Manger végétarien à Strasbourg

On s’est creusé le citron pour vous dénicher les meilleures adresses où manger végé à Strasbourg. Voici donc notre top 5 légumier où ramener sa fraise pour déjeuner ou diner. Et pour couper la poire en deux, on a même glissé dans notre sélection des restos qui raviront à la fois les fervents défenseurs d’un régime végétal et les mordus de cuisine carnée. 

L'ancrage café © Christophe Urbain

L’Ancrage café , le p’tit nouveau 

Ancré au Port du Rhin, sous la verrière de Kaléidoscoop, le tout nouveau café-restaurant de la coopérative PUR COOP (aux manettes d’Origin, La Bouture et Paradise) a fait le pari d’une cuisine 100 % végétale, bio et locale, dans une ambiance mi-industrielle mi-culturelle. Derrière des intitulés comme « sandwich bretzel façon poulet curry », « pad thaï », « bœuf bourguignon » ou « hachis parmentier » se cachent de l’émincé végétal (soja, jacquier), du tofu et beaucoup de légumes, venus tout droit de l’îlot de la Meinau. À la barre, Marceau et Vincent, bien décidés à révolutionner nos papilles avec de la street food végétale. À la dégustation, les veggies applaudissent et les novices s’avouent conquis par cette cuisine pleine de saveurs. Coups de cœur pour les délicieux arancini, les focaccia copieusement garnies et le cookie bretzel. Les plats s’emportent au bureau, se dégustent en terrasse à l’ombre de la grande cheminée de briques, ou posé•e à l’intérieur à commenter la dernière exposition d’art. C.M.

5, rue de la Coopérative
@ancrage_cafe

Harmonie Bowl and Juice, la valeur sûre

Dans une sélec’ d’adresses végé, obligation de parler d’Harmonie Bowl and Juice, ce petit écrin chaleureux du vegan et du sans-gluten, niché rue Saint-Étienne. Installés depuis 2017, Ly Meylee et Quentin – elle naturopathe de métier, lui cuisinier – y proposent une cuisine gourmande et diététique, qui a su faire ses preuves auprès des Strasbourgeois. Misant sur le non-carné, le sans-gluten et le bio, ils parent leurs plats de saveurs asiatiques : le restaurant propose notamment d’excellents nori raw, une entrée composée de feuilles d’algues aux légumes fermentés avec avocat et graines germées. En plat principal : des bowls, aussi nutritifs qu’attirants, dont un réconfortant curry aux légumes de saison, parfait pour l’automne. En dessert, le cake du jour, accompagné d’un kéfir de myrtilles et graines de basilic ou d’un bon verre de vin nature. Petit bonus, l’endroit sera prochainement décliné place Saint-Étienne, option terrasse et petit déj’. J.B.

5, rue Saint-Étienne
@harmoniebowlandjuice

Aïda © Christophe Urbain

Aïda , notre chouchou 

Impossible de ne pas citer notre meilleur repère de fins gourmets : Aïda, avec ses assiettes de tapas qui claquent sous la langue et réveillent les papilles. En cuisine, le chef Daniel Fierro, originaire d’El Paso, au Texas, twiste ses recettes de touches mexicaines : coriandre, chili, maïs, citron vert et haricots ne sont jamais très loin de ses mains d’orfèvre. S’il est surnommé « Butcher Danni » sur les réseaux, Daniel Fierro ne prépare pas que la viande à la perfection. Parmi la douzaine de tapas à la carte chaque soir, toujours un assortiment de petits plats végé, comme ce demi-brocoli snacké nappé de cheddar fumé et recouvert de filaments de poireaux frits, ou encore ces piments de Padrón boursouflés sur leur lit de purée de haricots rouges. Niveau présentation, on touche au sublime, au point qu’on ose à peine toucher les mini-assiettes disposées sur la table. Mais il serait dommage de ne pas s’en délecter, car les inventions de notre chef américano-strasbourgeois sont une claque gustative, aussi bien côté végé que carné. T.G.

7, place Saint-Nicolas-aux-Ondes
@aida_strasbourg 

Arundo, le jusqu’au-boutiste 

Il fallait oser la reconversion professionnelle et l’ouverture d’un restaurant au début du confinement ! Pari réussi pour Priscilla, qui a su insuffler à sa petite cantine vegan toute son énergie et son envie de choses saines et savoureuses. Au tableau : deux plats du jour et un dessert, préparés sous nos yeux et capables de nous faire oublier nos réflexes de mangeur•euse de viande. Saveurs, couleurs, épices évoquent les influences marocaines, tout comme la générosité des assiettes. Ce jour là : loubia – un mijoté de légumes marocain – et l’incontournable cake banane–choco-beurre de cacahuètes. C’est frais, le plus possible local et toujours de saison – les beignets de légumes changent par exemple au fil des mois. À déguster sur une grande table esprit stammtisch avec sa banquette de coussins fleuris ou en terrasse dans ce bout de la rue Geiler, bien connue des gourmets. C.M.

19, rue Geiler
@arun.do67

Damasquino © Christophe Urbain

Damasquino, le plus raffiné

L’adresse a changé, mais pas la cuisine. Damasquino, le restaurant ouvert il y a trois ans par le chef Hussam Khodary et sa femme Rwaida, a déménagé en avril dernier dans la bariolée rue du Jeu-des-Enfants. À la carte, une courte mais pointilleuse sélection de spécialités syriennes, dont un assortiment de mezze végé. Nos favoris : la moussaka, sorte de ratatouille moyen-orientale ultra fondante, avec de gros morceaux de tomates, courgettes et aubergines copieusement cuits à l’huile ; le mhammara, un dip de poivrons rouges et noix parsemé de graines de nigelle ; le moutabal, le caviar d’aubergine du Levant ; et bien sûr les « falafel de Proust » du chef. En dessert, on ne fait pas l’impasse sur le halawet al-jibin, textuellement « douceur au fromage », mais qu’on pourrait traduire par « nuage », tant ce rouleau de semoule et mozza farci à la mascarpone et aux pistaches (oui, sur le papier ça peut paraître étonnant!) est léger en bouche. La meilleure adresse de cuisine moyen-orientale de Strasbourg selon nous, à picorer sur place ou à emporter, dans des bocaux Weck consignés. T.G.

33, rue du Jeu-des-Enfants
@damasquino_traiteur


Par Corinne Maix, Juliette Boffy et Tatiana Geiselmann
Photos Christophe Urbain