Il Cortile
Direction le vieux centre de Mulhouse, à l’ombre des remparts, pour goûter à la dolce vita italienne du restaurant étoilé Il Cortile, qui propose une cuisine simple, minutieuse et ensoleillée.
Manger du végétal, de saison, en circuit-court, c’est déjà un premier pas. Mais si cette fois on poussait le curseur un peu plus loin et on tentait le sauvage ? Pas la peine de vous munir d’une serpette et de jouer aux apprentis herboristes, d’autres cueilleurs plus expérimentés en ont fait leur métier et nous aident à ensauvager nos assiettes.
« Quand les gens goûtent nos boissons, ça passe ou ça casse, il n’y a pas de demi-mesure », lance d’emblée Chloé Henry en nous accueillant dans l’atelier qu’elle partage avec son mari Arnaud à la pépinière d’entreprises de Hautepierre. Leurs eaux botaniques, commercialisées sous le nom d’Hyca, surprennent en effet le palais tant elles donnent l’impression de boire un concentré de plantes en bouteille. Ce qui a décidé le couple à se lancer dans l’aventure, c’est le manque de boissons sans alcool et sans sucre disponibles sur le marché. Une faille d’autant plus pesante pour Chloé, enceinte à l’époque. « Les codes de la boisson française c’est sucre et acidité », résume la jeune maman de maintenant 39 ans, lassée de devoir boire jus de fruits et limonades et pas vraiment convaincue par les dérivés sans alcool du vin et de la bière.
Eaux florales pétillantes
Forts de plusieurs années d’expérience dans le domaine de la distillation – Arnaud Henry est liquoriste de métier, Chloé Henry a suivi une formation d’herboriste – ils décident de créer des boissons à l’hydrolat de fleur, sans sucre, ni colorant ou arôme artificiel. « L’hydrolat c’est souvent ce qui est jeté par les distillateurs, c’est l’eau qui reste après qu’on a extrait les huiles essentielles. » Une eau chargée de saveurs que le couple assemble selon un dosage précis et secret, fruit de plusieurs centaines d’essais. « On mélange toujours un marqueur commun avec un autre produit moins connu », explique Chloé Henry en nous tendant une eau à la verveine citronnée et à l’immortelle. Les bouteilles sont ensuite légèrement gazéifiées pour apporter une touche pétillante.
Nature en bouteille
En plus de ces eaux florales ultra puissantes, le couple produit désormais des mixtures imitant les classiques de l’apéro, comme le spritz ou l’amer. Mais leur toute dernière lubie, ce sont deux liqueurs sauvages inspirées des plantes vosgiennes. « On les a créées comme on crée un parfum, avec des notes de coeur, de fond et de tête », s’enthousiasme Chloé Henry. Réalisée par macération, infusion, décoction et distillation de plantes cueillies dans les Vosges, la première « Nature sauvage » est une chartreuse alsacienne aux bourgeons de sapin et à la saveur résineuse. La deuxième « Nature florale » s’inspire plutôt des champs, avec son goût miellé de reine-des-prés. « On a voulu mettre la nature en bouteille », résume le duo.
@hycabotanique
À retrouver chez Kooma, l’Ours Mal Léché, Naturalia et Satoriz
Par Tatiana Geiselmann
Photos Christophe Urbain
Par ici la suite du dossier : Rencontre avec Chloé Pouppeville et Robin Ieraci, les romantiques