redescente sur Terre après avoir tutoyé le ciel. Le bal des camions a débuté  : ils entrent rue Jacques Kablé pour une heure de «  retournement  » et du stockage, à la fois pour la charpente et le gros œuvre. Christophe rappelle que le projet contient aussi pour la partie basse des opérations de terrassement, avec la création de fondations et d’un niveau de sous-sol, qui nécessite la pose d’une dalle communiquant avec le sous-sol existant. Le but  ? La création d’un parking supplémentaire à destination des usagers des logements de standing, lesquels accèderont à leurs appartements par des halls et des ascenseurs distincts. Avant de partir, nous levons la tête. Le chantier a livré une partie de ses secrets. Depuis, chaque jour, nous constatons son évolution. Vivement 2019.

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ACTE 2 PAYSAGE Ces architectes-paysagistes collaborent avec les équipes de  KS  groupe depuis près de 5 ans, et se découvrent depuis des  compétences complémentaires. Serge Gross, directeur d’Acte 2, livre son regard sur La Canopée, où l’agence a dessiné un jardin qui rejoint le ciel.

Tout en haut justement, se dresse une forêt… Effectivement, c’est le signal que nous avons tous défendu, aussi bien Édifipierre, KS que nous-mêmes en tant que paysagistes  : une toiture plantée avec une cinquantaine d’arbres et une jardinière périphérique. Pour cela nous allons bénéficier de la méthodologie de travaux de KS groupe, avec des grues et des systèmes de levage pour porter ces arbres. La charpente métallique a été construite pour pouvoir supporter ces arbres. Des calculs précis ont été effectués concernant le support et le substrat, pour que les arbres puissent vivre à long terme. Cela fait quelques années que nous travaillons avec KS, nous avons commencé par des petits chantiers, mais ils ont vite compris que nous leur apportions de nouvelles compétences  : une dimension paysagère qui crée un rapport sensible au projet.  www.acte2paysage.fr

© Nicolas Hoffbeck

En quoi ce projet est-il emblématique  ? Il s’agit de la rénovation et la transformation de ce bâtiment phare à l’entrée de la ville, qui se voit depuis différents endroits à Strasbourg. Nous avons été très sensibles à cette idée d’un changement de destination, de bureaux en logements. Il  s’agissait de créer un nouveau lieu de vie. Nous souhaitions tout d’abord constituer au sol un parvis en lien direct avec la rue Jacques Kablé. Ce socle urbain constitue le prolongement du trottoir vers le bâtiment, sans clôture ni limite franche  ; seul un emmarchement très léger permet de faire le distinguo entre espace privé et espace public. Il se matérialise par des plantations, avec des ombrages au sol et des lieux de fraîcheur et  d’échanges où se retrouver.

Ce lieu d’échanges se prolonge par un jardin à l’arrière. Oui, ce jardin s’ouvre sur les rives de l’Aar, comme un prolongement de la végétation déjà existante  ; il vient s’intégrer dans la parcelle sous la forme d’une grande pelouse ouverte et d’un développement périphérique arbustif homogène avec des pins. Nous exécutons un geste qui part des rives vers le parvis de notre projet ; la hauteur des arbres qui y seront plantés fait le lien entre celle des hommes et celle de la tour.

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© Nicolas Hoffbeck

Nos expertscomptables accompagnent leurs clients au quotidien !

Les futurs logements de La Canopée

ÉDIFIPIERRE Francis Meppiel, le président de cette société de promotion immobilière basée à Strasbourg, Dijon, Paris et Aix-en-Provence, nous le rappelle  : dès l’origine du projet de La Canopée, la volonté de mêler logements étudiants, sociaux et de standing était affichée. «  Nous avons trop tendance à ghettoïser les populations, confirme-t-il, mais à La Canopée nous avons souhaité les mixer, avec cependant des flux différents  : chacune des destinations a sa propre entrée et des ascenseurs dédiés.  » Il insiste sur la présence d’un régisseur à demeure pour l’ensemble des résidents. «  Les regards se portent depuis bien longtemps sur la Maison du Bâtiment, et comme la vocation d’une ville est la mixité  », il se réjouit de la naissance d’un «  marqueur fort à l’entrée nord  » de Strasbourg, qui vient solder cette trop longue période de déshérence du bâtiment. Il insiste sur la création d’«  unités mixtes bien gérées, bien tenues  ». Et même si la distinction se fera entre des étages qui bénéficieront de terrasses ou de balcons, il annonce «  du haut de gamme partout  ». Les espaces créés annoncent une vie foisonnante  : parkings, local à vélo, laverie, cafétéria et salle de sport. Conforté dans sa démarche par «  la relation de confiance, de fidélité et d’amitié  » qui lie l’entreprise à KS groupe, Édifipierre a été amené à s’intéresser à la destinée d’édifices à forte charge patrimoniale, comme l'entrepôt Seegmüller pendant un temps (lire p.42-56), la Cité Rotterdam (p.80-81) ou l’ancienne Pharmacopée européenne à Strasbourg. Sans faire table rase, et en leur donnant «  une nouvelle vie  ». www.edifipierre.fr ZUT Hors-série

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Des projets singuliers

La Maison médicale des 2 Rives Construire pour soigner

La pagode bouddhiste Bâtir un lieu de culte

Le Quartier des Brasseurs Créer un morceau de ville

Latitude 44 Transformer un quartier emblématique

Appartements privés Accompagner des projets de vie

Restaurants et boutiques Donner forme à des concepts

Projets industriels Penser des bâtiments et des process


© Jérôme Coquelin ZUT Hors-série

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Photo : Pierre Pommereau

Soigner l’espace Par Cécile Becker

Symbole de la nouvelle ville s’étirant vers l’est, le campus Rhéna a  apporté au quartier du Port du Rhin une nouvelle dynamique. La  Maison médicale des 2 Rives draine un flux ininterrompu de  patients qui viennent ici en consultation. Particularité  : elle  rassemble 21 cabinets médicaux privés sur près de 6 400m2 de  surface plancher et a été conçue, commercialisée et gérée comme une  copropriété.

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Pour le docteur Bijon, ophtalmologue installé dans l’un des cabinets de la Maison médicale des 2 Rives, pas de doute  : «  La clinique Rhéna, installée dans un paysage architectural en perpétuel mouvement, a profondément modifié la physionomie de la ville.  » Traverser l’avenue du Rhin, c’est constater le nouveau visage de Strasbourg où se côtoient fragments d’une architecture passée et larges bâtiments modernes. Un phénomène particulièrement frappant dans le périmètre de la clinique  : l’hôtel F1 ou la petite église Sainte-Jeanne-d’Arc sont désormais engoncés dans de nouvelles habitations aux traits futuristes, face aux immenses bâtiments de la clinique. Auparavant simple lieu de passage vers l’Allemagne, ces quelques mètres qui séparent Strasbourg de Kehl ont de nouveaux usages, portés par Rhéna qui attire de nombreux patients d’ici ou d’ailleurs. Le quartier du Port du Rhin, c’est un fait, est désormais une zone dédiée au soin et à la santé  : une volonté clairement affichée par le groupement de trois établissements historiques de Strasbourg (Adassa, le Diaconat et SainteOdile) qui souhaitait faire de cet espace un campus médical. Ainsi, au côté de la clinique, il a semblé évident de créer une dynamique en installant une Maison médicale permettant aux médecins intervenants de la clinique de recevoir leur patientèle en consultations primaires et secondaires (les patients concernés par des pathologies plus compliquées ou nécessitant des outils de pointe restent traités à la clinique). Le docteur Bijon raconte  : «  En tant que chirurgien, j’ai été concerné au 1er chef par ce rapprochement des cliniques privées en un complexe clinique, l’un des plus gros de France, et ai été particulièrement intéressé par la Maison médicale. J’ai toujours considéré que ces projets devaient être excentrés pour permettre une accessibilité optimale et un confort pour les patients qui, ici, trouvent toutes les spécialités et commodités et ont des délais raisonnables de rendez-vous. Clairement, la Maison médicale restructure l’offre de soins privés à Strasbourg.  » Une multiplicité de spécialités et de médecins, tous propriétaires, pas d’espace commun (donc pas d'espace d’accueil, ce qui minimise les charges collectives), une proximité immédiate avec Rhéna, un bâtiment sans arrière ouvert sur la rue et sur la clinique… Que des avantages pour les usagers, et des contraintes pour toutes les parties impliquées dans la construction de la Maison médicale 1 –  qui participent également à la seconde tranche, actuellement en chantier.

