Hors-série Zut :
l'artisanat dans l'Eurométropole de Strasbourg #2

Il y eut notre premier hors-série, voilà le second. Zut part à la rencontre des artisanes et artisans sous la forme de portraits, reportages et dossiers thématiques. Des détours par les cuisines, par quelques fermes, par le Japon aussi, des plongées dans les partages de savoir-faire (que ce soit aux Compagnons du devoir ou au contact du design) et aussi en coulisses, notamment au Théâtre national de Strasbourg…

Notre hors-série L'artisanat dans l'Eurométropole de Strasbourg #2 est sorti ! Retrouvez-le à la Vitrine chicmedias. Photo : Hugues François

Un deuxième numéro d’un hors-série est toujours délicat. Le premier ayant rencontré un joli succès, il fallait d’abord que nous nous montrions à la hauteur des attentes, mais aussi des exigences que nous nous sommes fixés. La première ? Celle d’être fidèle aux valeurs véhiculées par l’artisanat : la proximité, la transmission, le savoir-faire, finalement une philosophie qui remet l’homme et la femme au centre. Il fallait aussi que nous réfléchissions à toutes les sollicitations, idées et envies qui ont eu le temps de mûrir (et d’exploser) entre-temps.
Il n’est jamais évident de faire des choix entre un·e artisan·e et un·e autre, entre un reportage et un autre, entre une problématique et une autre. Mais ce choix a été guidé par les préoccupations qui animent toutes nos productions : défendre les personnalités et talents qui font, qui pensent, qui nous bousculent, qui ouvrent nos perspectives, qui travaillent autrement, dépasser la simple question de la représentation pour aller chercher ce qui fait le sel des sujets que nous traitons. Dans une société toujours gouvernée par des impératifs de tout poil, ce n’est pas une sinécure. Et c’est justement à cet endroit-là que l’artisanat trouve toute sa place : ce secteur nous force à considérer avant tout le travail de l’humain, le lien, à regarder l’objet et la main qui l’a façonné.

L'interview d'Anne Jourdain, sociologue spécialiste de l'artisanat d'art illustrée par Nadia Diz Grana. Photo : Hugues François

Comme dans le premier numéro ces questions sont traitées au cœur des quatre cahiers qui reprennent les quatre secteurs de l’artisanat : l’alimentation, le bâtiment, la fabrication et les services. Chacun de ces cahiers réunissent des portraits (Guillaume Besson du restaurant Les Funambules, Lucia Fiore, plumassière ou encore Walter Mendes de la société Net Concept), des reportages (à la Ferme de la Bannau à la rencontre du paysan-meunier Grégory Bapst, aux Compagnons du Devoir), mais aussi des dossiers plus conséquents (la céramique, le métal). Ces cahiers sont chacun entrecoupés de focus précis qui croisent tous les secteurs de l’artisanat, où l’on parle des liens de Strasbourg avec le Japon, de la sérigraphie mais aussi de l’artisanat qui gagnerait à être plus au contact du design

L'un de nos dossiers thématiques et ici, le plus conséquent, consacré aux céramistes strasbourgeois·e·s. Photo : Hugues François

Deux soucis traversent ce hors-série. La question des circuits courts nous a particulièrement intéressé, dans le domaine de l’alimentation, mais pas seulement. D’où viennent les matières premières avec lesquelles les artisan·e·s travaillent ? Quelles questions se posent-ils/elles ? Quelles collaborations entament-ils/elles à l’échelle locale ? Quelle place pour le terroir et le territoire dans leur démarche ? Comment arriver jusqu’à la consommatrice et au consommateur ?

Une autre problématique nous paraît primordiale : certes, être artisan·e revêt un statut bien particulier, celles et ceux qui y prétendent sont inscrit·e·s au répertoire des métiers des Chambres de métiers et d’artisanat. Nous avons appliqué une définition plus large à l’artisanat, guidés et fascinés par le travail de la main. Dans ces pages, certain·e·s artisan·e·s sont inscrit·e·s à ce fameux registre, d’autres sont artistes, certain·e·s ont monté une auto-entreprise ; les profils sont variés, et, selon nous, sont sources de richesse.

Soulignons que la plupart des artisan·e·s présenté·e·s ici ont choisi la voie de la fabrication par conviction et qu’il n’est pas toujours aisé pour elles et eux d’en vivre et de survivre. Pour toutes ces raisons et d’autres encore que vous découvrirez au fil des pages ; il est urgent de défendre l’artisanat !


Lire le second hors-série dédié à l’artisanat sur Issuu
Retrouvez le hors-série à la Vitrine chicmedias, ouverte du lundi au vendredi de 14h à 18h
14, rue Sainte-Hélène à Strasbourg


Par Cécile Becker
Photos Hugues François