Derrière la boutique, dans le laboratoire, Morgan Klein fait partie des trois personnes qui s’activent : deux ouvriers (dont Xavier Pfeiffer, ce matin-là aux « platines ») et un apprenti. Des boulangers qui ont appris à travailler autrement – la farine bio demandant « plus de technicité, de délicatesse et d’attention », précise Morgan Klein – et à bichonner leur précieux levain : 27 °C pour faire éclore les levures naturelles, et le nourrir, chaque jour : farine et eau à quantité égale. Il convient ensuite de préparer da pâte avec le levain (on équilibre la quantité de farine avec la bonne quantité de sel) et de la pétrir, de la laisser reposer, à froid. « On laisse la pâte fermenter pour laisser se développer les arômes. Tous ces facteurs – la farine, le sel, et même la météo ! – jouent et dépendent bien sûr du pain que l’on veut faire, nous en avons une vingtaine ici. »
Le lendemain, la pâte est pesée et passe au façonnage, ici à la main : « C’est là que l’on passe le plus de temps et ça donne un produit beaucoup plus intéressant parce que la machine, elle, ne ressent rien. » La pâte divisée part ensuite en « chambre de pousse » puis en cuisson. Tout un poème auréolé de l’odeur et des gestes assurés des boulangers. Rien de plus fascinant, d’ailleurs, que de les voir à l’oeuvre. Après ça, il ne restera plus qu’à déguster…
Boulangerie Woerlé
10, rue de la Division Leclerc à Strasbourg
Par Cécile Becker
Photo Jésus s. Baptista