Au Pif : élégance et gourmandise

Amateurs et professionnels du beau raisin, réjouissez-vous ! L’écrin Au Pif, c’est un cadre propice au vagabondage de l’esprit, pour des vins de grands à très grands crus tout en contentant les appétits gourmands. Sur-mesure, du simple verre au menu à trois plats dans les règles, pour un moment hors du temps.

Au pif Bar à vins Strasbourg Anna & Arnaud Lesage © Christophe Urbain
Maigre rôti et sa déclinaison de navet, basilic et chorizo et Chablis de Bernard Michaut de 2017. Photo : Christophe Urbain.

En fonction des envies
Au Pif, qui revendique l’élégance dans la simplicité, a été créé par des hyperactifs du goût, Anna et Arnaud Lesage. Barman et barmaid tous les deux – ils ont notamment créé le Code Bar et What the Fox – ils sont avant tout amoureux des lieux et des tendances : « Nous sortons beaucoup, nous aimons la cuisine, le vin, mais on ne trouvait pas notre bonheur à 100 % à Strasbourg. Nous voulions quelque chose de plus premium, un endroit élégant sans le rituel guindé de l’étoilé. » Au Pif on peut donc tout simplement boire un verre, l’accompagner d’un grignotage raffiné – les fromages sont de la Maison Lohro – ou se laisser tenter par un menu complet. On peut se décider au fur et à mesure de la soirée, et improviser en fonction de l’envie du moment.

Prestige à portée de verre
L’élaboration de la carte des vins, qui présente des grands et des très grands crus, de 40 € à plus de 3000 € la bouteille, a pris plus de 6 mois. Anna et Arnaud ont missionné le chef sommelier Thibault Daubresse, « parce que nous préférons nous entourer de gens qui savent, comme pour la cuisine » pour voyager, rencontrer les vignerons, faire sa sélection. Pour certains vins « c’était à nous de montrer patte blanche pour l’achat, pas l’inverse ». Le résultat ? Un carte de plus de 200 références, des plus connues aux plus confidentielles, des conventionnels de renom aux vins en biodynamie, des français aux étrangers. On notera par exemple un Selosse « Initial » 100 % Chardonnay pour les Champagnes, mais aussi de beaux produits de la Maison Josmeyer ou le Domaine de l’Achillée pour l’Alsace et des références de Croatie ou d’Afrique du Sud. La – très – bonne nouvelle : une grande partie de ces références est accessible au verre !

Équilibre des saveurs
Les noms des plats sont épurés : la qualité, pas de chichis. L’attente est un peu longue mais bien récompensée. Ainsi le filet de bœuf ne prétend pas être autre chose que ce qu’il est : une viande fondante de l’Aubrac, cuite comme il faut, agrémentée pour la surprise des papilles par des graines de moutarde en risotto et une fabuleuse sauce à la fève de tonka. On le dégustera avec un Esprit de Chevalier 2012 de Pessac-Léognan, à la hauteur de la viande par « son tanin, ses épaules ».
Le maigre rôti, quant à lui, trouvera un écho agréable à sa déclinaison de navet, basilic et chorizo, dans un Chablis de Bernard Michaut de 2017, une « appellation qui rassure, sur de beaux domaines ».

La magie de ces saveurs encore sur le palais, on se prépare à quitter la table en enviant Anna et Arnaud, qui viennent toutes les semaines goûter les créations du chef Louis Flauraud pour les affiner avec lui. Une adresse plaisir, indéniablement.


Au pif
21, rue de l’Ail à Strasbourg

Ouvert tous les soirs de 18h30 à minuit
Lun → ven | 12h → 14h


Par Marie Bohner
Photo Christophe Urbain