Sikle, les pros du re-cycling

Depuis janvier 2019, Sikle collecte les déchets organiques générés par les professionnels de l’alimentation et les transforme en compost. Cet été, La Corde à Linge a adhéré au concept.

Sikle collecte déchets oragniques © Jésus S. Baptista
À 11h, Lou et Henri viennent d’arriver à La Corde à Linge. Ce jour-là, ils collecteront 14 kg de déchets, qu’ils déposeront sur les sites de compostage après 6h de tournée. Leur remorque peut transporter 230 kg. Photo : Jésus S. Baptista

Sikle, c’est quoi ?
« L’idée part du constat que l’élimination des déchets organiques professionnels par incinération est très gourmande en énergie – notamment à cause des transports – et engendre des pollutions, explique Joakim Couchoud, le responsable. On a eu envie de créer un autre modèle, avoir un impact environnemental positif en mêlant vélo et valorisation des déchets. Au final, nous souhaitons être acteurs de la ville de demain. » Le projet est pour le moment porté par l’association Bretz’selle et d’ici à deux ans se transformera en SCIC « pour que Sikle devienne une démarche collective et implique toutes les parties prenantes : la collectivité, les restaurateurs, nous et les citoyens ». Les demandes de professionnels affluent mais Sikle ne peut pour le moment pas augmenter sa capacité de compostage.

On tour
La collecte se fait à vélo (deux remorques à assistance électrique et 3 vélos) une à quatre (voire 5) fois par semaine dans les 16 restaurants qui ont pour l’instant adhéré. Les salariés (c’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup : voilà une « start-up » qui ne joue pas le jeu pernicieux de cette nouvelle économie tout vélo tout tout de suite) de  de Sikle viennent récupérer les bacs de 50l pleins des déchets organiques, pèsent et, en échange, distribuent les bacs vides. Ils se rendent ensuite sur leurs deux sites de compostage, gérés l’un par la Maison du compost, l’autre par la Ville de Strasbourg. Ils chargent les bacs, mélangent, tamisent, extraient le compost qu’ils testent pour l’instant chez eux. L’idée étant à terme de distribuer ce compost aux pros comme aux particuliers, et de participer au jardinage urbain. Une tonne de déchets est traitée toutes les semaines.

Côté resto
La Corde à linge a débuté au mois de juillet. « On avait envie de s’inscrire dans une démarche plus responsable, explique Christophe Lemennais, directeur exécutif du groupe Diabolo Poivre. On ne peut plus faire comme si le réchauffement climatique n’existait pas, et comme si on n’y participait pas. L’objectif c’est, qu’à terme, tous les restaurants du groupe y adhèrent. Et autant dire que si La Corde à Linge y arrive, tous les restaurants peuvent s’y mettre… Ce n’est vraiment pas si compliqué. » Avec entre 1000 et 1200 couverts en pleine période estivale et près de 300 kg de marchandises réceptionnés chaque jour, il y a en effet de quoi faire… 3 tonnes de déchets ont été traités rien qu’au mois d’août !
Pour permettre à Sikle de suivre le rythme effréné du restaurant et s’inscrire dans un vrai partenariat, Diabolo Poivre s’est engagé et a anticipé ses frais sur 6 mois, ce qui a permis à l’équipe de Sikle d’investir dans le matériel nécessaire. Les cuistots de La Corde à linge ont eux, changé leur organisation pour accueillir les bacs à compost et se sont assurés qu’ils ne génèrent pas de nuisances pour le voisinage. Pour Christophe Lemennais, tout cela fait partie d’une démarche globale : « Tout comme on travaille le plus possible avec des petits producteurs, on s’est tourné vers Sikle. On ne peut pas être parfait mais ces gestes comptent. »


www.sikle.fr

La Corde à Linge
2, place Benjamin Zix à Strasbourg 


Par Cécile Becker
Photo Jésus S. Baptista