On connaissait Grégory Walter en tant qu’indéfectible supporter du Racing Club de Strasbourg, rayonnant avec femme, enfants et poussettes dans tous les stades de France et d’Europe, lorsque la pandémie n’était alors que science-fiction. Une époque où il avait consigné la plupart de ses déplacements dans deux remarquables ouvrages* ainsi que dans les colonnes de notre hors-série Un seul amour et pour toujours à l’occasion d’un périple à Haïfa pour les retrouvailles des Bleu et Blanc avec la Coupe d’Europe.
On le connaissait nettement moins sous sa casquette de chef d’entreprise à la tête de Viwamétal, tôlerie familiale basée à Ostwald reprise en 2019 avec son frère, Gaël, et auréolée depuis cet hiver du prestigieux label Vitrine Industrie du Futur. Cette labellisation, qui concerne 92 sociétés en France, dont seulement cinq en Alsace, cible des structures innovantes et surtout inspirantes. Avec sa quarantaine de salariés, un chiffre d’affaires qui oscille entre six et huit millions d’euros selon les années, Viwamétal a, en quelque sorte, été récompensé pour sa capacité à se réinventer. Essentiellement par le biais de C-Koya Tech, sa jeune filiale qui vient en aide aux PME en matière de transformation digitale à partir d’un logiciel dédié à l’organisation du travail. Une méthode qui aurait éventuellement pu profiter aux joueurs de Thierry Laurey dans leur lutte pour le maintien et rejoints in extremis face à Brest (2-2), selon un scénario catastrophe dans une Meinau dépeuplée, à la veille de notre rencontre avec Grégory Walter. Dans le bureau du boss de Viwamétal, la déception du supporter est vite supplée par l’enthousiasme du manager bien que le Racing fasse partie du « projet d’entreprise ». Il concède ainsi avoir pas mal embauché « dans les tribunes » et les associations de supporters, étant davantage sensible aux savoir-être qu’aux savoir-faire, la faute également à une main d’oeuvre pénurique. « On a fait ce que tout le monde nous a dit de ne pas faire, c’est-à-dire recruter nos proches », s’amuse-t-il. À ses yeux, l’engagement associatif vaut tous les CV du monde en terme de valeurs. Avec un avantage non négligeable à la clé pour celui ou celle qui, comme lui, a le Racing dans le coeur : « Jamais, on ne te refusera un congé pour aller voir un match ».