Grégoire Carlé,
l'énergie du trait

Notre hors-série « Un seul amour et pour toujours » consacré au Racing club de Strasbourg est sur la rampe de lancement. Avant le 29 juin – où on le retrouvera en kiosques et chez les libraires –,vous pouvez pré-commander votre exemplaire, choisir parmi 11 couvertures inédites (ensuite, il n’en existera plus que 4) et profiter des frais de port gratuits. Histoire de faire connaissance avec les artistes derrière chacune des couvertures, nous leur avons soumis un petit questionnaire. Après, Christoph de Barry, deuxième épisode : Grégoire Carlé, 35 ans, auteur de bande dessinée installé à Strasbourg, qui a réalisé la couverture n°6.

Diplômé de la HEAR, Grégoire Carlé publie ses premiers albums à L’Association (La trilogie de BakuLa nuit du capricorne, Trou Zombie…) Il s’associe à Nine Antico pour Il était 2 fois Arthur (Dupuis/Aire Libre), ouvrage dans lequel s’entrecroisent les destins du poète Arthur Cravan et Jack Arthur Johnson. Le dessinateur strasbourgeois a également signé les décors du film d’animation La nuit des sacs plastiques, réalisé par Gabriel Harel, qui a obtenu le César du meilleur court-métrage d’animation en 2020. À venir : Guerre et pêche où Grégoire retrace le destin de son grand-père, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d’être arrêté puis enrôlé de force dans la Wehrmacht. Une histoire qu’il lui racontait lorsqu’il l’emmenait pêcher la truite dans les rivières des Hautes-Alpes.

Sa démarche pour la couv’
« Nous avons discuté de la mise en scène et du cadrage avec Bruno Chibane [directeur de la publication et de la rédaction chez Zut, ndlr]. Il avait envie que le stade apparaisse, c’est parti de là. J’ai ensuite composé avec la foule qui arrive. Je voulais que ce soit dynamique, qu’on sente l’énergie des gens prêts à se dépenser et à faire la fête. Il y a aussi les souvenirs qui se mélangent, ceux de la file d’attente même si, pour ma part, je ne faisais pas la queue puisque mon père avait un abonnement. Et puis, il y a les images que je percevais du tram le vendredi ou samedi soir, lorsqu’il y a des matchs avec toute l’effervescence qui règne autour du stade. »

Son lien avec le Racing 
« Depuis que je suis revenu à Strasbourg il y a trois ans, je ne suis pas encore retourné à la Meinau. J’ai vécu à Paris et je n’avais pas l’occasion d’y aller. J’ai grandi avec le Racing puisque j’habitais à Illkirch-Graffenstaden, donc pas très loin du stade. Quand j’étais gamin, mon père m’emmenait tout le temps là-bas. Je m’en suis éloigné étant adolescent. Le Racing et la Meinau sont des éléments importants de mon imaginaire et de mon enfance. Cela fait partie des choses qui m’ont construit. »

> Pour en prendre plein les yeux et comprendre le drôle de lien qu’il entretient avec le Racing, il faut lire ses huit pages de BD (exclusives, s’il vous plaît !) intitulée Tu seras un homme mon fils. À retrouver dans le hors-série de Zut « Un seul amour et pour toujours”.


Par Ludivine Weiss