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Un chantier complexe Icade a été le promoteur et maître d’ouvrage, l’agence d’architectes Rey de Crécy a été maître d’œuvre conception et exécution (plans du bâtiment extérieurs et intérieurs), KS  construction s’est chargée du gros œuvre et a réalisé la coque du bâtiment. Elle a également joué le rôle d’entreprise générale et a sollicité KS aménagement et Creatio pour l’aménagement de 70% des cabinets. Pour faire “simple”, «  la Maison médicale c’est une dizaine de chantiers à l’intérieur du chantier, comme le décrit Lionel Streicher, gérant de KS aménagement. Nous devions intervenir sur des espaces très différents sur un même laps de temps. Le 15 février, la commission de sécurité passait, le 16, les médecins emménageaient. Un beau challenge.  » Les équipes de KS groupe et les architectes ont donc dû travailler en collaboration très étroite et, surtout… en vitesse accélérée. Cohérence oblige, il fallait que le bâtiment soit prêt le jour de l’ouverture de la clinique. «  Nous avons livré un volume bâti avec ses lots de propriétés brutes  : une dalle béton, des cloisons et les arrivées de fluides [le tout pensé par les architectes pour pouvoir aménager des espaces modulables selon les besoins des médecins et la taille des cabinets  : 50m2, 200m2 ou 800m2, ndlr], se souvient François Audollent, directeur régional d’Icade. Ce qui a été délicat nous concernant, c’est que l’avancée des travaux intérieurs dépendait de l’appétit des praticiens à acheter, alors que nous devions terminer le chantier dans sa globalité au même moment. Certes, nous avons l’habitude en tant que promoteur, notamment de ne pas figer les produits trop à l’avance pour qu’ils

Photo : Pierre Pommereau

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ne nouvelle offre

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puissent évoluer au quotidien en fonction des besoins. Mais sur la Maison médicale, il a fallu trouver les bonnes solutions au bon moment, et que la livraison soit assurée. Cela signifie travailler en bonne intelligence, et cela a été complètement été le cas –  ce ne l’est pas toujours… Autant avec KS qu’avec les architectes, il y avait une vraie relation de confiance.  »

Des contraintes particulières Sans compter que la Maison médicale 1 compte un centre de radiologie, des laboratoires médicaux, un plateau anesthésique et des cabinets, tous relevant d’exigences variées –  pas forcément formulées par les médecins à qui il est parfois difficile d’avoir la vision d’ensemble nécessaire pour établir un cahier des charges cohérent et pertinent par rapport à leur activité. Le cabinet d’architectes Rey de Crécy et KS sont familiers du milieu médical  : ensemble, ils ont déjà travaillé sur la restructuration et l’extension du CMCO de Schiltigheim. Ils ont pu anticiper un certain nombre de contraintes. «  Dans le milieu médical, l’optimisation des surfaces et la gestion des flux de patients sont les deux plus grandes problématiques, explique Olivier de Crécy. Les médecins ne vous le diront jamais clairement, et heureusement, mais il faut être réaliste  : on est aussi dans une logique économique, même si le bien-être des patients est évidemment un souci. Dans des cabinets accueillant des consultations de base, la question du matériau

est moins importante que pour un hôpital ou une clinique  : il faut simplement que l’entretien soit facilité. La signalétique et les portes en châssis vitré de chaque cabinet ont été harmonisées.  » Des contraintes auxquelles Lionel Streicher de KS aménagement ajoute «  la confidentialité des compartiments de consultation et l’ergonomie de travail, pour le bien-être des médecins et de leurs secrétaires  ». Les cabinets du docteur Bijon, l’ophtalmologue et l’Imagerie médicale des 2  Rives au rez-de-chaussée, tous deux conçus et aménagés par le cabinet d’architectes et KS, sont particulièrement concernés par la question des flux. La responsable d’exploitation du centre d’imagerie explique  : «  En plus de la sénologie et de nos bureaux à l’étage, ici il y a d’un côté la zone radiologie et les échographies, de l’autre la zone avec les scanners et les IRM. Les patients sont dispatchés à l’accueil du centre d’imagerie puis appelés par les manipulateurs qui les préparent avant de rejoindre les médecins qui eux, dictent leurs comptes rendus dans les pièces centrales dédiées à l’interprétation des résultats. Enfin, ils repassent par l’accueil pour recevoir leurs documents qui sont aujourd’hui de plus en plus envoyés par mail. L’idée principale étant que le patient soit rapidement pris en charge et qu’il reparte sans trop attendre. Les pics interviennent notamment lorsque des minibus arrivent avec beaucoup de patients –  grâce à la conception de l’espace, nous y sommes préparés.  » Pour Lionel Streicher, il ne s’agissait pas simplement de répondre au cahier des charges «  mais de rentrer dans les univers de chaque spécialité  »  : «  Il fallait comprendre le parcours du patient et proposer des solutions constructives. Pour cela, il faut s’intéresser au moindre détail, ce qui a nécessité beaucoup d’écoute durant le travail préparatoire. Ensuite, nous avons composé des équipes pour répondre à chaque spécificité. La richesse supplémentaire vient du sur-mesure, puisque chaque médecin a eu des demandes très précises. Nous avons dessiné et fabriqué beaucoup de mobilier dans nos ateliers, notamment l’îlot central autour duquel s’articule tout le cabinet du docteur Bijon.  » Le fonctionnement sera le même sur la deuxième maison médicale. Accolée à sa grande sœur, elle s’étalera sur 4  000m2 et viendra parachever une forme en paquebot dont elle sera la nouvelle proue. Ouverture prévue  : fin 2018.

Maison médicale des 2 Rives ^ 6 -8, rue François Epailly

Maître d’ouvrage Icade

Photo : Pierre Pommereau

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Un chantier zen Par Corinne Maix

C’est un lieu étonnant, à deux pas de la forêt de la Robertsau. Une  pagode bouddhiste discrète, qui se fond dans le paysage côté rue, et révèle son caractère asiatique côté jardin. Visite  guidée avec Floriane Robinet, qui a conduit les travaux pour KS construction, et se souvient d’un chantier empreint de  spiritualité.

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athédrale, synagogue, grande mosquée, temple bouddhiste, église orthodoxe… À Strasbourg, les religions cohabitent en paix et peuplent la ville de lieux de culte aux formes architecturales nouvelles. La construction de cette pagode pour l’association bouddhique vietnamienne de Strasbourg –  auparavant installée à Souffelweyersheim  – illustre bien cette tolérance cultuelle. Après avoir poussé la grille et franchi le jardinet fleuri, c’est Bouddha et le sourire d’une Vénérable qui vous accueillent. L’hospitalité asiatique n’a rien d’une légende. Chacun est ici bienvenu, pour visiter ou découvrir les préceptes de la culture bouddhiste. Les pratiquants de la communauté vietnamienne, laotienne, et de toute l’Asie, viennent d’abord pour prier. Et c’est à l’arrière du bâtiment que ça se passe. Longer cette longue construction en bois sur pilotis, toute en baies vitrées, vous mène au premier stade de la zénitude. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté. Pieds nus, je quitte le monde des mortels, et pénètre, via «  le labyrinthe  » dans le temple sacré. Une boussole, gravée à même le sol, me signifie que je suis dans la bonne direction.

