Le contexte
« L’objectif était de regrouper ici différentes entités, d’assurer une meilleure qualité d’accueil et une meilleure accessibilité, pour les patients et le personnel. Le centre reste cependant à l’échelle d’une grande maison. Il est situé dans une zone d’activité en périphérie de Metz, le long d’une départementale, dans une zone urbaine sans ordre apparent. Le terrain est en pente et le voisinage hétéroclite : autour, il y a un concessionnaire automobile, une station-service, un petit bois très dense et un grand paysage avec vue très lointaine. Pour nous, dans chaque endroit, il y a quelque chose d’intéressant auquel on peut se raccrocher et que le projet peut révéler. Ici, c’était la topographie, la nature du sol argileux et humide, l’alignement d’arbres le long de la départementale, le petit bois. En sachant que dans une zone d’activités, tout cela est susceptible de changer à tout moment… Nous avons répondu à ce contexte avec une forme stable, permanente. »
Les contraintes
« Spatialement, quelqu’un qui ne va pas bien doit être dans une juste proportion des espaces. S’ils sont trop grands, il peut perdre pied, s’ils sont trop petits, il peut se sentir enfermé. Toutes les dimensions ont été vérifiées avec le personnel. Ensuite, à l’échelle du bâtiment, il s’agissait de produire une enveloppe qui protège et fabrique son propre paysage, dans laquelle on peut trouver des appuis et se rouvrir au monde. L’architecture correspond ainsi au protocole de soin. L’accueil a été le sujet le plus débattu ; cette enveloppe doit montrer que quand on l’aura franchie, on sera à l’abri tout en n’étant jamais complètement coupé du monde. Ensuite, on arrive dans un environnement paisible, où le corps est libre mais contenu. La cuisine thérapeutique est ainsi largement ouverte. Tout est organisé autour de patios, ce qui évite les longs couloirs. Les atmosphères sont chaleureuses et neutres, avec un nuancier très doux. Tout est sobre et serein, il y a très peu de matériaux : le béton, la résine, le bois et le paysage. Cela donne aussi un côté domestique, et participe à la reconstruction des personnes en mal-être, qui n’ont pas le sentiment d’être à l’hôpital. »