Il reprend un billet pour Strasbourg, bifurque vers la réalisation d’affiches de concerts et de théâtre avant de mettre un orteil dans la presse. En 2010, Le Monde lui commande sa première illustration pour son supplément littéraire. D’autres clients nouent contact avec le dessinateur sans frontières qui, de son côté, démarche les réseaux anglais et américains. « Si j’étais resté à Barcelone, je n’aurais jamais eu l’idée de bosser pour l’étranger », reconnait-il.
Le New York Times, le Washington Post, The Daily Telegraph, Libération, Jeune Afrique ou encore Die Zeit, le sollicitent. En juin 2017, sa couverture pour l’hebdomadaire allemand montrant un Donald Trump rougeaud qui ingurgite la Terre dans un cornet glacé, pour illustrer le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, ne passe pas inaperçue. L’ancien président américain l’inspire. « J’en ai fait un paquet. C’est toujours plus facile de trouver des idées autour des fous », sourit-il. À titre de comparaison, Joe Biden n’a été croqué qu’à une seule reprise par celui qui est représenté, outre-Atlantique, par Marlena Agency qui gère aussi les intérêts de l’illustrateur alsacien Serge Bloch.
« Visible dans l’invisible »
« Adrià fait partie de la relève des illustrateurs de presse et en est l’un des plus talentueux. Ses illustrations sont belles et chargées de symbolisme, d’une lecture rapide et d’une efficacité redoutable. Des symboles forts, beaucoup d’humour et une palette de couleurs très contrastée sont la signature de cet artiste à l’esthétique graphique immédiatement identifiable », souligne Anka Wessang, directrice du Club de la presse Strasbourg Europe qui l’a récompensé en 2020. Récemment, ses dessins ont été exposé à la médiathèque Olympe de Gouges dans le cadre des Rencontres de l’illustration.