Le mariage de l’Alsace et du Vietnam «  Ce double portail a déjà une histoire  », explique Floriane Robinet. «  Les deux troncs d’arbre qui soutiennent chacune de ces lourdes portes ont d’abord été consacrés en forêt par les Vénérables de cette communauté, puis coupés et taillés, ici, sur place, par Noël Kirtz, l'architecte-charpentier qui a imaginé ZUT Hors-série

les plans de la pagode.  » Même mode opératoire pour tailler, assembler, puis monter les sept fermes qui supportent toute la charpente du bâtiment. Sept fermes pour sept chakras. Un travail titanesque, réalisé à seulement 4 mains, durant presque une année. «  Nous avons dû rythmer le chantier en fonction de la pose des éléments en bois pour terminer le clos et le couvert. À chaque nouvelle étape, nous avons composé avec les rites bouddhistes. C’est très particulier de construire un édifice religieux. Le circuit de chauffage au sol par exemple a été posé selon un tracé circulaire, tout autour du temple, pour symboliser le cercle de la vie. L’installation du grand Bouddha de plusieurs tonnes a été réalisée par grue… mais accompagnée des prières d’une cinquantaine de fidèles  !  »

Le sacré… Entièrement vitrée, la pagode baigne dans une belle lumière naturelle. Aux pieds de Bouddha s’amoncellent les plateaux d’offrandes, et partout les symboles d’Asie et d’Europe se mélangent  : la fleur de lotus côtoie la rose. Le chêne, le pin Douglas et le sapin des Vosges tutoient la pierre de jade. À l’extérieur, une seconde pagode, de taille plus réduite, a été posée sur un bassin d’eau. «  Elle a été entièrement réalisée par les bénévoles de la Communauté. Ce chantier école leur permettait chaque week-end d’apprendre les secrets de la taille, de la maçonnerie ou de la couverture  !  » Là encore, on est séduit par la délicatesse, la grâce et l’esthétique des formes. Un toit évasé couvert de tuiles plates, des bassins où nagent les carpes koï, des chemins de petits cailloux et de multiples symboles achèvent de donner tout son esprit zen au lieu. KS GROUPE

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“ À chaque nouvelle étape, nous avons composé avec les rites bouddhistes. " FLORIANE ROBINET

… et le profane Mais ce lieu sacré est aussi un lieu de vie, de culture, d’apprentissage, de rencontres pour la communauté bouddhiste de Strasbourg et au-delà. Pour accueillir les cérémonies de la fête du Têt ou la fête de Bouddha, la pagode dispose d’une salle de réception et d’une cuisine collective où préparer de véritables festins. Cette partie profane, accolée

au temple, est constituée de murs béton au rez-de-chaussée et d’une ossature bois en étages. Un bardage bois rappelle harmonieusement le matériau principal du temple. «  Dans cette partie, le chantier était beaucoup plus classique, même si une attention particulière a été accordée aux consommations énergétiques, avec l’installation d’une chaufferie gaz sur le toit et l’équipement en éclairage basse consommation.  » Durant quelques mois, différents corps de métiers de KS groupe –  plaquistes, peintres, électriciens, installateurs sanitaires et chauffage…  – se sont succédé pour finaliser le bâtiment, inauguré en mai 2017. Pour la jeune ingénieure qui aime revenir dans ce lieu régulièrement, pour sa beauté, sa sérénité et la chaleur de l’accueil, ce chantier est unique  : «  Ce n’est pas tous les jours qu’on commence les réunions de chantier au son du gong, en dégustant quelques spécialités... Après quelques années d’expérience dans mon métier, j’ai conduit les travaux de chantiers très différents  : un immeuble de bureaux, la rénovation d’une caserne, des logements… mais je sais qu’il y a peu de chance que je construise un jour une seconde pagode, surtout dans ma région  !  » Une réalisation passionnante pour celle qui aime à la fois mener ses chantiers de main de maître et découvrir d’autres cultures. Une expérience rare, qu’elle compare à un voyage.

Pagode bouddhiste

^ 3 11, route de la Wantzenau

Maître d’ouvrage Association bouddhique vietnamienne de Strasbourg Maître d’œuvre / architecte ABCD BAT L’intervention de KS groupe Gros œuvre Entreprise générale

© Stéphane Spach

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Un bout de ville Par Sylvia Dubost

KS groupe participe à la construction d’un nouveau quartier, celui des Brasseurs, sur le site de l'ancienne brasserie Kronenbourg. Un morceau de ville, et une sacrée aventure, portée par Bouygues Immobilier.

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e n’est pas la première collaboration entre Bouygues et KS. Cette relation au long cours débute en 2000 avec l'ambitieux projet des Rives du Centre à Illkirch. Ensuite, il y eut notamment la résidence L’Apostrophe, 140 logements avec commerces au bout de l’avenue François Mitterrand dans le Parc des Poteries. Et Ambition, 80 logements en trois bâtiments à effacement énergétique dans l’éco-quartier Danube, dont le chantier a démarré au printemps pour une livraison fin 2019. Mais construire un quartier, autrement dit un morceau de ville, c’est une autre aventure. Sur les friches de la brasserie Kronenbourg s’élèvent plus de 300 logements, dont la première tranche a déjà été livrée en 2017, des commerces, des bureaux d’une surface de 2900m2 et un hôtel de 120 chambres, pour lesquels KS construction est entreprise générale. «  Une opération complexe, puisqu’il y a 33 000m2 de surface de plancher  », reconnaît Florence Hauvette-Schaetzlé, directrice générale Région Est de Bouygues Immobilier, propriétaire et promoteur du quartier des Brasseurs installé sur le terrain de la brasserie Kronenbourg. À tout le moins sur la moitié, l’autre étant propriété de la SERS qui a son propre projet immobilier. La brasserie a coupé en deux sa parcelle avant de la vendre, et tout l’enjeu est, maintenant, de lui redonner une certaine unité. «  Créer un nouveau quartier, poursuit Florence Hauvette-Schaetzlé, c’est arriver à mixer toutes les composantes.

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Et c’est aussi lui donner une centralité.  » C’est le rôle du parc, autour duquel se déploient hôtel, bureaux et restaurant, ainsi que la Villa Hatt, l’ancienne salle à brasser de Kronenbourg et bâtiment de prestige qui accueillera une école de cuisine et une cave à vins. «  Le parc assure aussi la connexion avec le projet d’aménagement de la SERS  : l’éco-quartier des brasseries. Dessiné par Catherine Linder, il va recevoir une œuvre d’art de Gretel Weier. Il est vraiment la rotule du quartier.  » Une parfaite connexion paysagère et des voies de circulation douce couturent ces deux parties. Autre enjeu, la mixité fonctionnelle, pour éviter à tout prix le quartier dortoir qui se vide totalement en journée. Associer espaces de vie, de loisir et de travail est aujourd’hui une nécessité. «  La préoccupation de la ville de Strasbourg était de reconstituer de l’emploi sur ce site. Il restait ici 150 collaborateurs de Kronenbourg. Entre les bureaux, l’hôtel et les commerces, il y a ici environ 250 employés.  » Mixité des habitants aussi, avec des logements en accession classique, intermédiaires et sociaux. «  Il nous fallait vraiment nous adresser à des clientèles différentes, pour que ce nouveau quartier vive, et vive vite  », raconte Florence Hauvette-Schaetzlé. La ville, qui a co-écrit avec le promoteur le cahier des charges, en a profité pour faire des travaux de voirie et installer notamment des pistes cyclables. Une transformation globale, nécessaire pour insuffler de la vie à ce quartier, et rassurer les acheteurs. «  Quand on achète dans l’ancien, on sait où sont les services, les commerces. Mais quand on achète un logement dans ce type de programme neuf, on achète la promesse d'un quartier.  »

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Cour des Brasseurs

^ 6 8, route d’Oberhausbergen

Maître d’ouvrage Bouygues Immobilier Maître d’œuvre conception AEA (opération Brasserie A3 et A4) Maître d’œuvre exécution Sept Ingénierie (opération Brasserie A3 et A4) et KS construction (hôtel et bureaux) 14,6 M€ HT Livraison | dernière tranche fin 2018

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KS groupe vu par Bouygues Florence Hauvette-Schaetzlé, directrice générale Région Est de Bouygues Immobilier

«  D’un constructeur, on attend de la qualité

de  prestation et de relation. C’est une  grande aventure que de construire, qui dure 18 à  30  mois. Quand  on

signe un marché, on a la responsabilité d’aller au bout. Pour la résidence L’Apostrophe, KS  a  proposé qu’un

des appartements soit accessible depuis l’extérieur,

de  manière à ce que les futurs clients puissent le visiter même pendant les travaux. C’était une contrainte de

plus pour eux sur le chantier, et cela prouve bien que

c’est une entreprise innovante, qui a un sens particulier du client. Pas seulement du  promoteur, mais aussi du  client final.  »

KS GROUPE

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Cité modèle Par Sylvia Dubost

Avec le projet Latitude 44 à la Cité Rotterdam, KS construction s’attelle à la réhabilitation d’un bâtiment emblématique de la reconstruction après-guerre, connu des architectes du monde entier mais pas vraiment des Strasbourgeois.

