Troquant les Doc’ pour les bottes, le chef étoilé Thierry Schwartz, à la tête depuis plus de 20 ans du restaurant éponyme à Obernai, nous a emmenés à la découverte de son univers culinaire naturaliste, entre cueillette dans les champs et cuisson au feu de bois.
En toute logique, c’est autour d’un petit noir qu’a commencé notre journée en compagnie de Thierry Schwartz. Un café doux, légèrement acidulé, parfaitement au goût de Christophe, le photographe qui m’accompagne ; un poil trop subtil pour moi, qui aime les kawas très corsés. « C’est un café que Mokxa torréfie spécialement pour nous », précise le chef impeccablement coiffé, en s’attablant à nos côtés dans un recoin de son historique winstub d’Obernai. Installée en bordure des remparts, cette maison à colombages de 1589 a gardé un cachet rustique et chaleureux, avec ses belles tables en bois « fabriquées par mon père » et cette cheminée en briques et en cuivre, qui servira plus tard à braiser une partie de notre déjeuner.
Pour l’instant, l’heure est aux croissants, tout juste sortis des fours de la boulangerie attenante au restaurant. « Nous utilisons des farines locales et de l’eau redynamisée », glisse le chef de sa voix grave, « avec des temps de pousse de 16 à 24 heures ». Une ode à la patience, qui semble bien coller au rythme de vie du restaurant. Nous qui nous attendions à voir le chef s’affairer de toutes parts, sommes agréablement surpris par le calme qui règne dans la bâtisse. « Vous avez de la chance », nous soufflera un peu plus tard son second, François Hubscher, dans un sourire, « moi, d’habitude, je ne le vois qu’en coup de vent, il a toujours mille choses à gérer ».