Armelle Bouvier :
restauratrice de meubles

Armelle Bouvier restaure, dans son atelier, les meubles anciens de ses clients en accordant une grande importance à leur valeur sentimentale.

Photo : Klara Beck
Armelle Bouvier dans son atelier © Klara Beck

Il y a dans votre cuisine ce vieux vaisselier au pied cassé, avec sa porte droite qui grince, son flanc maculé de griffures et son auréole marron foncé sur le plateau, vestige d’une tasse de thé posée à la hâte. On sent bien qu’il n’est plus dans la fleur de l’âge, mais bon, impossible de vous en séparer : c’est le vaisselier de votre enfance, celui dans lequel votre grand-mère rangeait ses confitures maisons et les biscuits du goûter. Ce vaisselier, c’est exactement le genre d’objets qu’Armelle Bouvier adore restaurer : « Mon métier, c’est de l’affectif, que les meubles aient de la valeur ou non, ça n’a pas d’importance, ce qui compte, c’est la valeur sentimentale. »

Photo : Klara Beck
© Klara Beck

Originaire de Moselle, la pétillante soixantenaire s’est installée à Strasbourg il y a 15 ans, après un long séjour à Berlin. « J’étais architecte d’intérieur, mais je rêvais de travailler dans le bois. » Une formation de restauratrice et deux déménagements plus tard, la voilà donc qui ouvre son atelier dans le quartier du Port du Rhin, avant de migrer à la Meinau, près de la plaine des Bouchers. « Avant de récupérer un meuble, je me déplace toujours chez mes clients, pour voir le meuble dans son environnement. » Retour ensuite à l’atelier pour des heures passées à le bichonner.

« J’aime tous les types de meubles, qu’ils soient anciens ou non, en bois massif, plaqués, laqués, qu’il y ait des parties en métal ou en corne. » Selon la composition du meuble et selon son âge, Armelle Bouvier n’utilisera pas les mêmes techniques. « Je m’appuie toujours sur les savoir-faire de l’époque : pour une bonnetière contemporaine, je vais travailler avec de l’huile, pour un secrétaire en acajou, je partirais plutôt sur un vernis gomme laque, pour des réparations sur une armoire ancienne, je vais utiliser des colles réversibles, comme de la colle de poisson, etc. »

Une multitude de compétences que la Strasbourgeoise d’adoption souhaite pouvoir transmettre. Elle propose parfois à ses clients de restaurer eux-mêmes leur meuble, sous ses conseils avisés et au sein de son atelier. De quoi rendre hommage à mamie et à son vaisselier fatigué.


Acajou Restauration
8, rue Leitersperger à Strasbourg
acajou-restauration.com


Par Tatiana Geiselmann
Photos Klara Beck