C

ouverts ont fini par être clôturés, les réhabilitations ont opéré des choix discutables, comme le remplacement des pare-soleils colorés par des volets roulants, banalement gris et tristes. La 2e rénovation a laissé sur le carreau le bâtiment du 44, rue d’Ypres, que CUS habitat, le bailleur social propriétaire, envisageait de démolir. Il a finalement droit lui aussi à un lifting, cette fois radical. L’architecte Georges Heintz, primo-habitant de cette Cité qu’il a quittée à 14 ans, épaissit les façades, dote celle à l’arrière de balcons qui lui donnent un rythme moderniste et méditerranéen, réhausse le toit d’un niveau, et confère à cet immeuble tout proche du bassin un aspect immaculé. Un style qu’il a appelé, presque comme une boutade, «  du balnéaire rhénan  ». «  Je me suis permis de faire ça car le reste de la Cité est conservée dans son jus, explique-t-il. Je ne l’aurais pas fait sinon, c’est une question éthique.  » Pas question de dénaturer la Cité, qui doit conserver son identité, mais sans ce geste culotté, «  à la Viollet-le-Duc  », en mesure de séduire de nouveaux habitants, le 44 rue d’Ypres aurait sans doute disparu…

© origin

onstruite entre 1952 et 1953, la Cité Rotterdam est regardée à l’époque comme un modèle. Eugène Beaudoin (1898-1983) remporte le concours lancé par le Ministère de la reconstruction et de l’urbanisme, avec ce complexe de 800 logements, écoles et commerces, disposés autour d’un parc. Avec ses 11 immeubles de hauteurs différentes, ce sera le premier grand ensemble construit en France. Il intègre des éléments novateurs pour l’époque pour des questions de rapidité (les logements devaient accueillir des Alsaciens habitant Kehl, qui redevenait allemande en 53), la construction intègre des éléments préfabriqués  ; Baudouin a également veillé à la qualité des espaces, inspirée de l’architecture moderniste  : tous les logements sont traversants et bénéficient d’un balcon. La Cité Rotterdam va faire école. Dunkerque, Le Havre, Toulon… toutes les villes reconstruites après-guerre le seront sur ce même modèle, qui sera exporté en Allemagne de l’Est et à Moscou. Depuis, elle a vieilli  : les espaces extérieurs totalement

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© origin

Latitude 44

^ 4 4, rue d’Ypres

Maître d’ouvrage Édifipierre Maître d’œuvre / architecte Agence HKy 8M€ HT Livraison | fin 2019

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Espace des possibles Par Mylène Mistre-Schaal Portrait Pascal Bastien

Amateurs à la fois du cachet de l’ancien et des lignes modernes, Anthony et Thibault Caspar-Schultz ont fait appel à KS aménagement pour réinventer leur appartement. Visite, avec les propriétaires, d’un  espace qui croise les styles sans en dénaturer aucun.

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© Stéphane Spach

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errière son imposante façade néobaroque, les pierres de cet immeuble de la Neustadt ont probablement beaucoup à nous raconter. Leurs habitants aussi. Anthony et Thibault, propriétaires d’un appartement au troisième étage, racontent comment ils sont arrivés entre ces murs  : «  Nous cherchions à acheter et à rénover. L’appartement était dans son jus, et… il y avait du parquet sous la moquette  !  » Olivier Uhl, le maître d’œuvre de KS aménagement qui les accompagne, se souvient lui aussi des premiers moments  : «  Avant de trancher, nous avons visité ensemble deux ou trois appartements différents, avec des estimations de travaux détaillées à la clé. Accompagner et conseiller nos clients réguliers dans l’achat est une habitude.  » Le choix est fait, mais l’appartement a besoin d’être remis aux normes et restructuré afin de s’adapter au style et au rythme de la famille. Fidèles aux exigences architecturales de 1900, les espaces de vie sont distribués de part et d’autre d’un long couloir qui dessine comme l’épine dorsale du vaste appartement. Côté rue, s’ouvrent en enfilade trois grandes pièces lumineuses, moulurées et aux chauds parquets en point de Hongrie. Leurs hautes portes à doubles battants rythment l’espace. Une unité de volumes à préserver, de l’avis général. Le travail de restructuration mené par KS concerne les trois pièces qui jalonnent le couloir côté cour  : une chambre, la salle de bains et la cuisine. Outre le gros œuvre et le second œuvre (installations électriques, travaux de plâtrerie et de peinture…), des solutions d’aménagement et de décoration intérieure peuvent aussi être suggérées. Mais sans perdre de vue que l’appropriation d’un lieu se fait progressivement, en y vivant, en le parcourant et en y ancrant ses petites habitudes. Pour

Olivier, il s’agit de diriger le client tout en ayant conscience que «  se projeter est toujours difficile. Les gens ont leurs attentes, leurs affects, notre rôle est d’apporter un regard plus fonctionnel, cartésien et parfois critique. Pour peser l’ensemble des variables tout en restant flexible.  » KS GROUPE

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© Stéphane Spach

une dynamique traversante, une perspective lumineuse reliant la cour et la rue, les hautes baies de la cuisine et l’oriel de la salle à manger. La cuisine ainsi réimplantée devient la véritable «  boîte noire  » de la maisonnée  : «  La remettre au cœur de l’appartement était un enjeu crucial. C’est un véritable espace de vie, nous y passons beaucoup de temps », précise Anthony. Le mobilier réalisé par KS aménagement, notamment l’îlot central, revendique un parti pris esthétique fort. Les surfaces lisses, véritables monochromes noirs, sont habilement réchauffées par une table intégrée en bois blond et des suspensions en laiton, en une harmonieuse cohabitation des matières.

La chambre  : envies sur-mesure Le sur-mesure prend en compte l’individu et ses envies mais aussi les spécificités architecturales du lieu et toutes les petites irrégularités qui font son charme. Le couple désirait un dressing dans sa chambre, sans pour autant que son volume ne soit altéré par une cloison. La penderie personnalisée s’intègre comme une seconde peau feutrée courant sur deux pans de mur. Elle donne du caractère à la pièce. Dans un réel souci du détail, la découpe des portes a été adaptée au sol et suit la pente du parquet. Clin d’œil inattendu, le dressing renferme, derrière les siennes, une porte dérobée. Plutôt que de supprimer cet accès vers le couloir et la salle de bain (la chambre dispose aussi d’une porte battante ouvrant sur le salon), le choix a été de le préserver en le dissimulant  ! Autant de détails, gages de «  l’expérience culturelle du bâti  » revendiquée par KS.

Le + La cuisine et le couloir  : dynamiques de vie

Dans une logique de fluidité et de convivialité, la cuisine, espace étroit et sombre originellement remisé au bout du couloir, est rapprochée des pièces à vivre. Le couloir s’ouvre désormais de part et d’autre sur la nouvelle cuisine et la salle à manger. «  Nous avons fait tomber les murs pour décloisonner les deux espaces. Des poutres métalliques IPN nous ont permis d’ouvrir largement les deux murs porteurs  », explique Olivier. À la ligne directrice du couloir répond désormais 84

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Fragment de l’espace que le couple a façonné à son image, l’oriel, petite loggia à l’alsacienne, emblématise à elle seule la rencontre harmonieuse de l’ancien et du moderne. «  C’est l’un de nos endroits favoris, c’est un peu le balcon que nous n’avons pas  ! Le soir, nous nous y retrouvons souvent avec notre petit. » Deux fauteuils capitonnés, les Ruchés d’Inga Sempé, se blottissent contre les silhouettes centenaires des radiateurs en fonte, étendant leur ligne moelleuse entre les murs que l’architecte Albert Nadler conçut en 1897. Un mélange des genres qui signe la réussite d’une rénovation équilibrée, fonctionnelle et esthétique. KS GROUPE



© Victor Schallhausser 86

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Black Box Par Sylvia Dubost Portrait Christophe Urbain

Le terme est certainement galvaudé, mais cet appartement est  véritablement atypique. Dans ce bâtiment médiéval du  cœur de  Strasbourg, Jean-Marie Heintzelmann voulait un loft new-yorkais. Il l’a eu, dessiné par l’architecte d'intérieur Guy Beyler et réalisé par  Creatio, filiale de KS groupe.

