Être un « héros du quotidien », c’est tout un art. Et pour l’art (de rue), le FARSe ne blague pas. Déambulations théâtrales, danse, clowns, ou encore concerts en tous genre… les types de performances sont variées. Et comme souvent dans l’art de rue, les disciplines se mélangent pour mieux nous faire rire, pleurer, et aussi participer. Tous les spectacles sont en accès libre et gratuit, en plein air dans les rues et sur les places de la ville.
La pandémie limite aussi le FARSe
Covid-19 oblige, à l’instar des super-héros, restons masqués ! L’accès aux espaces sera limité à l’aide de barrières le temps des performances. Les spectateurs doivent évidemment respecter le protocole sanitaire avec port du masque obligatoire – même si les représentations ont lieu à l’extérieur – et une distribution de gel hydroalcoolique par la troupe de 70 bénévoles. Lucile Rimbert, directrice artistique de ce 6e FARSe explique qu’il y aura probablement des frustrations et de l’attente pour les spectacles : « Tout le monde ne pourra pas rentrer sur les sites, et tout le monde ne verra peut-être pas bien, mais on veut que les places [de Strasbourg] restent vibrantes et remplies d’émotions, sans être dans le déni de la situation actuelle. »
Les lieux du festival ont été divisés par deux alors que le festival était déjà « victime de son succès en termes de fréquentation » (les chiffres avancés tournent entre 100 000 et 120 000 spectateurs l’année dernière). Pas non plus de gros spectacle de clôture du festival prévu ce dimanche soir, comme cela avait pu être le cas lors des éditions précédentes, notamment avec les éléphants de la compagnie Oposito ou le parc du Heyritz enflammé. Les propositions artistiques de cette année restent néanmoins ancrée dans toute la diversité de fond et de forme que permet l’art de rue. « Il faut prendre ses responsabilités pour que cet événement poétique à ciel ouvert puisse avoir lieu, même si c’est au détriment de la générosité pour plus grand nombre », précise Lucile Rimbert. Tout le monde ne pourra pas tout voir, c’est acté. « Il va falloir de la bienveillance pour permettre de découvrir ces pépites poétiques, en termes d’attente et de placement du public. »
Une programmation qui résonne avec la pandémie
Une bonne partie de la programmation de cette année renvoie involontairement à différentes situations mises sous le projecteur pendant le confinement. « Il faut faire résonner des textes avec des contextes », répète Lucile Rimbert, décrivant des spectacles « accessibles et généreux, ancrés dans l’espace public et à hauteur d’Homme ». Place du Quartier Blanc par exemple, le théâtre de rue de la compagnie Fracasse de douze présente Hop, une burlesque chorégraphie d’éboueurs réenchantant un métier essentiel.