Le Poke Bowl, c'est quoi ?

Le poke bowl, vous n’en avez jamais entendu parler ? Cela ne devrait plus tarder. Avant d’y tremper vos couverts ou vos baguettes (vous aviez déjà lu notre décryptage du ramen ?), encore faudrait-il s’entendre sur l’origine et le contenu du plat. Le Shanghaïen Tianjia Shen, du restaurant Mailuk, nous livre sa version.

Mailuk, 6, rue Kuhn à Strabsourg. Photo : Jésus S. Baptista

Un truc qui vient des îles
Même Tianjia le concède, avant d’enflammer la toile et se répandre en Occident, le poke (prononcez « Pokai ») est originaire d’Hawaï. Un plat traditionnel composé de poisson cru (saumon, thon) taillé en dés, déposé sur une base de riz vinaigré agrémentée d’ingrédients variés : algues, noix de macadamia, fruits et légumes (avocat, concombre, mangue, etc.) C’est beau et coloré. Plutôt efficace pour garder la ligne sur une planche de surf.

Mais bon, ça c’était avant…
Adopté par le Japon et les États-Unis, le poke bowl déborde désormais d’inventivité sur Instagram et prend une tournure plus asiatique. On y adjoint notamment des sauces teriyaki (marinade à base de soja et de sucre), voire sriracha (sauce piquante thaïlandaise). Pour Tianjia, à l’opposé de sa version Pacifique, ce plat également très répandu en Chine se présente sur une base de riz nature (pas vinaigré). « Chez Mailuk, l’idée était de concentrer toutes les saveurs de l’Asie sur un même plateau. » D’ailleurs, à la maison, Tianjia le reconnaît, les ingrédients du poke se servent séparément, à la manière des mezze.

Alors, cuisine healthy ?
Cette antienne bien ancrée est liée aux origines : poisson cru et avocat sources de (bon) gras et d’oméga 3, légumes et fruits frais apportant les fibres. Également peu calorique et équilibré, le plat se décline chez Mailuk en six à sept versions qui évoluent au fil des mois. Avec même une version vegan, à base de tofu grillé. Mais ici, pas de poisson cru. Du bœuf (mijoté) persillé aux oignons ou des crevettes panées, enrichis d’edamame (fèves de soja), d’avocat, d’algues, de légumes du moment, de gingembre et de sésame blanc. Le bowl est aussi accompagné d’une soupe miso. À déguster avec un bubble tea maison aux perles de tapioca. Sous l’œil du cerf royal – le Mailuk, en chinois – qui orne partout les murs.


Mailuk
6, rue Kuhn à Strasbourg
09 51 08 02 62


Par JiBé Mathieu
Photo Jésus S. Baptista