L

e lieu

Les traces du passé

Un peu en retrait de la rue du Vieux marché aux poissons, dans un bâtiment du XIV e siècle, la grande salle du 1 er étage a connu plusieurs vies. Salle du poêle de l’éclectique corporation de la Mauresse, qui réunit notamment savetiers, marchands de salaison et volaille, elle accueille au XVIIIe la première école de dessin de Strasbourg, devient salle de spectacle après la révolution. Le général de Gaulle y fonde le nouveau parti du RPF en 1947, avant que le restaurant La Mauresse, installé au rez-de-chaussée, n’en fasse sa salle des fêtes.

Le propriétaire tenait à ne pas dénaturer le lieu et à garder un maximum d’éléments existants. On retrouve ainsi les lustres, les boiseries, le parquet, les crochets qui courent le long des murs et servaient de vestiaire, et même les radiateurs. Les grands fenêtres à guillotine ont été refaites à l’identique, afin que la façade sur la rue reste inchangée  : une exigence de l’Architecte des Bâtiments de France dans ce secteur protégé.

Après un coup de cœur pour le lieu, JeanMarie Heintzelmann visualise tout de suite ce qu’il veut y faire. «  Je voulais un loft. J’ai toujours aimé les endroits insolites, mais je voulais qu’il garde son identité.  » Il contacte l’architecte d'intérieur Guy Beyler pour qu’il dessine le projet. Sous les 5,6m de plafond s’insèrent désormais une grande boîte noire suspendue qui intègre les trois chambres, et une mezzanine ouverte pour l’espace de travail. Des 160m2 au sol, on passe à 220m2 de surface habitable. La cuisine se glisse sous la boîte, et l’ensemble reprend les codes couleur du style industriel  : gris, noir, blanc. «  Ce qu’on a fait correspond exactement à ce que j’avais imaginé  !  », confirme Jean-Marie Heintzelmann.

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© Victor Schallhausser

Le projet

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“ Je voulais un loft. J’ai toujours aimé les endroits insolites, mais je voulais qu’il garde son identité. "

L’intervention KS / Creatio Entreprise générale sur ce projet, Creatio a tout réalisé sauf les fenêtres de la façade (fabriquées par la société Vollmer) : plâtrerie, ossature de la mezzanine avec la charpente, peinture, sanitaires, carrelage… Le challenge  : pour supporter la boîte, l’emplacement des poteaux ne correspondait pas à ce que voulait l’architecte. Il a donc fallu se débrouiller avec les porteurs existants et incorporer des structures métalliques dans l’épaisseur des planchers.

JEAN-MARIE HEINTZELMANN

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Lifestyle

Hot spots Rénovation, création ou réhabilitation  : voici notre carnet d’adresses strasbourgeoises repensées et aménagées par Creatio et  KS  aménagement.

Par Caroline Lévy 2

© Stéphane Spach

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© Stéphane Spach

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Supertonic 1

1, place d’Austerlitz Durée des travaux  |  4 mois PAR QUI  ? Creatio

+ V8 designers +

Poste 4 Transformation d’une boutique d’encadrement en un bar branché. LE BRIEF  ? Bar-restaurant décalé dédié au gin et aux saucisses. Application des idées créatives de V8 designers et Poste 4, comme l’installation du carrelage sérigraphié d’un bûcheron découpant une saucisse  ! LE CHALLENGE  ? Une isolation phonique conséquente, qui a nécessité l’intervention d’un acousticien pour garantir un aménagement optimal. QUOI  ?

LAURÉAT DU CONCOURS COMMERCE DESIGN STRASBOURG 2018.

Jeannette et les Cycleux 2

30, rue des Tonneliers Durée des travaux  |  2 semaines PAR QUI  ?

Creatio

QUOI  ? Coordination

des travaux de réfection des sanitaires et rénovation du bar pensé par le designer Claude Drach. LE BRIEF  ? Rafraîchir l’établissement en se rapprochant davantage de  l’esprit  du  magasin de cycles, concept  originel du bar. LE CHALLENGE  ? Réalisation éclair des  travaux.

Les P’tites cocottes  3 20, place du Marché Gayot Durée des travaux  |  1 an

Creatio + ABCD  Architecture Conception et réalisation en  entreprise générale d’un restaurant de cuisine française installé dans une  maisonnette. PAR QUI  ? QUOI  ?

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LE BRIEF  ? Création d’un concept original de bistrot chic, décliné de  l’aménagement intérieur aux plats, réalisés dans des cocottes en fonte Staub. LE CHALLENGE  ? Un aménagement sur trois niveaux et une situation géographique complexe.

Chez mon ex 4 17, boulevard de la Victoire Durée des travaux  |  2 mois

Creatio + ABCD  Architecture Entreprise générale sur la  réalisation du projet  : reprise d’un  restaurant italien à transformer en un établissement décalé à  la  cuisine française variée. LE BRIEF  ? Redonner une âme au lieu à travers la thématique de la rupture amoureuse, qui se décline dans tous les espaces aménagés, comme un  appartement laissé en  l’état après une  séparation. LE CHALLENGE  ? Rentrer dans le budget serré  et respecter les délais très courts. PAR QUI  ?

QUOI  ?

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Lifestyle Saint Sépulcre 5

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15, rue des Orfèvres Durée des travaux  |  3 semaines PAR QUI  ?

Creatio

intégrale de  la cuisine de cette winstub alsacienne, repensée par le designer Claude Drach en 2013. LE CHALLENGE  ? Des délais très courts pour démolir et installer la nouvelle cuisine  : trois semaines pendant la fermeture estivale du restaurant. Sans compter l’accès compliqué au cœur historique de Strasbourg.

© Victor Schallhausser

QUOI  ? Réfection

La Cloche à Fromage 6

27, rue des Tonneliers Durée des travaux  | 3 semaines QUI  ? KS aménagement + MIAA architecture QUOI  ? Après les boutiques d'Obernai et de Saverne, relooking du restaurant de cette institution strasbourgeoise du fromage. LE BRIEF  ? Rajeunir l’image du restaurant et améliorer l’ergonomie de l’espace. Utilisation de matériaux naturels pour rappeler l’esprit «  nature  » du métier de fromager. LE CHALLENGE  ? Conserver et intégrer les quatre fresques existantes d’Edgar Mahler.

— Lire aussi p.96

© Stéphane Spach

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Tzatzi

Photo : Alexis Delon / Preview

© Stéphane Spach

Lifestyle

Square Delicatessen

Jamais deux sans trois Le designer Claude Drach a signé le concept et la décoration intérieure de la plupart des restaurants du groupe Diabolo Poivre, en étroite collaboration avec Creatio, filiale de KS groupe chargée de la mise en œuvre. Un trio gagnant.

