Alors que la Ville de Strasbourg et l’Eurométropole prolongent leurs aides financières au monde de la culture et qu’elles le soutiennent à travers le festival Stras’Culture Live et ses moults concerts et spectacles filmés, d’autres pépites (vidéos, toujours) conçues par associations et structures sont à apprécier pendant ces vacances de Noël.
Au total, c’est une enveloppe de 1,2 million d’euros qui a été allouée aux actrices et acteurs de la culture par la Ville et l’Eurométropole : 660 000 € avaient déjà été accordés, tous secteurs confondus, montant augmenté par 564 000 € supplémentaires à la fin de cette année aux compagnies et ensembles du spectacle vivant, librairies et à travers des fonds de reprise d’activité. Les subventions pourront être reportées sur les années 2021 et 2022 pour permettre aux structures soutenues de réaffecter leurs dépenses artistiques. Cela suffira-t-il à maintenir à flots toutes et tous les actrices et acteurs ? Rien n’est moins sûr… En attendant les salles de concerts et théâtres tablent sur une réouverture le 7 janvier prochain mais les (mauvais) chiffres de l’épidémie font craindre un nouveau report. Les perspectives (lorsqu’il y en a) ne sont pas des plus réjouissantes, alors que faire ? Bouffer de la culture à tous les râteliers et particulièrement les nombreuses vidéos de concerts et spectacles qui ne cessent d’affluer. Sélection.
Une cinquantaine de spectacles à voir chez soi. Un programme proposé par la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg, dont des concerts filmés par Arte Concert à voir sur la page Facebook Strasbourg Culture. On vous conseille :
– Timelessness, une création de Thierry de Mey, ballet musical et chorégraphique des Percussions de Strasbourg. (Arte Concert Strasbourg) Le 21.12 à 19h.
– Un dernier focus sur Jazzdor avec Michael Alizon et Yuko Oshima (Arte Concert Strasbourg). Le 22.12 à 20h.
– De la danse avec une carte blanche hip-hop offerte à la compagnie Mira. Le 26.12 à 18h.
– Le concert des excellents Solaris Great Confusion. Le 28.12 à 20h30.
– Miroirs par l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg pour fêter la nouvelle année. Le 03.01 à 16h.
Des visites virtuelles et des contenus multimédias bien ficelés proposées par Les musées de la ville de Strasbourg. Un autre regard sur l’exposition Huysmans, les coups de cœur des équipes (et également techniques, c’est rare), le tout sur la page YouTube régulièrement mise à jour ainsi que des podcasts (sur Soundcloud) où des œuvres majeures des différents musées sont racontées.
Une compilation musicale initiée par Emmanuel Dosda, chroniqueur musical, Benjamin Caschera du label La Souterraine et Joël Beyler du label #14 Records. Si la compilation sortira en 2021, les vidéastes des Indépendants ont capté les concerts d’une vingtaine de projets à voir et à revoir durant ces vacances sur la page Facebook du projet (également soutenu par la Ville de Strasbourg). Avec Amor Blitz, le nouveau groupe (qu’on suivra avec attention) La Foudre, Vaillant, Bravo Brian, Nebbiu, La Bergerie ou encore Hermetic Delight. C’est intimiste, bougrement bien filmé, sobre et joli beau.
C’est aussi dans le programme Stras’ Culture Live : un jour, un·e artiste en concert, en stream sur Internet (ça fait 31 au total, quand même ! Il y a de quoi faire à Strasbourg) à retrouver sur la page Facebook de l’événement. Toutes les esthétiques sont représentées, le tout est conçu et produit par l’association Dodekazz et Contre-temps et filmé à la Maison Bleue. Classe !
Vous vous souvenez ? L’Espace Django avait déjà organisé des Soul Train de folie, notamment à la gare de Strasbourg. C’était le temps de l’amour et de l’aventure. Cette année, après une résidence de Fat Badgers courant décembre (l’Espace Django a organisé grand nombre de résidences d’artistes qui, faute de pouvoir se produire devant des humains, ont pu travailler leurs lives et projets…), c’est un Soul Train en direct que vous pourrez suivre le 31 décembre à 23h.
Oui, l’artiste fait partie du projet Strasbouge Encore, mais justement, la bougeotte, elle l’a et ne s’est pas arrêtée là. On regarde et re regarde le nouveau clip de Claire Faravarjoo Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai, reprise de Francis Gabrel. Un « bain de soleil » pour réchauffer nos cœurs glacés par le Covid-19 et la froideur de décembre.
L’association avait prévu de donner son habituel Paye ton Noël, raté… Résultat : les concerts ont été filmés et sont à revoir sur la page Facebook Pelpass Asso. Avec Lord Cumbia, Johnnie Carwash, Blumi, etc. Et aussi : des émissions de radio pas piquées des hannetons à lorgner, sur cette même page.
Avec tout ça, on n’a plus qu’à vous souhaiter de belles fêtes de fin d’année (quand même).
Par Cécile Becker
À travers Le Lierre et l’Araignée, Grégoire Carlé décrit comment des gamins ont mis des grains de sable dans le rouage de l’occupation nazie à Strasbourg et ont contribué à faire basculer l’Histoire. Parmi grandes planches contemplatives et cases narratives grouille tout un bestiaire, nagent les anguilles et volent les rapaces, tandis que la mygale tisse sa toile.
Michel Cloup a marqué les années 90 hexagonales avec son projet Diabologum, groupe à (re)découvrir absolument pour la portée politique de sa musique. Avec le trio chaud-brûlant Despentes/Dalle/Casey, il ouvre pour Strasbourg Capitale Mondiale du Livre une lecture musicale dédiée aux auteurs·trices féministes. Café. Clope. Magnéto. Entretien avec un artiste qui n’a rien perdu de sa rage adolescente.
Ouverte depuis cinq ans, la galerie Malagacha met en avant des œuvres d’inspiration urbaine en plein cœur historique de Strasbourg. Autodidacte comme les artistes qu’il représente, son fondateur et directeur Damien Seliciato réussit à étendre de plus en plus son rayonnement.
Après presque 18 années passées dans les embruns iodés de Marseille, Émilie Girard quitte le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée et remplace Paul Lang à la direction des Musées de Strasbourg. « Le monde de la conservation n’est pas si conservateur qu’on le pense », affirme-t-elle en se remontant les manches.
