Qu’est-ce qu’on décide de filmer quand on se retrouve dans une telle situation ?
Notre producteur (Jean-François Le Corre) nous a posé plein de questions. Il s’interrogeait sur le fait qu’on fasse un film qui ne soit pas de la télé. On n’allait pas faire du JT, ni de l’information. Donc, il fallait qu’on se considère comme des personnages de fiction avec une histoire à raconter. Chez Aubin Hellot, à Malakoff, il y a cette chanteuse, Francesca, qui est une de ses voisines d’en face. Il s’inquiète pour elle et cela va devenir son fil conducteur depuis son balcon. Pour Martin Benoist, qui vit à Étretat, ce sera sa fille et ses conversations au téléphone avec sa psy. Pour moi, c’est les enfants et le temps du divorce. On trouve très vite des choses autour de nous et on essaie de travailler là-dessus, sur ce qui est possible dans notre kilomètre. Ce n’est pas un journal de confinement autocentré mais, dans les expériences des uns et des autres, chaque spectateur va retrouver, à un moment donné, des choses qu’il a vécues.
La pandémie reste-t-elle une source d’inspiration ?
Non, je suis parti sur d’autres projets. C’était important de travailler sur ce premier confinement et de prendre du temps. Au début, France 3 voulait très vite diffuser le film dès le mois de septembre 2020. On préfère le voir comme un objet historique. C’est difficile de voir des films sur le confinement aujourd’hui parce que les gens ont en marre. Le film sera sans doute plus parlant dans un an ou deux. On se pose plein de questions. Moi, j’aimerai bien que tout cela se termine dans trois à quatre mois. Mais je n’en sais rien, je ne sais pas s’il y aura un monde d’avant et un monde d’après.
La distanciation, par Martin Benoist, Brigitte Chevet, Aubin Hellot, Robin Hunzinger et Élisabeth Jonniaux. Disponible en replay sur France 3 Grand Est.
Par Fabrice Voné