L’histoire entre Jérôme Fricker, l’un des patrons du groupe Diabolo Poivre, et Claude Drach ne date pas d’hier. Avant de devenir la team à l’origine de quelques-uns des restaurants les plus tendances de Strasbourg, ils passent leur enfance ensemble, sur les terres benfeldoises. Sans imaginer que leurs chemins se recroiseraient malgré la distance. Directeur artistique et designer, Claude Drach a quitté son Alsace natale, et c’est désormais depuis Lyon qu’il imagine, conceptualise et coordonne les restaurants du groupe Diabolo Poivre, dirigé par son ami Jérôme et Gilles Egloff. Leur collaboration professionnelle démarre en 2005, avec le bar rétro Jeannette et les Cycleux, précurseur en matière de lieu à concept. Un projet suivi deux ans plus tard par l’ouverture retentissante, au cœur de la Petite France, de La Corde à Linge. C’est à cette période que Sébastien Sicot, alors

Par Caroline Lévy

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KS GROUPE


collaborateur de KS  construction, se joint au duo pour la gestion et coordination des travaux, avant de créer Creatio, toujours au sein de KS groupe, en 2010. La collaboration se ritualise au fil des projets et s’appuie vraiment sur une structure en triptyque  : le premier repère le local et investit financièrement, le second imagine le concept et l’ambiance du lieu jusque dans les moindres détails, le troisième met en œuvre et coordonne les entreprises qui interviennent sur les chantiers. La chronologie du processus est toujours la même. L’équipe Diabolo Poivre identifie un local à fort potentiel, qui fera l’objet d’une analyse de l’environnement, de l’état général jusqu’aux capacités de transformation, avec Claude Drach qui intervient alors comme consultant. De cette première étape découlera le concept du futur lieu, du choix de la cuisine et de la «  thématique food  » à la décoration intérieure. «  Mon intervention ne

Photo : Alexis Delon / Preview

La Hache

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se limite pas à la ponte de décors  !, revendique Claude Drach. Je vais réfléchir à l’agencement intérieur, choisir les matériaux jusque dans les moindres détails, et penser aussi à l’organisation des postes de travail.  » Il réalise alors une série de planches d’inspirations et de matériaux, et cet univers esthétique sera validé par Diabolo Poivre, qui devra alors arbitrer entre les exigences du directeur artistique et les contraintes du budget. Une fois les plans transmis aux entreprises, la phase de démolition et du gros œuvre s’engage. Avec Sébastien Sicot comme principal interlocuteur, la réactivité et l’implication de Creatio se confirme de chantier en chantier. «  Il y a un échange permanent entre nous. Creatio est en mesure de se projeter et de répondre à mes exigences de designer, parfois les plus folles  !  », confie Claude Drach. Même dynamique pour le propriétaire Jérôme Fricker, qui mesure «  l’avantage de travailler avec un designer pour sortir de sa zone de

confort. Les entreprises sont plus impliquées et se dépassent. Creatio choisit toujours l’entreprise la plus adaptée à la complexité des travaux. On est parfois à des années lumière de la maçonnerie pure et dure, on a affaire à des artistes  !  » C’est quelques jours avant l’ouverture du lieu que la cohésion des équipes est la plus palpable  : les finitions sont l’occasion de moments de liesse et de fierté collective pour l’ensemble des intervenants du projet. En attendant que le public prenne le relais… Collaborations Claude Drach - Diabolo Poivre - Creatio La Hache, Square Delicatessen, East Canteen, Tzatzi www.diabolo-poivre.com

Photo : Henri Vogt

East Canteen

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FOCUS MÉTIER LA MENUISERIE

TÊTE DE BOIS Par Marine Mai

© Jérôme Coquelin

Si vous vivez à Strasbourg et alentour, vous avez sûrement déjà posé les yeux sur l’une de ses réalisations, peut-être même l’avez-vous effleurée du bout des doigts. Menuisier au service de  KS aménagement depuis cinq ans, Dominique Bertrand y a dépoussiéré son noble métier.

«  Le vrai bois se fait rare dans les ateliers de menuiserie.  » Voilà une étonnante affirmation. Les ouvriers de passage chez KS aménagement s’étonnent pourtant de voir autant de sciure dans l’atelier de Dominique Bertrand. C’est là sa fierté. N’essayez pas de lui mettre un panneau aggloméré entre les mains  : rien ne vaut pour lui un beau morceau de bois, solide, durable et chaleureux. Certes, il est capricieux. «  Vous pouvez l’usiner aujourd’hui, demain il sera tordu. Il se tend s’il n’est pas coupé à la bonne saison ou à la bonne lune.  » Parvenir à dompter cette matière vivante, avec les bons outils et les bons gestes, c’est là tout le savoir-faire du menuisier, que l’homme a appris des «  anciens  ». Chez KS aménagement, Dominique Bertrand fait évoluer la menuiserie avec son temps. L’attrait pour le médium noir, le retour fulgurant du chêne, la nécessité de produire durablement ou encore le mariage des matières ne lui ont pas échappé. Si sa préférence va tout naturellement au bois naturel, le menuisier a dû apprendre à travailler les composites, le verre ou le métal. Il ne se ferme aucune porte lorsqu’il s’agit de créer  : «  Donnez-moi un plan, je me débrouillerai.  » C’est cet état d’esprit qui, selon lui, permettra à la menuiserie de résister aux nouvelles modes qui ont peu à peu eu raison de l’ébénisterie. Elle aura encore de beaux jours devant elle tant que les clients chercheront du mobilier original, réalisé sur-mesure par des artisans attentifs et audacieux.

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Spécialiste intérim Bâtiment - Logistique Industrie - Tertiaire © Jérôme Coquelin

Recrutement CDD - CDI Détecteur de Talents ! Cette implication de Dominique Bertrand traduit une profonde passion pour son métier. D’où vient-elle  ? Il répond que c’est un hasard. Pas tout à fait.… «  Dans les petits villages, chaque maison portait un nom. La nôtre s’appelait les Schriners, les “menuisiers” en alsacien.  » L’homme semblait donc prédestiné à suivre cette voie, déjà tracée par son arrière-grand-père il y a bien longtemps. Trente-quatre ans après, Dominique Bertrand exerce toujours avec un plaisir indéniable ce «  beau métier, physique et valorisant  ». S’il avait failli changer de voie en 2013, Dominique Bertrand a retrouvé l’excitation des défis à relever et le plaisir de créer dans «  l’entreprise de tous les possibles  ». En rejoignant la grande famille KS  aménagement, il s’est vu entouré de collaborateurs toujours prêts à l’accompagner. D’un atelier à l’autre, il sait qu’il peut compter sur ses collègues artisans et «  cela n’a pas de prix  ». Sans cette proximité et cette entraide, réaliser des projets d’exceptions ne serait pas envisageable. Bien sûr, comme dans toutes les fratries, la cohabitation est parfois compliquée. Néanmoins, à aujourd’hui 50 ans, Dominique Bertrand n’envisagerait l’avenir nulle part ailleurs. La menuiserie chevillée au corps, quitter la famille KS ou même prendre sa retraite est impensable. Une chose est sûre  : ses réalisations façonneront encore les boutiques, restaurants et maisons bas-rhinoises pendant quelques années.

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Dernières réalisations

Boutiques La Cloche à fromage à Obernai et Saverne et restaurant de Strasbourg,

locaux de FS Group aux Docks (lire p.52),

boutique La Lunetterie (Lauréat du concours Commerce Design Strasbourg en 2016).

50 rue du Faubourg de Pierre, Strasbourg 2 avenue des Vosges, Strasbourg T. 03.88.290.291 contact@jv-interim.fr www.jv-interim.fr

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Dedans, dehors Propos recueillis par Cécile Becker Portrait Henri Vogt

Ces dernières années, nombreux sont les projets industriels signés CICAL Synergies, fusion de KS groupe et CICAL. Un développement fulgurant surtout dû à l’addition des savoirfaire, et à la capacité de déployer des contrats sur-mesure. C’est ce qu’expliquent Jean-Luc Ries, président de CICAL, et Matthieu Fritz, directeur du département projets industriels et tertiaires chez KS construction.

CICAL Synergies a été créée en  2013  : qu’est-ce qui justifiait ce  rapprochement  ? JEAN-LUC RIES  Chez CICAL, cela fait 40 ans que nous faisons de l’engineering [ingénierie, ndlr]  : nous concevons les process [lignes de production, logistique, utilités, énergies, etc., ndlr] pour des usines industrielles, autant localement que sur le plan national. CICAL a toujours été friand de partenaires avec qui développer des projets sur la durée. Le cas échéant, on fait appel à des sociétés sur des one-shots, et il faut à chaque fois les former aux spécificités du milieu. Nous avons travaillé sur des projets avec KS en tant qu’entreprise générale, chargée du bâtiment, notamment sur un site de production Pierre Schmidt, l'usine Sobovia à Obernai et le site des Secrets du Val d'argent à Scherwiller. Et à la fin, on s’est mis autour d’une table, le principe étant de coopérer tout en conservant chacun sa liberté.

