Une affaire de famille

Au nord de Strasbourg, la boucherie en héritage, Jacqueline Riedinger-Balzer a à coeur de transmettre son savoir-faire et ses valeurs à ses fils.

« Il a fallu trouver ma place et faire mes preuves » raconte Jacqueline Riedinger-Balzer ©Pascal Bastien

« On peut vraiment avoir une belle carrière dans l’artisanat », estime Jacqueline Riedinger-Balzer en pensant à l’un de ses fils qui l’a rejointe « sur le tard », à 30 ans.
Une manière aussi de convaincre celle qu’elle était à la fin des années 70. Ne voulant pas faire le même métier que ses parents, fondateurs des boucheries Riedinger à Vendenheim puis à Mundolsheim, elle avait entamé des études de droit. Finalement, en rencontrant son mari Charles, boucher, elle s’est dit qu’il serait plus pratique de travailler ensemble. Alors, elle rejoint toute la bande en 1982. « Il a fallu trouver ma place et faire mes preuves. » Elle se retrousse les manches et choisit de se distinguer en prenant également la casquette de traiteure. En 1996, elle prend la direction de l’entreprise, marchant en quelque sorte dans les pas de ses aînées : «Ma grand-mère tenait déjà les rênes de l’entreprise, et ma mère les cordons de la bourse. Mon père a fini par reconnaître que j’avais des talents de dirigeante. » Elle consacre la décennie suivante à faire grandir sa marque, en ouvrant une troisième boutique à La Wantzenau et en rénovant les autres.

En parallèle, elle s’engage pour la défense de sa profession en entrant à la Corporation des Bouchers. Depuis 2020, elle est Présidente de la Confédération internationale. Une façon de « sortir un peu de chez soi ». La pandémie ayant mis fin aux voyages, elle apprécie le fait d’avoir dû « revenir aux sources » et d’être ainsi plus proche de ses équipes. Et de ses fils, Samuel et Simon, ses futurs successeurs. Elle sait qu’ils feront honneur à ses principes : favoriser le circuit court, produire de la charcuterie plus saine… Mais aussi échanger avec les clients, les écouter, bref, coller aux évolutions de la société. Par exemple en conseillant de manger moins de viande, mais de qualité. Pour Jacqueline, être artisan, c’est s’adapter.


Boucherie-Charcuterie-Traiteur Riedinger-Balzer
5, rue du Général Leclerc à Vendenheim
2, rue de la Gare à Mundolsheim

24a, rue du Général Leclerc à La Wantzenau


Par Déborah Liss
Photos Pascal Bastien