Daniel Stoffel : Génération cacao

Dans leur nouvel espace Chocowaouh Café, au sein de la boutique Stoffel de Haguenau, Camille et Louis Castérot invitent les visiteurs à déguster un « Instant chocolat » composé de quelques-unes des pièces emblématiques de la maison. L’occasion de revenir sur ce qui fait la force de la chocolaterie fondée il y a 60 ans par leur grand-père, Daniel Stoffel.

Louis et Camille Castérot ©Teona Goreci
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« Nous avons créé le premier Chocowaouh Café l’été dernier » explique Camille Castérot. Il en existe désormais un dans chacune de nos trois boutiques : ici, à Haguenau, mais aussi à Ribeauvillé ainsi que dans le magasin de Shopping Promenade. Les clients adorent ! »

Au point que certains viennent uniquement pour une dégustation, comme ils iraient chez leur pâtissier préféré. D’ailleurs, des pâtisseries maison, les Chocowaouh Cafés en proposent aussi. Et c’est peu dire que la chocolaterie en voit passer du monde. Comme des générations : « Nous sommes fiers d’avoir parmi nos clients des grands-parents qui viennent avec leurs petits-enfants, voire leurs arrière-petits-enfants. L’enjeu pour nous est de contenter tout le monde, les clients historiques comme les jeunes, assure Louis.Nous avons toujours veillé à ce qu’il y ait dans nos boutiques une gamme pour tous les goûts, mais aussi pour tous les budgets. »

Soit au total, plusieurs milliers de références.
Des incontournables moulages aux bonbons chocolat, en passant par les tablettes, mais aussi les paquets cadeaux, les gammes Alsace, Tradition et Pure Origine, les œuvres d’art chocolatées en édition limitée jusqu’aux cabossés, moches mais aussi délicieux que les autres, à un prix simplement plus léger.

Entrée de la boutique Stoffel à Haguenau © Photo DR

Chocolaterie éthique et créative

Si la maison est d’abord reconnue pour ses moulages artisanaux, peints à la main, sans colorants ni conservateurs, elle l’est aussi pour l’excellence et la traçabilité de ses produits. « Tous nos moulages sont réalisés avec du chocolat équitable, sourcé sur des plantations adoptant une démarche éthique, sur le plan humain comme sur celui de la culture du cacao. »

Depuis peu, la chocolaterie Daniel Stoffel s’est même lancée un défi de taille : le Tree to Bar, autrement dit « du cacaoyer à la tablette ». Une démarche rendue possible grâce à l’acquisition d’une plantation au Cameroun, gérée par Lyly, jeune Camerounaise venue poursuivre ses études d’ingénieur en Alsace et dont la dirigeante de la chocolaterie est devenue la marraine. Lyly et son frère Xavier veillent désormais sur cette plantation alsaco-camerounaise très prometteuse.

La tradition n’excluant pas l’innovation, la maison Daniel Stoffel a aussi développé une gamme de chocolat végétal au lait d’amande pour les personnes intolérantes au lactose ainsi qu’une gamme light, sans sucre.

« Nos chocolatiers sont très créatifs. Nous utilisons par exemple de l’amarante qui nécessite très peu d’eau pour pousser. Cela permet d’avoir un impact environnemental moindre sans que ce soit au détriment du goût », assure Louis qui, avec sa sœur Camille, a hérité d’une histoire familiale désormais connue de tous : celle de Daniel Stoffel, maître chocolatier qui a créé à l’âge de 25 ans une chocolaterie dans sa cave, comme une start-up dédiée à la gourmandise. S’en suivra une expansion à travers toute la France auprès d’un réseau de revendeurs, un déploiement des ventes dans l’hémisphère sud pour se jouer des saisons, l’ouverture de la boutique historique en centre-ville de Haguenau, l’arrivée des enfants, Martine et Laurent, dans les années 1980, puis le déménagement route de Bitche, jusqu’à l’ouverture du magasin de Ribeauvillé en 2010 et celui de Shopping Promenade en 2021.

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Un terrain de jeu infini

Entre les dégustations en magasin, les ateliers thématiques autour des associations de goûts (chocolat-bière, chocolat-vin…) ou ceux de création pour petits et grands, la marque propose aussi des offres à destination des entreprises et des associations. Avec Action Chocolat, un système de ventes groupées, ces dernières peuvent financer une partie de leurs projets en proposant la gamme des chocolats Daniel Stoffel à leur réseau. « C’est un terrain de jeu infini ! » reconnaît la troisième génération à faire son entrée dans la chocolaterie. Arrivé en mars 2020, Louis, 26 ans, est aujourd’hui responsable des opérations, un poste qu’il qualifie volontiers de transverse. Sa sœur aînée, Camille, entrée dans l’entreprise en septembre en tant que responsable commerciale, a d’abord œuvré en Asie, puis en Irlande.

Ensemble, ils soutiennent désormais au quotidien leur maman, Martine Stoffel, qui dirige seule la bonne marche de l’entreprise depuis la disparition de son frère. « Entre nous, la collaboration se passe très bien. Maman est très à l’écoute, elle nous implique dans les sujets stratégiques tout en nous laissant beaucoup de liberté. Même notre grand-père est encore très présent. Rien ne lui échappe ! »

Frère et sœur le reconnaissent, disposer d’une entreprise à projet, attractive et gourmande, est une force. « Les gens qui nous rejoignent sont plein de talents. Nous avons la chance de pouvoir les attirer. D’autant que nous savons pouvoir compter sur l’expérience des anciens qui assurent la transmission avec bienveillance. » Un point de vue partagé par Martine Stoffel-Castérot : « Nous formons une entreprise très familiale avec nos équipes, dont certains sont là depuis 30 ou 40 ans. » Alors, si tous reconnaissent qu’il faut avancer pour exister, Martine, Camille et Louis unissent leur voix pour affirmer que cela se fera « dans le respect de ce qui a été fondé ».


Chocolaterie Daniel Stoffel
Shopping Promenade : 6, boulevard des Enseignes à Reichstett
Route de Guémar à Ribeauvillé
50, route de Bitche à Haguenau
daniel-stoffel.fr


Par Jibé Mathieu
Portrait Teona Goerci
Photo DR