La singularité de Manivelle, c’est de croiser sans scrupules artisanat, c’est-à-dire fabrication manuelle, et industrie. Un cross-over qui permet des prix raisonnables sans transiger sur la qualité. Pour les haubans (qui relient la roue arrière au cadre) et le thermolaquage (particulièrement résistant) notamment, Manivelle travaille avec des partenaires industriels, idem pour certaines pièces dessinées par leurs soins et découpées au laser. La plupart sont locaux, travaillent à petite échelle et dans une communauté d’esprit. Certes, c’est plus cher, mais la coopération est facilitée, on réduit les coûts de transport et l’empreinte carbone.
Le cadre en acier est soudé à la main, et les soudures brasées à l’argent, parce que la chaleur n’affecte pas le métal et que c’est plus lisse, ce qui empêche la corrosion et assure la durabilité. « Ça, c’est pas indus- trialisable. » L’idée, c’est que ce vélo sur-mesure (on choisit l’inclinaison du cadre, la couleur, les options…) dure toute une vie. « On n’a pas révolutionné le vélo », reconnaissent-ils, mais leur connaissance des matériaux, leur capacité à créer leurs propres outils et leur culture d’ingénieur leur permettent aujourd’hui de rendre la qualité artisanale plus accessible…
Cycles Manivelle
(entre 2 100 et 2 500 €)
Parc Grüber à Strasbourg
Par Sylvia Dubost
Photos Christophe Urbain