Quand Christophe Meyer
trace sa route

Dans la foulée de son cahier de coloriage Tracer la route, paru cet été aux éditions chicmedias, l’artiste présente ses œuvres à la galerie Béatrice Wolff à Strasbourg ainsi qu’à La Broque après avoir exposé à Baden-Baden, Saâles et Ranrupt. 

C’est peu dire que Christophe Meyer est sur la route. De quoi lui passer ses retards à la vue de son actualité aux allures d’embouteillage. « J’y peux rien », s’excuse-t-il lorsqu’on évoque avec lui son agenda overbooké. Jusqu’à dimanche 3 octobre, quelques-unes de ses œuvres, plus anciennes, sont visibles au GFjK à Baden-Baden.
Plus près de nous, à Strasbourg, la galerie Béatrice Wolff l’accueille à compter du 1er octobre et jusqu’au 31 pour une exposition intitulée …pendant que le loup n’y était pas. Une mise en lumière de ses récents  dessins, réalisés entre la capitale européenne et son domicile dans les Vosges à l’aide d’une tablette numérique et d’un stylet, que l’on retrouve également à La Broque, jusqu’au 14 novembre, où neuf grands formats ont été installés sur la promenade entre la piscine du village et la Bruche. Cette dernière exposition est le prolongement de celles ayant animé l’été à Saâles et à Ranrupt, initiée par l’association Environnement et Culture. 

Christophe Meyer - Tracer la route
Le cahier de coloriages de Christophe Meyer est disponible en édition limitée de 50 exemplaires : cahier numéroté et signé, accompagné d’un dessin contre-collé au choix sur une plaque Dibond avec pelliculage.

Le point de départ de toute cette histoire se situe un an en arrière lorsque Christophe Meyer se fait expulser de son atelier à la Coop. Il s’installe au Beulay, ce qui lui occasionne de multiples aller-retour pour son déménagement. Histoire de tuer le temps, depuis le siège du passager faute de permis de conduire raté pour des raisons extrinsèques à sa volonté, il dessine cet itinéraire vallonné, sinueux et fréquenté aussi bien par des automobiles qui se ressemblent toutes et d’imposants bahuts chargés de grumes. Trajet bariolé au gré des saisons et de l’humeur du dessinateur via les routes A35, A355, D1420 et la N159. 

Rendre du volume au macadam et à ses usagers

Dans un premier temps, ses créations sont postées sur son compte Instagram. Très vite, elles suscitent la curiosité dont celle de la rédaction de Roaditude, classieux magazine suisse qui vénère le bitume et ses accotements. Elles « parlent » aussi aux usagers de la vallée qui y « reconnaissent leur quotidien » tout en « n’ayant pas de représentation à se mettre sous la dent ». Un train-train à quatre roues bien loin de « l’auto-intoxication de l’image de l’Alsace par des images de propagande qui omettent et éludent ses habitants de leur réalité »En voiture, Christophe Meyer transfigure les paysages avec les couleurs des saisons. « S’il y a véritablement une espèce de loi commune et d’expérience partagée, c’est vraiment celle de la route. Il y en a qui sont mythiques et mythifiées comme la Route 66 ou la Nationale 7 chantée par Charles Trenet », souligne-t-il. Sa démarche s’apparente à une invitation chromatique pour petits et grands. Ne serait-ce que pour rendre du volume au macadam et aux gravillons ainsi que de l’horizon à ce road-movie au travers de son son cahier de coloriage et des ateliers qui ont fleuri, depuis cet été, dans les communes traversées. On the road again.


Tracer la route, cahier de coloriages disponible en édition limitée de 50 exemplaires : cahier numéroté et signé, accompagné d’un dessin contre-collé au choix sur une plaque Dibond avec pelliculage.


Par Fabrice Voné