Comment rêvez-vous la suite ? Qu’espérez-vous ? Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste ?
Marie-Aude Schaller, directrice de la programmation artistique et culturelle de la Saline et de la Nef – Wissembourg
La culture est le cœur de nos métiers. Nous la défendons, nous la vivons avec nos tripes. Ça me paraît essentiel qu’elle revive aujourd’hui, que le public et les artistes puissent à nouveau se rencontrer. Les gens ont besoin de se rencontrer, de se voir, d’être ensemble. Et la culture fait partie de ces lieux de rencontre. Le milieu a su être très innovant pendant le confinement. Les gens se sont rendu compte qu’il y avait une richesse culturelle dans notre pays, qu’ils n’avaient pas forcément imaginée. Peut-être que ce sera le côté positif de cette crise, que les gens viendront encore plus nombreux. Nous l’avons vu à toutes périodes de l’histoire, c’est par la culture que les gens sont sortis des crises.
Olivier Perry, directeur du CCAM / Scène nationale de Vandœuvre – Vandœuvre-lès-Nancy
Malgré les difficultés qui s’amoncellent, je n’ai pas envie de voir l’avenir de manière pessimiste. Nous sommes, comme l’ensemble de la société, confrontés à un certain nombre de défis. Nous devons nous y confronter avec lucidité et responsabilité. Depuis l’aube de l’humanité des êtres humains se sont rassemblés pour se raconter des histoires, pour partager des images ou écouter des vibrations sonores. Ces pratiques contribuent à faire de nous des êtres sensibles, ouverts sur les autres et attentifs au monde qui nous entoure. Plus que jamais, l’avenir nous appartient.
Felizitas Diering, directrice du FRAC Alsace – Sélestat
Pendant le confinement en Europe, tout le monde a contribué à un grand projet et effort collectif pour le bien commun : aider et sauver des vies en acceptant la limitation de sa propre liberté. Au-delà des problèmes sociaux liés à la crise, cela exprime quelque chose de positif : la solidarité. Si nous regardons un peu l’histoire, chaque épidémie ou pandémie a été suivie par une phase d’innovations et d’inventions. Par exemple, l’impression typographique est née suite à la peste médiévale pour mécaniser un travail manuel coûteux, au manque de ressources humaines. Concernant la culture, il est évident qu’elle a une force unifiante. C’est une expérience collective, quelque chose dont nous avons besoin après cette expérience d’isolation.
FRAC Alsace, à Sélestat
Syndicat Potentiel, à Strasbourg
CCAM, à Vandœuvre-lès-Nancy
Nef, à Wissembourg
Musées de Strasbourg
Propos recueillis par Lucie Chevron