Métiers de l’ombre : régisseur général des Percussions de Strasbourg

Claude Mathia, l’un des deux régisseurs généraux des Percussions de Strasbourg, avec Laurent Fournaise, nous présente son métier dans notre série « Les métiers de l’ombre ».

Claude Mathia © Klara Beck

Qui ? Claude Mathia est, avec Laurent Fournaise, l’un des deux régisseurs généraux des Percussions de Strasbourg, formation pionnière et mondialement reconnue de musique contemporaine. L’ensemble actuellement en tournée, sa mission est de coordonner la partie technique des événements: matériel, personnel et temps de montage nécessaires, adaptation des plans de scène et de lumière… Pourtant il y a 22 ans, lorsqu’il a commencé, il passait le plus clair de son temps non pas devant ses mails, comme aujourd’hui, mais à réparer les instruments. Aujourd’hui, les musiciens s’en chargent personnellement. Reste une constante dans le geste : celui de « soulever des caisses et les pousser, ça je le fais toujours et encore. » 

Des qualités pour y arriver ? « Il faut connaître le monde des percussions, qui comprend un éventail très large d’instruments. Aux dernières nouvelles, on en avait 500 ici. Quand j’ai commencé, j’en ai découvert beaucoup. La base, c’est de se familiariser, parce qu’on peut vite s’y perdre. » Dans la salle de l’instrumentarium, Claude Mathia évoque avec passion ses débuts avec le Sixxen de Iannis Xenakis (instrument métallique de 19 hauteurs de son, conçu spécialement pour les Percussions de Strasbourg, en 1979), le fonctionnement des tables de Francesco Filidei (qu’on croirait sorties d’une salle à manger) ou la différence entre le son indéterminé d’un tam-tam et celui, plus précis, du gong balinais.

Il aime ? « Créer un spectacle. Créer des univers. La musique contemporaine peut paraître un peu compliquée et j’ai toujours trouvé qu’il fallait y mettre un peu de lumière. Ce qui me plaît le plus, c’est d’arriver à produire une certaine atmosphère. » Il apprécie aussi les tournées et les voyages. « On rencontre des tas de gens. J’ai vu plein de pays et donc plein de façons de faire. Partir en vacances est totalement différent que de travailler avec les locaux. C’est quelque chose qui m’a beaucoup apporté dans la vie et qui me plaît encore aujourd’hui. »

Un souvenir ? Fondées il y a 60 ans, les Percussions de Strasbourg en sont aujourd’hui à la quatrième génération de musiciens. « Lorsque les nouveaux sont arrivés, ils ont dû reformer une équipe rapidement et ont réussi le challenge. J’étais épaté et avec François Papirer, l’un des musiciens restants de l’ancienne équipe, on était vraiment contents. »


Concert des ateliers Percustra, le 8 juin au Théâtre de Hautepierre à Strasbourg.
percussionsdestrasbourg.com


Par Ludivine Weiss
Photo Klara Beck