Momix : le festival jeune public indispensable

28e édition pour Momix, festival de théâtre jeune public indispensable aux petits comme aux grands. Et qui, selon nous, articule comme aucun autre exigence artistique et ouverture au public. Philippe Schlienger, son directeur, commente quelques-unes de nos affirmations subjectives à son égard.

Momix, Aus dem Lehm gegriffen Theater Thalias Kompagnons
Aus dem Lehm gegriffen de la compagnie Theater Thalias Kompagnons.

Momix est un activateur de regard
« Oui, tout à fait. Un activateur de consciences aussi, à travers les artistes qui ont cette responsabilité d’interroger les enjeux de notre société. Ils activent un regard exigeant, affuté. Un regard actif, finalement, qui est pour moi la posture du spectateur. »

Momix est un festival avant-gardiste
(dans sa manière d’articuler exigence artistique et ouverture aux publics)
« On est de notre temps. En revanche, on était pionnier dans la volonté de mettre en valeur des compagnies qui s’adressaient à des publics divers avec un vrai propos artistique. Les spectateurs fidèles ont vraiment ce sentiment d’avoir été être nourris par des formes peu présentes dans le domaine du jeune public. »

Momix, La Cosa, Claudio Stellato Company — Photo : Massao Mascaro
La Cosa de Claudio Stellato Company. Photo : Massao Mascaro

Momix est un festival engagé
« Je suis assez sensible à l’idée qu’on va au spectacle d’abord pour se faire plaisir : c’est le premier vecteur de tout acte culturel. Mais il s’agit aussi de savoir ce qu’on raconte. Les spectacles de Momix abordent des sujets comme les migrants, l’amour, la maladie, de manière poétique et imagée. On est loin de la façon dont la culture de masse proposée aux enfants évoque le monde. Sur scène, le corps, l’image, le son, le texte… apportent plusieurs niveaux de lecture et des possibilités de débat intéressantes. »

Des spectacles à voir cette année ?
I.GLU. « Une proposition très poétique et sans paroles pour les petits, une ode à la nature et à vie écologique, qui permet aux enfants de vivre un moment de plaisir dans un espace conçu pour eux. » (À partir de 3 ans.)
Kevin. « Jean-Pierre Baro met en scène le texte de Amine Adjina : une écriture extrêmement vive, accessible, et très exigeante. Issu de culture nord-africaine, Adjina s’est demandé pourquoi des jeunes vont faire le Djihad. Le texte est très intéressant car pas moralisateur, pas pédagogique. » (À partir de 13 ans.)
Le Cirque piètre. « Julien Candy est un artiste de cirque iconoclaste qu’on suit depuis des années. Il manipule des objets très innocents – plume, bâton, feuille – et révèle quelque chose en eux de l’ordre de la poésie. » (À partir de 8 ans.)

Momix, Rien à dire, Compagnie Leandre
Rien à dire de la Compagnie Leandre.

Le truc en + ? : Focus Allemand

6 spectacles de compagnies allemandes, essentiellement du théâtre visuel et de la danse, pour lesquels aucune compétence linguistique n’est nécessaire.


Momix
Festival international jeune public
Du 31 janvier au 10 février 2019, à Kingersheim (68)


Propos recueillis par Sylvia Dubost