Emanouela Todorova : « Un non, c’est un non »

L’association Dis Bonjour Sale Pute organise son premier festival Sans oui c’est non ! à Strasbourg du 7 au 9 octobre. The People Hostel accueillera pendant trois jours des débats, tables rondes, des enregistrements de podcasts et des concerts sur le thème du consentement. Entretien avec Emanouela Todorova, fondatrice de l’association.

En quoi le consentement mérite-t-il un festival ?
Le consentement n’est pas encore bien compris. Les gens ne respectent pas le non. On voit de plus en plus de victimes de ce fléau. On a voulu faire ce festival parce que malheureusement ce sujet est toujours d’actualité.

Dis bonjour sale pute
L'association tient également des stands de prévention aux concerts et festivals.

Le mouvement #MeToo a libéré les paroles des victimes, est-ce que pour autant les choses se sont améliorées ?
Ça a réellement permis une libération de la parole. Depuis ce mouvement, les choses ont pu avancer. Les victimes étaient de plus en plus nombreuses à prendre la parole sur les réseaux sociaux. Cela a pu enclencher les choses et permettre de faire avancer le combat. Malheureusement, on voit aujourd’hui que les agresseurs et toutes les personnes visées ne sont pas assez punis. Le bon côté des choses, c’est que les victimes se rapprochent des associations comme j’ai pu l’observer en Alsace.

On voit de nouvelles formes d’agressions émerger. Que ce soit les piqûres ou la drogue dite du violeur lors des concerts ou en boîte de nuit. Comment agissez-vous par rapport à ça ?
Pour pallier cela, on organise des interventions en festival, notamment au Pelpass et à l’Ososphère. On intervient auprès des gens pour les sensibiliser sur le sujet. On parle aussi avec le public des comportements à avoir et à dénoncer dans la foule.

Vous avez travaillé avec des écoles, collèges et lycées, comment aborde-t-on ces sujets avec des scolaires ?
Je suis intervenue avec l’association dans des collèges et des lycées où les élèves maîtrisent déjà bien les sujets d’agressions et violences sexistes ou sexuelles. On vient pour ouvrir le dialogue. On intervient aussi dans les maternelles où l’on apprend aux plus jeunes les bases du consentement. Un oui c’est un oui et un non est un non. C’est important de les sensibiliser dès leur plus jeune âge.


Sans oui c’est non !, du 7 au 9 octobre à The People Hostel, 7 rue de la Krutenau à Strasbourg


Par Nicolas Feig