Georges Colin… Le nom ne vous dit peut-être rien mais cette maison alsacienne et familiale, spécialiste des épices, herbes aromatiques et condiments existe depuis 1966. Après une longue histoire et une réputation béton dans les milieux professionnels, la marque s’ouvre au grand public et vient justement d’ouvrir sa boutique au centre-ville de Strasbourg.
Des épices en Alsace ? Eh oui mon capitaine… À Mittelhausen pour être précis où la success story familiale commence avec Albert Colin, le grand-père, qui décide de faire sécher du persil, comme ça… pour voir. Son idée, loin d’être anodine, pose les bases de l’entreprise qui, reprise par Georges (le père), se lance dans la déshydratation d’herbes aromatiques cultivées par la famille. Si entre-temps Georges Colin a poussé et explosé, c’est auprès des professionnels et surtout par son expertise en termes d’épices, herbes aromatiques et condiments qu’elle source finement et de manière éthique, de préférence localement et en France. Il va de soi que la culture du poivre, pour ne citer que lui, étant (encore…) difficile sous nos latitudes, une grande partie des gammes sont sélectionnées par Benoît Winstel, ingénieur agronome passionné, au Vietnam, en Inde ou au Sri Lanka par exemple.
Mais le circuit court étant une philosophie qu’Éric (le fils) revendique, il se frotte depuis peu à la culture des graines de moutarde. C’est ainsi que petit à petit, la marque, très attachée à son histoire, renoue avec ses racines paysannes et envisage de développer ses cultures à l’avenir…
En attendant, Éric Colin a fait le choix de se tourner vers le grand public en s’entourant notamment d’un nouvel associé, Jean-François Hayer, qui en plus d’avoir goûté au joie de l’école Ferrandi (c’est peut-être un détail pour vous mais baigner dans la cuisine lorsqu’on parle d’épices, disons que ça a du sens…) connaît sur le bout des doigts les petits commerces. Ainsi, après avoir décidé de lancer un e-shop, la marque a ouvert – en pleine crise sanitaire – début décembre sa boutique aussi sobre et élégante que bourrée de trésors.
La boutique dispose d’un petit laboratoire attenant qui, une fois notre vie retrouvée, permettra à la marque d’organiser des ateliers cuisine en compagnie de chefs, mais aussi en fonction de thématiques choisies. Les épices sont conditionnées en petites boîtes en métal réutilisables, mais aussi disponibles en vrac et au poids – on peut venir avec son propre contenant.
Les couleurs sur les boîtes renseignent sur les gammes disponibles : violet pour les poivres et baies, orange pour les épices et condiments, vert pour les plantes aromatiques ou encore rose pour les « Créations de Georges », les épices étant transformées, testées et assemblées à Mittelhausen. Pour les connaisseurs, Georges Colin propose également des moutures et assemblages sur-mesure. 200 épices à découvrir, redécouvrir et déguster… ça en fait !
La particularité, c’est que sur certaines épices, Georges Colin dispose d’exclusivité en montant des partenariats avec des coopératives. Elle pré-achète la totalité des récoltes et travaille étroitement avec les producteurs en créant une charte construite sur un modèle équitable : une rémunération juste, un respect de l’humain, en harmonie avec l’éco-système local, et en retour, une qualité imparable. On trouve par ailleurs un grand nombre de références en bio.
• Le curry de France. Le curry n’est pas une épice, mais un mélange d’épices et c’est un peu comme les pizzas, chaque pays, chaque région a sa propre recette. Partant de ce constat, la marque a ainsi proposé son propre curry de France composé d’ingrédients 100% français : coriandre, oignon, fenugrec, carvi, échalote, raifort, sel, ail et piment d’Espelette. C’est frais, délicat, superbement équilibré. Le curry de France existe aussi version « note fraîche » avec ce qu’il faut de menthe et en version Hot qui se passe d’explication.
• Retour de pêche. Comme son nom l’indique à utiliser sur un poisson et même pourquoi pas sur un bol de riz tout simple (ça fait son petit effet), un mélange à base d’algues essentiellement. Échalote, zeste de citron, ail, ulve, dulse, nori, fenoul.
• Le grué de cacao épicé. Le grué, c’est l’éclat de fève de cacao torréfié et concassé. Il est tout simplement divin sur un glaçage chocolat par exemple : son croustillant et son côté brut viennent contrebalancer le sucre. Georges Colin le conseille aussi sur une viande rouge, pour lui donner du caractère.
• Le poivre de Mocajuba bio. Un poivre rare que vous ne rencontrerez que chez Georges Colin. Pour les fans de poivre, c’est une révélation : cultivé sur les rives du fleuve Tocantins en Amazonie. Musqué juste ce qu’il faut, un bonheur rien qu’au nez.
• Vous ne savez pas quoi choisir ? No panic. Il existe des coffrets découvertes par piqués des hannetons accompagnés de fiches recettes pour expérimenter une nouvelle palette de saveurs. Malin.
À venir, des collaborations et co-créations avec des chefs…
Georges Colin
5, rue Gutenberg à Strasbourg
03 88 51 22 22
Le site et l’e-shop de Georges Colin
Par Cécile Becker
Photos Christophe Urbain
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