The Limiñanas, le rock à l’envi

Après un large succès aux États-Unis, The Limiñanas, groupe originaire de Perpignan et fondé par Marie et Lionel, est enfin (c’est pas trop tôt !) prophète en son pays. Notamment grâce à leur signature sur le label Because Music (qui en a profité pour rééditer leurs anciennes galettes) et à leur tout dernier album Shadow People

Zut Instant Flash — Marie et Lionel de The Limiñanas. ©Arno Paul 2019
Marie et Lionel de The Limiñanas. Photo : Arno Paul

Elle, cheveux de feu sur tenue noire, ponctuant d’une voix douce les mots de son homme sur scène et dans la vie. Lui, barbe de 300 jours façon biker américain, les mots qui claquent, le geste ample et assuré. Malgré un succès retentissant, outre-Atlantique d’abord, dans l’Hexagone à présent, ces deux-là ont gardé la simplicité de ceux qui ont (beaucoup) roulé leur bosse avant d’en arriver là.

De ceux qui sont tombés dans la musique parce qu’ils s’ennuyaient à crever dans leur village des Pyrénées. Qui montent des groupes de rock depuis qu’ils sont grands comme trois amplis. Ils fonctionnent à l’envie, ne s’arrêtent jamais, aiment les rencontres et refaire le monde.

On citera parmi leurs rencontres, celle avec l’auteur-compositeur-interprète Bertrand Belin sur l’excellent titre Dimanche paru sur leur album Shadow People.

« On utilise souvent le mot “bricolage” pour parler de notre musique, parce que ça colle bien avec notre manière de faire. On enregistre dans un garage, avec assez peu de matériel, plein d’instruments que l’on a chiné à droite à gauche… L’idée c’est de pratiquer – souvent très mal d’ailleurs, mais surtout sans honte et sans prétention – un tas d’instruments qu’on ne maîtrise pas du tout, pour donner de la texture, de la couleur à la musique. En fait, la base d’un morceau, c’est une sorte d’accumulation de boucles jouées par divers instruments. »

De la bricole ciselée comme de la haute couture : The Limiñanas, c’est le mélange des genres et le son qui envoie, les barrières qui sautent et l’anticonformisme d’un rock futuro-vintage qui brille par son intelligence. À écouter d’urgence !


Propos recueillis le 31 janvier à L’Autre Canal à Nancy


Par Aurélie Vautrin
Photo Arno Paul