The Köln Concert au Maillon
Trajal Harrell, le célèbre danseur et chorégraphe américain, s'empare des airs de jazz joués par Keith Jarrett lors de son concert à Cologne pour en faire le cœur de son nouveau spectacle. Du 10 au 12 avril au Maillon.
Depuis 10 ans, les Éditions 2024 nous régalent de leurs sorties : des livres de très haute qualité (tant sur le fond que sur la forme) et des auteurs et illustrateurs d’ici ou là (d’Anouk Ricard à Anne-Margot Ramstein en passant par Tom Gauld). BD, livres illustrés et plus récemment jeunesse (avec le lancement du label 4048), tout est à voir. À l’occasion de leur anniversaire à venir en 2020, retours en arrière et regards vers l’après.
P.S. Vous retrouverez une belle sélection de leur catalogue au pop-up de Noël Zut !
Vous en étiez où il y a 10 ans ?
2024 n’existait pas encore, on sortait fraîchement des Arts décoratifs, en illustration. Nous bricolions déjà des fanzines en sérigraphie, parmi les encres et les solvants, et passions du temps à la Papeterie du Boulevard, haut lieu de la reproduction numérique, déjà fréquentée par le gotha de la micro-édition strasbourgeoise. L’envie de créer 2024 est apparue au courant de l’année 2009, pour une création en avril 2010 !
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Le catalogue s’installe dans les rayons des librairies, et on existe de mieux en mieux dans le paysage éditorial… Nous menons très régulièrement des expéditions hors des frontières d’Alsace, à la rencontre de nos auteurs éparpillés en France, ou pour installer nos expositions (Suisse, Taïwan ou Mexique…). Louis et Claire nous ont rejoint en cours de route et nous aident à prêcher la bonne parole en librairies, médiathèques, festivals…
Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
Nous avions envie d’accompagner notre génération (nos brillants copains de promotion) en les éditant de la façon la plus chic qui soit, en soignant leurs livres, leurs expositions… On fait de notre mieux, et on a réussi à rester copains avec nos brillants auteurs, c’est déjà bien !
Pourquoi Strasbourg ?
Strasbourg, avec la HEAR, accueille un atelier d’illustration unique en France (constamment menacé par ailleurs), et de laquelle d’éminents auteurs sont sortis – qui constituent la majeure partie de nos auteurs. Cette raison suffit amplement.
Qu’est-ce qui manquerait à la ville et dans votre domaine pour le porter plus haut ?
Un musée à la gloire de 2024. Et une statue de tous les auteurs devant la cathédrale, façon photo de classe.
Comment vous rêvez-vous en 2028 ?
Nous ferons du fitness, des UV, quelques piercings pour faire « jeune » ; et nous racolerons les jeunes auteurs à la sortie de la HEAR à bord d’une fiat panda décapotable. Vroum.
Dans votre domaine, qui ou quelle structure incarnerait la relève ?
Men Only : une revue de BD éditée par L’Amour Éditions et créée ici qui manifeste un réel intérêt pour la narration, et ils font ça très bien. Une partie de la bande a déménagé à Nantes, mais l’une des fondatrices vit à Strasbourg.
« C’est le livre qui a changé notre positionnement. Depuis 2010, on publiait par plaisir, en gardant nos boulots à côté [Simon Liberman et Olivier Bron, ndlr].
C’est avec cette sortie qu’on s’est dit qu’on pourrait vivre de l’édition. L’apprentissage de la manière dont fonctionne une maison d’édition vient de l’énergie passée sur ce bouquin.
Le deuxième tome est d’ailleurs sorti récemment. »
« Premier auteur étranger, premier achat de droits, autre façon d’être éditeur. Tom, on en était fan depuis longtemps, c’est d’ailleurs une figure tutélaire pour pas mal d’auteurs du catalogue. Il avait déjà une belle carrière dans le monde anglo-saxon avant qu’on ne débarque.
Depuis Les Derniers Dinosaures, on lui envoyait tous nos livres. Ça nous paraissait inexplicable qu’il ne soit pas défendu en France. C’est devenu une locomotive du catalogue.
Et puis la relation que l’on peut avoir avec lui est symptomatique de celle qu’on a globalement avec nos auteurs : on est toujours tombé sur des crèmes, ça participe forcément de l’ambiance générale de boulot ! »
« Avec cette sortie, on a lancé notre branche jeunesse, le label 4048. C’était naturel et logique d’arriver dans un nouveau rayon de librairie, de parler à de nouveaux journalistes, d’explorer de nouveaux territoires, d’ajouter une autre corde que celle de l’édition de bandes dessinées.
Théoriquement, pour faire vivre la maison, il faudrait que l’on sorte une bonne douzaine de livres par an. Et nous ne sommes pas certains d’avoir suffisamment de lecteurs pour rester sur la bande dessinée.
La jeunesse permet de ne pas étouffer, de mieux répartir les choses. L’envie était aussi partagée avec beaucoup d’auteurs, qui, devenus parents, avaient aussi envie de se lancer là-dedans »
Tous ces ouvrages (et bien plus encore) sont présentés dans notre pop-up store de Noël jusqu’au 23 décembre 2019
14, rue Sainte-Hélène à Strasbourg
Par Cécile Becker
Portrait Christophe Urbain