La Strasbourg Music Week : la musique sans frontières

La Strasbourg Music Week, c’est la première convention transfrontalière dédiée aux musiques actuelles. Ces quatre jours de conférences,  de showcases et de workshops vont favoriser la circulation des infos, des artistes et des oeuvres entre professionnels, newcomers et grand public du Grand Est, de Suisse, d’Allemagne, de Belgique et du Luxembourg. Rencontre avec Isabelle Sirre, directrice et coordinatrice de ce nouveau rendez-vous au coeur de la ville. 

Le duo JeanneMarie. © Gregory Dargent
Le duo JeanneMarie. Photo : Gregory Dargent

Comment est né ce projet ?
On a commencé à se poser ces questions de coopération internationale pendant le Covid, lors de groupes de travail au sein de Grabuge, le réseau de développement des musiques actuelles du Grand Est. Et quand, en post-Covid, on a vu que la reprise n’allait pas être évidente, l’envie est venue de créer un projet qui prendrait en compte les acteurs culturels de la ville. Parce que Strasbourg est au coeur d’une eurorégion de 15 millions d’habitants ! C’est un événement qui pose la question : « Est-il possible de travailler ensemble ? » Avec l’idée d’accroître la visibilité de tous les acteurs de la filière : artiste, directeur de label, diffuseur, producteur de spectacles… Mettre en place un rendez-vous pérenne, avec des rencontres, des débats, et des concerts aussi. 

S’il fallait schématiser un peu, Strasbourg Music Week tend plus vers l’événement festif ou le cri d’alerte ?
Ça, on le saura quand on aura terminé ! Le secteur des musiques actuelles – et de la musique en général – a été beaucoup affecté, d’ailleurs il l’est encore. Et les questions que l’on pose dans les conférences et les workshops sont effectivement des questions d’urgence ou sociétales, autour des minorités de genre, la santé mentale ou l’écoresponsabilité. Mais on tient à partager également les spécificités des marchés voisins, les dispositifs, l’accompagnement et les formations qui existent… Favoriser les rencontres et avoir un effet tremplin.

Il y a un certain engagement dans les thématiques abordées la journée, est-ce que cet état d’esprit se retrouvera le soir sur scène ?
Notre parti pris a surtout été de se dire : « Restons proches de nos envies à nous ! » On tenait à faire découvrir des artistes de cette eurorégion via une prog très hétéroclite, grâce à une collab avec Pelpass. Mais nos engagements, on les trouve aussi dans le fait qu’il y a 45 % de femmes à tout niveau du projet – mais sans avoir pris des filles juste pour remplir les quotas ! Il est important de montrer que les choses, si elles sont cohérentes, sont possibles. 


Strasbourg Music Week
16 mai → 19 mai
Strasbourg


Par Aurélie Vautrin
Photo Gregory Dargent