« Un amour impossible / Copenhague / Comme les temps immobiles / Copenhague / Il y eut tant de miracles / Copenhague. »
L’air de rien, les paroles de la chanson doucement mélancolique de Philippe Katerine semblent résumer le roman graphique du tandem Pandolfo/Risbjerg se déroulant dans la ville natale de Terkel, à la fois toile de fond et personnage à part entière de ce conte absurde, entre polar surréaliste et comédie romantique déjantée. Ode au fabuleux.
La Parisienne Nana Miller s’envole pour la capitale danoise, laissant son adolescente de fille livrée à elle-même. L’actualité bouleverse ses plans : une sirène est retrouvée morte. Quelle odieuse personne a pu commettre pareil crime ? Qui s’est ainsi attaqué à un symbole national ? Andersen se retourne dans sa tombe tandis que le Danemark se confine totalement, dans la terreur et la tristesse.
Accompagnée du sympathique phénomène Thyge Thygesen et de son copain canidé flashy, nommé Nom d’un chien (attention, risques de chutes de quiproquos), Nana part à la recherche de l’assassin pour débloquer la situation et enfin pouvoir rentrer à Paris. Pour retourner auprès de sa fille… puis par goût de l’aventure. Pour l’amour du risque, voire le risque de l’amour. Nana l’intrépide et l’hurluberluesque Thyge (prononcé Thüü) investiguent dans une métropole déserte, en deuil, sous le choc. Thyge est un être sensible et brut, un éternel gosse qui anime une émission radio pour jeunes auditeurs faisant preuve d’éclats philosophiques dépassant le monde trop adulte. Un type enthousiaste, gai, léger qui se permet un comportement irraisonnable, innocent, craignant « la perte de l’imaginaire ». Dans la bande dessinée, ces propos sont prononcés par rapport à la mort de la sirène : « Quelque chose de précieux a été perdu. On a touché à notre poésie. »