Le rock façon puzzle d’Hugues Blineau

Hugues Blineau poursuit son travail de mémoire en signant un nouvel ouvrage autour des Beatles avec Vies et morts de John Lennon paru chez Médiapop éditions.

Hugues Blineau
Hugues Blineau vient de sortit son deuxième ouvrage autour du mythe des Beatles © Alain Bibal

« Quelque part, John Lennon, c’est un des plus grands confinés de l’histoire. Il n’est quasiment pas sorti de chez lui entre 1975 et 1980, cela résonne avec le monde qu’on traverse. » Hasard ou coïncidence, c’est durant le premier confinement qu’Hugues Blineau a rédigé Vies et morts de John Lennon qui vient de paraître chez Médiapop Éditions. Son deuxième ouvrage, un an après s’être déjà attaqué au mythique groupe de Liverpool avec Le jour où les Beatles se sont séparés. « Quand on lit des livres sur le groupe, il y a comme une sort de blanc sur cette journée du 10 avril 1970 avec peu d’éléments concrets et documentés. À partir de là, je pouvais combler ces blancs et imaginer une fiction », explique-il. Une entreprise de mémoire qui ne se limite pas qu’aux seuls protagonistes puisqu’on croise de nombreux anonymes bouleversés par la nouvelle de la séparation des Fab Four.  

Hugues Blineau a conservé ce principe de tiroirs, impliquant une quarantaine de personnages dont la moitié est réelle (la photographe Annie Leibovitz, Yoko Ono, l’ingénieur du son Geoff Emerick…) pour Vies et morts de John Lennon. Le point de départ de ce texte aux contours poétiques se trouve à la fin de John Lennon, une vie la biographie de Philipp Norman qui s’achève par une interview de Sean. 

Vies et morts de John Lennon

Puzzle narratif en construction

L’unique enfant de John et Yoko évoque les rares souvenirs qu’il a conservé de son père, assassiné le 8 décembre 1980, alors qu’il n’avait que cinq ans. « Il raconte le reflet de l’ombre des taxis new-yorkais qui éclaire sa chambre d’enfant la nuit, une baignade au large des Bermudes à l’été 1980, c’est très bouleversant », poursuit-il. Là encore, les points de suspension s’apparentent à une porte entrouverte vers un nouveau récit aux yeux de l’écrivain nantais. La retranscription de ce deuil « sans filtre et quasiment sans retouches » s’accompagne cette fois d’une notion d’urgence puisque le manuscrit est envoyé à la maison d’édition mulhousienne au bout de 17 jours. 

Dans cette galaxie de personnages, Jean-Philippe Prudhomme grandit au travers des époques. Plus ou moins loin de l’action, comme un trait-d’union au puzzle narratif en construction d’Hugues Blineau qui trouvera son prolongement dans un troisième volume situé en 2016, après l’attaque du Bataclan et au moment des disparition de Leonard Cohen et David Bowie. 

Un ouvrage non achevé autour de la reformation du Velvet Underground, en 1990, à la Fondation Cartier figure également dans les cartons de celui qui apprécie François Gorin, Nick Hornby et Antoine Couder. 

Professeur d’arts plastiques, Hugues Blineau s’est mis à écrire sur le rock à partir de 2013 pour le site Popnews. En laissant davantage parler sa sensibilité. « Je ne suis pas un encyclopédiste », assure-t-il. Ses premiers « chocs » musicaux interviennent à l’adolescence et à l’écoute de Joy Division et des Smiths. Les Beatles arrivent un peu plus tard à la faveur de la réédition en CD du catalogue du quatuor de Liverpool. « Aujourd’hui, j’ai toujours un petit peu de mal à me dire que je suis écrivain. En tout cas, ces deux textes doivent permettre de continuer à écrire. » Vivement la suite.


Vies et morts de John Lennon, de Hugues Blineau (Médiapop éditions)
En vente à la Vitrine Chicmedias, 14 rue Sainte-Hélène à Strasbourg ainsi que sur notre shop.


Photos Régis Perray
Par Fabrice Voné