La sérénité. Voilà ce qui se dégage de la grande salle de service du Gourmet, ce restaurant étoilé installé dans une vaste auberge de campagne, en retrait de la départementale. De l’extérieur déjà, la bâtisse appelle au calme, entourée de ses 55 ares de jardin, son grand parking et sa maison alsacienne miniature, relique d’un ancien mini-golf, postée devant la terrasse. Dans la salle : une épaisse moquette bleu roi, de larges tables rondes joliment espacées et de fins voilages blancs qui filtrent la lumière extérieure.
La belle endormie
C’est fin 2018 que Ludovic Kientz et Sandie Ling ont repris l’historique restaurant de Drusenheim pour le transformer en ce cocon sobre et élégant, havre de paix pour voyageurs de passage. « C’était le seul endroit qui réunissait tout ce qu’on voulait : un emplacement en retrait du village, de grands espaces intérieurs, un large terrain alentour, le tout à moins de 30 kilomètres de Strasbourg », sourit le chef cuistot, qui y a directement vu « une belle au bois dormant, qu’il faut réveiller ». Et l’éveil fut plus rapide que prévu, car trois ans à peine après avoir investi les cuisines du Gourmet, Ludovic Kientz y a décroché une étoile Michelin, qui depuis trône fièrement sur la devanture du restaurant.
Il faut dire que le chef (de seulement 35 ans) a une solide expérience. En 2005, une fois son CAP en poche, il intègre comme commis la brigade du Crocodile à Strasbourg, sous l’ère deux étoiles d’Émile Jung. Au fil des années, il prend du galon, passe chef de partie, puis second sous-chef et en 2009 chef de cuisine. Dès l’année suivante, il permet à l’institution de regagner une étoile (Ludovic Kientz est alors le plus jeune chef étoilé de France, à seulement 22 ans) et il y restera jusqu’en 2017, malgré la valse incessante de propriétaires et les allers et venues du macaron Michelin.