Une affaire de bons goûts

L’Imaginaire s’est installé dans une rue calme du vieux Schilick : une trentaine de couverts (plus une vingtaine en terrasse) dans un cadre chaleureux et enveloppant pour une cuisine du marché.

Qui a dit que le hasard n’existait pas ? Un soir comme n’importe quel soir, sans signe avant-coureur ni étoile filante, Pierre et Elodie poussent la porte de l’Imaginaire. Celui avec une majuscule. « Le restaurant était à vendre, avec ma femme on s’est dit : génial ! » Dans le métier côté grandes maisons, le couple « discutait de l’avenir, comme tout le monde, sur un coin d’oreiller, mais sans idée arrêtée ». Ce soir-là, pourtant, le coup de foudre est immédiat. À tel point que six mois plus tard, le temps de quelques travaux inspirés, L’Imaginaire rouvrait ses portes. « Le nom nous plaisait, nous l’avons conservé. »

Une cuisine du marché composée de produits frais et locaux. © Jésus s. Baptista

Occupant le rez-de-chaussée d’une maison à colombages pleine de cachet, pile en face des halles du Scilt, le restaurant dévoile une déco à la fois contemporaine et respectueuse des marqueurs alsaciens qui lui servent d’écrin. Sol noir dévoreur de sons, ton gris et cuivrés, assises confortables, douces au toucher. « On cherchait quelque chose qui soit sans prétention, où l’on s’installerait avec autant de plaisir que chez soi », assure Pierre pour qui l’existence fait sens lorsqu’elle est saupoudrée de bonne humeur.

Ainsi, le confinement fut mis à profit pour tester les plats à emporter : « Nos clients venaient nous soutenir, d’autres nous ont découverts. » Depuis, ils reviennent. Fidèles du midi et du soir, parfois des deux. « Cette rue a quelque chose de magique », confie le chef qui, dans l’assiette, décline à sa manière une cuisine du marché composée de produits frais, pour l’essentiel locaux, sur une batterie d’assiettes colorées. « Les assiettes blanches, on associe ça aux grandes maisons. Ici, pas de chichi, la vaisselle de couleur raconte quelque chose. »

Le menu « Affaires » et les suggestions du soir cartonnent. La carte est courte pour ne pas être figée : « Toutes les deux-trois semaines, quelque chose change. » Mais pas de spécialité ni de plat signature. « C’est la saison la star », affirme Pierre, qui veille à ne jamais dénaturer le produit préparé avec une minutie dépouillée, élégamment présenté. Épices et pointes acidulées venant relever les goûts après chaque bouchée. Du coup, difficile de choisir, tant la carte, bien que courte, offre une infinité de choix, tant les intitulés des plats viennent titiller… l’imaginaire.


L’Imaginaire
18, rue Principale à Schiltigheim
03 88 62 43 38 

L’Imaginaire s’est installé dans une rue calme du vieux Schilick. © Jésus s. Baptista

Par JiBé Mathieu
Photo Jésus s. Baptista