Courts circuits
Pour écouler leur production, les potiers mixent le plus souvent plusieurs circuits de vente : directement dans leur atelier, chez des revendeurs, parfois en grande distribution. Les produits les plus qualitatifs sont plébiscités par les plus grands chefs du monde. Jean-Louis Ernewein-Haas est fier de travailler pour 25 étoilés, amoureux de ses poteries qui durent une vie. Certains potiers écoulent sur les salons des gammes dédiées à la restauration ou aux amoureux de beaux objets. L’exportation, elle, est plutôt en berne et nécessiterait de chasser en meute, ce qui n’est pas dans la pratique des potiers. Tous ont trouvé une planche de salut dans la vente en ligne, surtout pendant la crise Covid, et un surplus de visibilité sur les réseaux sociaux.
« Après le premier confinement, je me suis sentie très isolée et j’ai compris la nécessité d’investir dans une boutique en ligne », confie Peggy Wehrling, qui produit une poterie très inspirée de l’art populaire. « C’est comme gérer une deuxième boutique, mais je ne reviendrais pas en arrière. Du travail de la boule de terre, en passant par les photos, jusqu’au dernier bout de scotch sur le colis, je suis sur tous les fronts. » Active sur les réseaux sociaux, elle rajeunit sa clientèle, à coup de publications soignées sur Instagram. « Cela me donne de la visibilité, génère des réservations et redonne même l’habitude à certains clients de venir sur place. » Les sœurs Lehmann, elles, ont fait le choix d’ouvrir leur propre boutique à Strasbourg. Elles y vendent leurs créations ornées de pois ou cerclées de décors floraux, mais aussi les poteries d’autres artisans des deux villages, qui proposent un style différent. « Nous avons repris la boutique de la rue des Frères il y a 3 ans. En termes de visibilité, c’est important de sortir de nos ateliers ! »