Fils de graveur, formé aux Beaux-Arts à Nancy, puis aux arts plastiques à Strasbourg, Jean-Yves Grandidier est né dans le papier. Étudiant, il imprime ses premiers tracts politiques et des affiches de concert en sérigraphie « parce que c’est la technique la plus basique, et qu’à l’époque, il n’y a pas plus rapide pour communiquer ! ». À 25 ans, il se lance et crée la première mouture de Lézard Graphique avec un ami des Arts Déco.
Les 100 m2 initiaux ont prospéré au fil du temps, jusqu’à prendre leurs aises dans ces 1300 m2 à Brumath, en 2002.
Au cœur de cet atelier rempli d’affiches et de vapeurs d’encres, la filiation avec les arts graphiques saute aux yeux, pourtant l’imprimeur se définit comme « un artisan qui fait bien son métier… Quand un boulanger fait du bon pain, on ne le baptise pas boulanger d’art ! », s’amuse-t-il.
« Je ne me serais pas vu travailler dans l’impression offset, trop mécanisée, trop aseptisée. J’ai besoin de cette part d’imprévisible qui caractérise la sérigraphie. Il y a tant de paramètres qui influencent l’impression que le savoir-faire de l’homme a toute son importance pour le résultat final ! »
Un savoir-faire qu’il s’est appliqué à transmettre à ses jeunes recrues au fil du temps, parce qu’il n’existe pas de formation à la sérigraphie dans la région. Par choix, par conviction, il en a profité pour faire travailler des gens en difficulté et leur apprendre un métier. « Parfois, ça ne prend pas et d’autres fois c’est une révélation, comme avec Sébastien, qui a commencé chez nous pendant son BTS en alternance et qui dirige aujourd’hui l’atelier. »
Composée d’une dizaine de personnes, l’équipe est solide, ancrée – encrée – parfois depuis plus de 20 ans dans une production qui va de l’unité à quelque 20 000 pièces.