Comment définiriez-vous le genre fantastique ?
Certaines personnes ont un a priori sur ce genre et ne prendront pas le temps de lire la programmation car elles pensent qu’elle n’est composée que de films d’horreurs très calibrés du type Vendredi 13 ou Freddy. Pourtant le FEFFS a une acceptation plutôt large du fantastique. Nous présentons des films dans lesquels on trouve des éléments surnaturels comme des films de fantômes, de zombies ou de vampires, mais aussi de la science-fiction, du cinéma horrifique et du cinéma de genre. Pour aller plus loin, notre section de longs-métrages d’animation accueille des films qui ne sont pas stricto sensu de genre, simplement parce que le trait de l’animation a déjà quelque chose qui nous détache un peu de la réalité. Notre section de courts-métrages est également assez large dans l’acceptation, tandis que la compétition Crossovers présente des thrillers. Toutes ces déclinaisons de thèmes fantastiques et horrifiques nous permettent de toucher un public différent. Évidemment, ce sont toujours des films qui explorent la face sombre de l’âme humaine, on ne projette pas de drames sociaux. Mais dans le cinéma fantastique, il faut accepter que quelque chose de non-rationnel se passe. Il y a des gens qui sont très attachés au cinéma vérité, qui n’aiment pas être illusionnés. Personnellement je pense que depuis les origines du 7e art, la question de l’illusion est au centre du cinéma.
L’édition 2020 a été écourtée avec le confinement, quel est votre sentiment à l’approche de cette nouvelle édition ?
On est impatients de voir du monde dans les salles de cinéma. Ça fait du bien car c’était une période anxiogène pour tout le monde. On ne fait pas la Zombie Walk cette année, la réalité a dépassé la fiction, on est des zombies depuis deux ans. La pandémie, la contamination, plus besoin de la singer, elle est là. C’était une période compliquée, avec beaucoup d’incertitudes notamment dans le domaine de la culture. Programmer des films, mettre en valeur des œuvres artistiques, cinématographiques, c’est quelque chose qu’on peut faire à nouveau pleinement cette année.
Sur la sélection de film présentés, quels sont vos favoris ?
Je n’ai pas le droit de trop en dire, je pourrais influencer le jury (rires). Je suis ravi du film d’ouverture et du film de clôture. Ils sont hors compétition, je peux donc en parler librement. On va ouvrir le festival avec Last Night in Soho d’Edgar Wright. C’est un réalisateur que j’aime beaucoup, il a notamment réalisé Shaun of the Dead qui est un grand coup de cœur cinéphilique, une magnifique comédie horrifique, mais aussi Hot Fuzz, Scott Pilgrim, Baby Driver … On n’est jamais déçu par Edgar Wright. Avec Last Night in Soho, il nous plonge dans le Londres des années 60. C’est le Swinging London, c’est un vrai film fantastique, horrifique, très bien réalisé et qui prend des tournures assez sombres. Une réussite. On est très heureux de le projeter en cérémonie d’ouverture et ce sera d’ailleurs une première française. En ce qui concerne le film de clôture, il s’agira pour la première fois d’un film d’animation. Un film d’animation japonais de Mamoru Hosoda qui a notamment réalisé Le Garçon et la bête et Summer Wars. Belle est un magnifique film qui a été présenté au festival de Cannes cette année. Il nous permet de clore le festival en couleurs, car c’est un film flamboyant et spectaculaire.