Feu! Chatterton, lyriques'n'roll

De passage par L’Autre Canal en mars 2018, Feu! Chatterton repasse par la Lorraine (avec des sabots ?) en ce début d’année 2019. L’occasion de relire ces quelques lignes réunies après une interview téléphonique.

Feu! Chatterton, portraits et photomontage
Montage de portraits individuels des membres de Feu! Chatterton. Photo : Arno Paul

« Si je devais choisir entre la poésie et le rock ? Je choisirais le lyrique’n’roll. » Ce qui est touchant avec les it-boys de Feu! Chatterton, c’est qu’ils sont aussi lunaires sur scène qu’en interview. Trois ans après leur premier album et des centaines de dates partout en France, les cinq garçons dans le vent sont de retour avec L’Oiseleur, toujours classé catégorie inclassable, toujours teinté d’une certaine mélancolie – néanmoins plus lumineuse que celle de son aîné. « Le concert à L’Autre Canal, c’était notre première date depuis plus d’un an ! On s’est enfermé pour écrire l’album, alors là c’était… la libération. Et la joie de voir qu’on avait conservé ce lien avec notre public. On propose quelque chose d’assez vivant, notre musique évolue avec nous, c’est très touchant de constater que le public suit le rythme… »

Dans l’esprit, beaucoup plus de synthés, de machines, moins de guitares. Et dans les paroles, toujours de la nostalgie, mais plus de douceur et de tendresse aussi. « Le premier album avait été écrit sur dix ans, forcément les textes étaient plus passionnés, plus adolescents, plus tortueux… L’Oiseleur, c’est une photographie de nous cinq sur un an. On est devenus des petits grands, plus apaisés… On parle avec bienveillance de ce qu’il y a derrière nous, avant on était un peu plus féroces. »

Alors, Arthur, Clément, Sébastien, Raphaël et Antoine citent Apollinaire et Aragon, font de la musique comme d’autres une thérapie et des chansons comme des refuges. « L’Oiseleur, c’est un disque très intime, un petit entre-soi, pour nous, pour l’auditeur… Ces trois dernières années ont été magnifiques, mais ont eu leur lot de sacrifices. On a appris à ne pas rester bloqués sur la fin de l’histoire. À comprendre que les souvenirs sont encore vivants à l’intérieur de nous. C’est un peu l’idée de ce disque. »
Carpe Diem, aurait sans doute conclu un poète d’un autre temps…


Propos recueillis par téléphone après le concert du 16 mars 2018
L’Autre Canal à Nancy


Par Aurélie Vautrin
Photo Arno Paul