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MATTHIEU FRITZ  Cette fusion est symptomatique d’une vision de KS  groupe  : aller plus loin dans ce que l’on propose au client. Avant cette fusion, nous pouvions répondre à des projets industriels qui intégraient déjà des savoir-faire, notamment sur des ouvrages hydrauliques, sur les problématiques de température dirigée et de performance énergétique –  tout cela a été largement exploré sur le projet STEF [spécialiste du transport et de la logistique des produits frais, ndlr] installé à Bischheim. Sur le bâtiment industriel, nous maîtrisons la question des certifications et normes très particulières au milieu agroalimentaire (IFS/BRC et ISO). Associer les compétences de KS  construction et de CICAL, c’était pouvoir répondre à des projets très complexes  : énergies de pointe, maîtrise des températures, hygrométrie et proposer des projets sur-mesure qui intègrent l’enveloppe et le process.

En quoi cette fusion est-elle spécifique et essentielle  ? M.F.  Les clients cherchent à  déléguer le maximum de choses. La  formule que nous proposons en tant que contractant général est assez unique  : c’est l’équivalent des contrats anglo-saxons qui s’appellent EPC, Engineering, Procurement and Construction [ingénierie, approvisionnement et construction, ndlr], augmenté d’un autre “C” pour commissioning, EPCC. Ce qui veut dire que nous sommes maîtres du projet du début jusqu’à la mise en route de l’installation, en maîtrisant les délais, les budgets et l’interliaison entre le process et le bâtiment. Dès l’avant-projet, on se met tous ensemble autour de la même table  : on crée le process en priorité, on définit les utilités, dimensionne la bonne installation, évalue les différentes arrivées d’énergies et une fois que le tout est dimensionné, le bâtiment est

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100%  adapté au process alors qu’en général le process est contraint au bâtiment. On parle de projet clé en main et non de bâtiment clé en main. Si ce rapprochement a été opéré, c’est qu’il constituait un axe de  développement, pourquoi  ? M.F.  D’abord, on peut dire que le développement a été fulgurant  : nous sommes passés d’un premier exercice aux alentours de 500  000  € de chiffre d’affaires, à un deuxième à 2,5  M€ pour finir sur un troisième qui grimpe à 30  M€  ! Deux contrats significatifs sont sur le point d'aboutir, l'un alsacien, l'autre champenois. J.-L. R.  Les industries sont déjà là, sur le territoire, mais elles se développent, s’agrandissent, leurs besoins, notamment en termes logistiques, évoluent. On s’est rendu compte que les usines recherchaient une offre haut de gamme. Les usines qu’on construit ne se dégradent pas avec le temps, on propose de l’exigence à tous les endroits. Elles sont conçues pour durer… L’usine Val d’Argent construite il y a 3 ans est aujourd’hui comme neuve  !

toutes les explorer pour trouver la bonne. Tout doit être clair et validé avant la construction. On anticipe le fait qu’il faille ajouter des équipements à la charpente par exemple, ou que les lignes de production peuvent évoluer en fonction des technologies. On va au-delà du travail qui nous est demandé pour aller au devant des besoins des clients. On fait intervenir leurs services  : qualité, production, les gens qui vont piloter l’installation pour comprendre comment ils ont besoin de travailler aujourd’hui et savoir comment ils souhaiteront travailler demain. Pour faire simple, on met en œuvre beaucoup de techniques en étant très à l’écoute du client, pour le comprendre dans son entièreté.

Qualité = durabilité  ? M.F.  Oui, la différence de coût de ce qu’on propose tient à la conception et au choix des matériaux. Tout est fait pour que le bâtiment et l’exploitation durent. Nous avons par exemple pour habitude de proposer à nos clients des solutions énergétiques plus économiques non pas à l'installation, mais sur le long terme, en intégrant les calculs de consommation et de retour sur investissement. La  récupération d'énergie est un de nos thèmes favoris. J.-L. R.  Lors de l’avant-projet, on peut proposer une dizaine de solutions différentes et on prend le temps de

Matthieu Fritz et Jean-Luc Ries ZUT Hors-série

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Quatre exemples de projets industriels Propos recueillis par Cécile Becker

© Stéphane Spach

également un ouvrage extérieur associé  : une station à carburant de pistes pour les poids lourds. Techniquement, on ne s’ennuie jamais  ! Le projet a été soumis à l’ICPE (installation classée pour la protection de l’environnement) et répond à une démarche HQE (haute qualité environnementale), donc ça a été un mille-feuilles de normes et de règles. Et puis, il ne faut jamais oublier qu’un chantier peut évoluer et qu’il faut s’adapter en permanence à de nouvelles contraintes données. À 4 semaines de la livraison de la plateforme, il nous a fallu par exemple protéger la totalité du site pour prévenir le vol de véhicules…  »

STEF

→ Réhabilitation d’un hall industriel pour transformation en plateforme de distribution de colis → Surface plancher  : 5  500m2

→ P romotion + réalisation d’une plateforme de transit réfrigérée + intégration du process industriel → Surface plancher  : 9  000m2

Alain Arth

Jean-Baptiste Dri

«  Dans cette plateforme logistique arrivent des produits qui sont ensuite dispatchés dans toute l’Alsace. Nous nous sommes chargés du gros œuvre  : accueil, locaux sociaux, arrivée des fluides, dallage brut, isolation et installation des lampadaires, 3 quais autodocks pour la réception des marchandises, et le hall dans lequel est venu se loger la partie process confiée à un autre partenaire d'Amazon. Les principales difficultés ont été les divers changements intervenus au cours du chantier. Nous avons dû démolir une travée du hall d’environ 300m2 pour laisser place au parking, ce qui a été assez minutieux, changer le bardage existant pour installer une façade neuve. Leurs plus grosses exigences se sont situées au niveau du confort des locaux sociaux mais aussi de l’esthétique. Le cas d’Amazon est délicat, car c'est une entreprise très sécurisée dont les accès sont très limités, il a donc fallu nous adapter à cette contrainte. L’avantage d’avoir réalisé ce chantier, c’est que KS est désormais référencé chez Amazon et qu’ils continuent de faire appel à nous pour des travaux d’amélioration.  »

Chef de service travaux neufs Pôle Industries chez KS construction

«  J’ai été présent en amont pour fournir un appui technique à la commercialisation. Comme nous avons été promoteurs sur ce dossier, j’ai aussi assuré sa gestion financière. Il fallait également vérifier que tout soit conforme au cahier des charges et planifier les études, notamment thermiques. Le challenge était de taille car c’est un projet mixte.  Nous avons assuré les réalisations de 4  500m2 de quai de transit réfrigéré –  avec un gros travail sur l’isolation, car un quai réfrigéré est relativement simple, mais avec 50 quais qui donnent sur l’extérieur, il faut rendre bien étanche les arrivées et sorties de camion  –, 2  380m2 de chambre de transit à température négative, 445m2 de local de charge, 1  500m2 de bureaux sur deux niveaux, 1  850m2 d’atelier d’entretien de poids lourds et 100

AMAZON

ZUT Hors-série

Chef de service Travaux / Service

Pôle Industries chez KS construction

KS GROUPE


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© Stéphane Spach

SOLIVERS

SECRETS DU VAL D’ARGENT

→ C onception et réalisation tous corps d’état d’un bâtiment d’activité → Surface plancher  : 1  300m2

→ Réalisation d’une unité de production agroalimentaire spécialisée en boucherie-charcuterie → Surface plancher  : 4  000m2

