Vous vous êtes investi corps et âme dans le travail au point de ne pas avoir vu votre fils unique grandir. Et aujourd’hui, Mathieu travaille à vos côtés.
Oui, ce n’était pas facile, avec les parents, on bossait. Ma mère était usée avant les 60 ans, quand elle a arrêté elle n’en pouvait plus. Aujourd’hui, la nouvelle génération, elle n’est plus aussi folle que la nôtre. Mais bon, chacun son époque.
Selon vous, pour réussir, il n’y a pas de secret, il faut travailler.
Oui et il faut aussi trouver les bonnes personnes, les chorégraphes, les metteurs en scène, les gens de la création. Je n’ai fait que travailler, si je pars une semaine en vacances, je m’ennuie au bout de trois jours. Mais j’aime ce que je fais, c’est une vocation. Aujourd’hui, je devrais être à la retraite, j’aurais dû laisser mon fils faire, mais pour l’instant je ne suis pas prêt. Gérer une entreprise, ce n’est pas juste organiser un spectacle, c’est tout le reste qui est autour, la restauration, la sécurité… Ce n’est pas facile, ce sont des énervements parfois aussi pour rien.
Dans le livre, vous dites que vous vous êtes toujours senti dans une sorte de dualité entre l’homme de la campagne et l’homme du spectacle qui aime viscéralement le show, les strass et les paillettes.
J’ai tellement de propositions pour aller ouvrir à gauche à droite, j’ai toujours dit non. Je ne veux pas courir deux lièvres à la fois, ce que j’ai me suffit. Je suis à 100%, je ne veux pas d’une deuxième affaire. Un jour, une comtesse allemande propriétaire d’un énorme théâtre au Neuschwanstein m’a fait venir et voulait absolument que je m’en occupe. Mais j’ai dit non. Je suis bien à Kirrwiller, c’est chez moi. Ce qui m’intéresse c’est le spectacle et mes animaux. J’adore les bêtes, j’ai mes chiens, il y en a un qui est toujours avec moi, Choco. J’ai neuf ânes dont une prénommée Lisette, comme l’ânesse de mon enfance.