En plus des briques et des tuiles, la famille Lanter produit aussi des dalles, comme celles qui recouvrent le sol de l’église Saint-Guillaume de Strasbourg, cette frêle église blanche au clocher de guingois, au bout du quai des Bateliers. « On travaille presque exclusivement sur commande, détaille la sexagénaire. Et souvent pour la restauration de monuments historiques. » Parfois, ce sont également des particuliers qui montent à Hochfelden se fournir en matériaux de construction. En arrivant chez les Lanter, on peut d’ailleurs admirer tout l’étalage de leurs compétences, tuiles queue de castor, tuiles émaillées, briques pleines et creuses, le tout entassées dans un joyeux bordel de poussière et de palettes de bois, en bordure des bâtiments.
Financièrement, la fabrication de tuiles et de briques artisanales suffit à peine à faire tourner l’affaire familiale. Il y a une quinzaine d’années, le couple Lanter s’est donc diversifié, en se lançant dans la brique pilée. À peine sorties du four, les briques sont écrasées, moulinées puis tamisées, pour ressortir sous la forme d’une granuleuse poudre cramoisie, qui servira notamment à la construction de terrains de tennis en terre battue. « Mon fils développe aussi du terre-paille, un mélange de brique pilée, de sable et de paille, qui permet de produire un enduit semblable à du torchis. » Un produit de plus en plus plébiscité dans les constructions écologiques, du fait de ses performances thermiques et acoustiques, et de son bilan carbone quasi nul. Un secteur porteur dans le domaine de la construction, qui devrait donner un nouvel élan à la briqueterie Lanter et lui permettre de faire perdurer la tradition locale de production de brique rouge.
5, rue de la Tuilerie à Hochfelden
brique-lanter.fr
Par Tatiana Geiselmann
Photos Simon Pagès