Lionel Pinelli

Nathalie Adrian

(entreprises de la SCIC Solivers)

aux Secrets du Val d’Argent

Associé gérant chez AVS / Vertuose «  Je connaissais à titre personnel Jérôme Sauer avec qui j’ai été à l’école. Et, évidemment, KS est un groupe reconnu dans la construction, donc nous les avons consultés pour la conception de nos nouveaux locaux. Lorsqu’on a constaté le panel de compétences que propose le groupe, on s’est dit que c’était l’entreprise qu’il nous fallait, notamment parce le projet regroupait des parties techniques et supposait une mixité d’usage  : une cuisine centrale de 300m2, une zone de bureaux (460m2) et un hall de stockage avec chambre froide (420 + 120m2). La particularité, c’est aussi que Solivers regroupe des entreprises adaptées, donc certains salariés sont en situation de handicap  : l’accessibilité des bâtiments était primordiale. Au-delà des handicaps, il y a aussi parfois de la détresse sociale, il fallait qu’en arrivant ici les 80 salariés se sentent bien. J’ai personnellement suivi tout le chantier et j’ai adoré ce moment, notamment parce que c’était une belle collaboration et que les collaborateurs de KS ont fait preuve d’une écoute à tout moment. KS continue d’apporter des améliorations à nos locaux en fonction de l’évolution des normes et de nos besoins. Je crois que c’était la première cuisine professionnelle qu’ils réalisaient, et là où ils sont très forts, c’est qu’ils ont soif d’apprendre. Ils font appel à des experts, se renseignent, c’est l’incarnation d’une équipe jeune et dynamique. Cette relation créée sur le chantier perdure aujourd’hui  : on fait régulièrement traiteur sur leurs événements, et KS est actionnaire de Solivers et du traiteur AVS.  » 102

ZUT Hors-série

Directrice financière et informatique «  Nous voulions des locaux qui réunissent la production et la partie administrative  : KS était en charge du bâti et CICAL de l’intégration du process industriel. Trois projets nous ont été présentés par trois entités différentes, et si nous avons choisi KS  construction et CICAL, [avant le regroupement entre les deux entreprises, ndlr], même si la qualité de leur proposition et le prix ont évidemment joué, c’est principalement pour des raisons humaines. Dès nos premières discussions, ils se sont montrés très à l’écoute de nos besoins et se sont totalement adaptés à nos manières de fonctionner  : nous voulions nous baser sur notre ancienne usine à Lièpvre mais la rendre plus performante, moderniser ses outils et l’agrandir. CICAL comme KS construction ont une très bonne connaissance des métiers agro-alimentaires, ce qui est crucial car les normes et règles d’hygiène sont très strictes. D’autant qu’à Val d’Argent, il y a beaucoup de transformations de différents produits avec des DLC [date limite de consommation, ndlr] très courtes et que l’on mixe à la fois des produits crus et cuits, il s’agissait donc d’être irréprochables. Ils se sont fait force de proposition en nous aiguillant vers des matériaux très qualitatifs et à bon prix. Si c’était à refaire, nous choisirions les mêmes entreprises  : aujourd’hui l’usine a quatre ans et est comme neuve  !  »

KS GROUPE


EQIOM Bétons, un acteur majeur de la construction

Aménagement des allées du parc Heyritz en Articimo® Désactivé, à Strasbourg

Aménagement de la presqu’ile Malraux en Articimo® Désactivé, à Strasbourg

Aménagement d’une terrasse en Articimo® Imprimé

EQIOM est membre du groupe CRH, l’un des leaders mondiaux dans les matériaux de construction, nos produits et solutions couvrent l’ensemble des besoins des acteurs du bâtiment et des travaux publics. EQIOM, c’est près de 1500 professionnels en France et au Luxembourg, engagés à vos côtés pour la réussite de vos projets. Ciments - Granulats - Bétons - Traitement et valorisation de déchets

Nous sommes engagés à vos côtés pour la réussite de vos chantiers ! EQIOM Bétons a développé de larges gammes de bétons adaptées à tous types d’applications : construction d’ouvrages d’art, de TP, de VRD, de bâtiments administratifs, agricoles, industriels, ou d’habitations.

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Engagés, ensemble, vers la réussite

NOUS CONTACTER Service commercial Tél : 03 90 29 51 48


La ville rêvée

Au quotidien, les collaborateurs de KS groupe mettent en œuvre les projets des collectivités, des architectes, des  promoteurs, des entreprises et industries. Et contribuent à façonner notre cadre de vie. Alors eux, à la fois professionnels de la construction et habitants, comment voient-ils et rêvent-ils le Strasbourg de demain  ?

«  La ville de demain doit se  concentrer sur elle-même  : on  a  tort d’être contre les tours, qui  nous permettent d’accorder plus de place à la nature. Les  parcs  ne  suffisent pas  ! En fait, je rêve de villes qui  concentreraient la population et nous permettraient de ne pas miter la  nature de  façon inconsidérée.  » RICHARD SAUER PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE KS GROUPE

«  Je souhaiterais que dans le milieu du  bâtiment, les valeurs qu’on défend soient plus représentées  : authenticité, travail bien fait, qualité. Tout le monde veut  se les approprier, mais peu de  clients y mettent les moyens. Par  ailleurs, Strasbourg pourrait être plus dynamique, plus rapide  : il faut conserver le patrimoine, mais il pourrait y avoir plus de discussions sur les projets… Des choses intéressantes peuvent naître d'échanges entre personnes de bonne composition.  » S ÉBASTIEN SICOT GÉRANT / CREATIO

«  Je rêve d’une ville propre, respectée par ses habitants  » C ÉLINE BOULE CONSEILLÈRE EN FORMATION CECAF

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KS GROUPE


«  La ville de demain doit s’adapter à  la  transition écologique  : on y œuvre tous. Les tours en font partie, car elles mobilisent moins de surface au sol, et  les  bâtiments à énergie positive nécessitent moins de ressources extérieures. La ville de demain n’a plus besoin de s’étendre sur le territoire  –  l’enjeu est de restructurer ce qui existe  –, mais correspondre à nos modes de vie, plus nomades, avec des logements qui s’adaptent à chaque période de la vie. C’est pour cela qu’on développe davantage les services, comme le coliving, la conciergerie. C’est dans l’air du temps.  »

«  Je rêve d’une ville plus verte, où la priorité est donnée aux transports doux. Et d’une ville plus ambitieuse quant à la qualité architecturale.  » É DOUARD SAUER MEMBRE DU DIRECTOIRE KS GROUPE

PIERRE EDEL DIRECTEUR / KS CONSTRUCTION

«  On aurait naïvement envie d’avoir les  avantages de la ville sans les inconvénients  : plus de  loisirs, de services, plus de culture, des transports plus verts et plus efficaces. Une ville plus créative, libérée et réactive.  » JÉRÔME SAUER PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE KS CONSTRUCTION MEMBRE DU DIRECTOIRE KS GROUPE

«  Je rêve d’une ville en perpétuelle mutation, qui soit dans une dynamique de développement, comme c’est déjà le cas aujourd’hui. Le défi est d’évoluer tout en respectant les richesses historiques de Strasbourg. Pour se construire en bonne intelligence et réussir sa modernisation, Strasbourg doit s’appuyer sur son histoire. Pour moi, ces deux notions sont loin d’être incompatibles  !  » LIONEL STREICHER GÉRANT / KS AMÉNAGEMENT

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«  Je rêve d’une ville sans voiture, avec des pistes cyclables à volonté, des espaces de repos et des cabines de lecture.  » S OUAD HARROUCHE SECRÉTAIRE D’ACCUEIL KS GROUPE

«  Pour moi, la ville rêvée est celle où prendre les transports en commun serait devenu plus simple que de prendre sa voiture. Plus besoin de courir ou d’attendre  : c’est le transport qui nous attend. Plus besoin de marcher jusqu’à un arrêt, toutes les rues sont desservies et tout ça dans un confort, une sécurité et une propreté absolue.  » A NNICK BOTZ CHARGÉE D’AFFAIRES KS CONSTRUCTION

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Constructeur de hors-sĂŠries !

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PARTENAIRE DEPUIS 20 ANS DU GROUPE KS CONSTRUCTION

AGENCES D’EMPLOI SPÉCIALISÉE DANS LE BTP 03.88.21.06.21 - 03.87.03.89.24 - 03.88.15.77.77

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